MARJORIE | T.1/T2 ( En Correction)

Chapitre 12: Emotional Damage

MYA

Il me faut des preuves, il me faut voir son corps et surtout il me faut comprendre. Mon cœur a besoin d'être apaisé, d'être calmé pour pouvoir songer à continuer. Je ne voulais pas déranger les autres alors j'y suis allée seule mais surtout je devais le faire.

Arrivée devant le commissariat, mon regard jauge le bâtiment et reste fixé sur la porte d'entrée. J'ai les mains qui tremblent, mes pieds sont cloués au sol et je ne cesse de me poser des questions. Devant cette encadrement qui me mènera à une déception certaine, mon corps ne réponds plus.

Au moment où je pensais être suffisamment forte, la peur, l'angoisse, la tristesse, m'ont rappelé une fois de plus que je ne suis qu'un pion et non le maître.

J'essaie tant bien que mal, de traverser mais je n'y arrive pas. Soudain, une chaleur réchauffe mon corps tout entier. Au contact de sa main, mes forces me reviennent, ses yeux marrons me donnent la force dont j'ai besoin. Son visage ovale sérieux, est ma raison.

Et là, encore une fois, je me rappelle qu'elle est la raison et moi la folie.

Ma meilleure amie et moi entrons dans le commissariat, sans dire un mot. Et c'est mieux comme ça, aucun mot ne peut révéler ce qu'elle me dit en ce moment.

Nous cherchons, les enquêteurs en charge de l'affaire et nous les voyons. Nos regards se rencontrent, à leur façon de faire, ils ont deviné la raison de ma venue.

- Toutes nos condoléances.

Je savais que c'était vrai, mais une partie infime de moi espérait le contraire. Je sens mes joues devenir rouges, je verse quelques larmes. Héna, décide alors de m'enlacer. Je sens son menton touché le dessus de mon crâne, vue qu'elle est bien plus grande que moi.

Les commissaires essaient aussi de me calmer.

Une fois calmée, ils me font signe de les suivre Nous sortons et prenons la route, je sais que j'aurai encore plus mal en le voyant.

. . .

À l'intérieur de la morgue, nous longeons le couloir qui nous conduira à Jérôme. J'ai toujours détesté cet endroit, comme toute personne normale d'ailleurs. Mais avant aujourd'hui, je n'avais jamais perdu une personne très proche. Je n'ai jamais connu mes grands parents, belges comme portugais .

Soudain ils s'arrêtent.

- Nous ne pouvons pas continuer. Désolé, l'affaire nous a été enlevée pour le moment, à cause d'une enquête interne. Donc aller là bas serait interférer avec l'enquête.

Je ne saisi pas tout mais Héna, avance et moi aussi. Arrivées devant la grande porte, je rate un battement de coeur et à travers la vitre, je vois sa sœur en pleure.

Je lâche la main de Héna, elle reste là sans broncher. Elle le sait, c'est à moi d'y aller. J'ai une grande difficulté à entrer dans cette salle, mais je prends mon courage à deux mains et y vais.