Jour 04 : Que mort s'en suive. . .

32 13 98
                                    

Mai 2011

13h02






PEARL


- Levez-vous les filles, nous devons partir. Vous savez pourtant bien que le retard n'est pas permis.

- Elle a raison. dit Élodie. Qui sait, peut-être cette fois-ci nous irons à HongKong.

Je récupère le gloss qui se trouve juste devant la coiffeuse faite d'argent et de bronze, puis je l'applique sur ma petite bouche.

- J'aimerais tellement visiter cette ville.

Par la suite, je porte mes escarpins en satin noir et je m'assois sur le canapé beige près de la fenêtre.

- J'ai toujours rêvé d'y aller. Ajoute Élodie pour la énième fois.

En ouvrant mon sac à main, mon regard croise celui d'Elsa. Il est terrifiant, ses pupilles bleues claires qui autrefois étaient remplies de bonheur, sont aujourd'hui désolants.

C'est vrai qu'avant tout ceci je ne la connaissais pas, mais le premier jour de notre rencontre elle était sûre d'elle . Je me rappelle encore de ce jour comme si c'était hier :

Une jeune femme au physique de sportive s'était battue contre un homme de main de NÉMÉSIS. Sans le savoir, elle a poussé plusieurs personnes à se rebeller. Mais aujourd'hui la rebelle n'est plus.

Boucle d'or n'existe plus, elle fait tout ce qu'on lui dit sans broncher.

Elle est assise près de la coiffeuse, les cheveux attachés en chignon bas. Elle est vêtue d'une mini robe en dentelle pourpre soulignant ses hanches généreuses.

- Vous croyez qu'ils vont nous faire découvrir quel endroit cette fois-ci ??

Puis je fixe Élodie, depuis tout à l'heure elle a l'air enjoué de découvrir notre nouvelle destination. Mais elle est bien la seule, et surtout elle est la seule qui parle dans cette grande chambre.

J'aurai pu trouver son comportement complément absurde vu ce qui nous arrive. Mais cette façon de positiver est le seul moyen qu'elle a trouvé pour ne pas sombrer dans la folie.

Car oui, chaque jour une partie de nous s'engouffre une fois de plus sous terre.

Élodie a toujours été la plus positive de nous toutes, mais elle restait réaliste. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un pantin cherchant sans relâche une utopie.

Quelques secondes après, Élodie se leve pour s'asseoir devant la coiffeuse et refait son maquillage. Elle met bien l'accent sur ses grands yeux marrons .

Son comportement est celui qui me fait le plus mal au cœur car elle a accepté sa situation. Elle essaie juste de trouver une lueur de lumière à tout ça.

Et à cette lueur, elle s'y accroche sans relâche, sans regarder la noirceur de notre monde.

Soudain mon téléphone à bouton sonne.

MARJORIE | T.1/T2 ( En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant