You're the devil in disguise

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J'aurais voulu sortir ce chapitre plus tôt puisqu'il s'agit d'une éclipse de quelques minutes avec le chapitre précédent, je compte donc sur votre indulgence. J'ai envie d'écrire ça depuis que j'ai créé l'histoire, j'espère sincèrement que ça vous plaira et vous fera à l'occasion des petits papillons dans le ventre ;)

C'était une après-midi étouffante et je tournais en rond dans ma chambre de motel, pleine de doutes, d'incertitudes, de pensées contraires. J'étais sonnée.

Dans ma tête se perpétuait inlassablement la scène qui m'avait fait perdre pied avec le monde. Le souvenir de ses lèvres sur les miennes. De cette pulsion à la fois audacieuse et évidente.

C'était délicieux. Un feu qui s'était propagé à l'intérieur de moi.

Puis je l'avais regretté à l'instant où nos lèvres s'étaient quittées. J'étais sortie de la voiture en trombe et partie comme si je fuyais ma mort et j'avais passé un bras sur ma bouche pour effacer le goût de la sienne.

Je n'avais pas le droit de m'accorder ces débordements, pourquoi l'avais-je laissé faire ? Pourquoi la raison ne m'avait-elle pas retenue de le laisser s'approcher de moi aussi intimement et de laisser sceller ce serment de si près ? Ça n'était pas pour ça que j'étais venue le trouver, ça n'était pas pour tomber amoureuse.

Un mal me grignotait les entrailles tandis que je luttais contre ces envies lubriques qui surgissaient de nouveau, et ce sans l'accord de ma pensée. Le contact de ses mains sur ma peau, de son torse dans mon dos épousant mes courbes, ses bras caressant mes épaules puis le long de mes bras pour atteindre mes hanches, ses mains calées sur elles. Son souffle dans mon cou, ses murmures dans mes oreilles.

Le désir avait agi en moins comme une traînée de poudre et mon corps aurait pu s'abandonner à lui complètement.

J'avais été séduite par la voix, puis par le corps durant ce soir où je l'avais vu jouer du bassin et maintenant l'être tout entier me rendait folle.

« Il avait toutes les filles à ses pieds, des vraies hystériques qu'elles étaient, il faut les comprendre ! »

J'avais voulu crier pour faire cesser la résurgence malvenue des paroles de mon père. Ça n'était pas le moment de penser à lui, lui qui m'avait entraîné dans sa folie, pour quoi ?

Dieu que je lui en voulais de m'avoir embrassé, d'avoir eu envie de moi. Pour lui ce ne serait qu'une aventure qui ne lui laisserait qu'un pâle souvenir, moi c'est toute ma quête qui était foutue en l'air.

Je ne devais pas me laisser gagner par la faiblesse, pas maintenant où tout commençait. Il fallait que je garde le contrôle, où tout s'effondrerait.

Alors que je continuais à me torturer l'esprit j'entendis frapper à la porte, avec l'intime conviction de savoir qui en était à l'origine. Il avait dû faire les yeux doux à l'hôtesse de l'accueil pour obtenir le numéro de la chambre.

Cet effronté ne pouvait-il pas me laisser souffler, me remettre de mes émotions au lieu de me confronter à ce que je m'efforçais de fuir ? Quel genre d'homme était-il pour me détourner ainsi de mon dessein et par la même occasion de son propre chemin ?

J'étais restée de marbre à ces appels timides. Il partirait peut-être, pensant que je n'étais pas là.

« Dalila, ouvre la porte, je veux juste parler. »

Je veux juste parler. Bien sûr. Il avait une drôle de façon de qualifier ce qu'il voulait faire de mon corps. Parler, quelle blague.

« Je sais que tu es là. Je vois l'ombre de tes pieds. »

Il avait encore gagné. Bien joué, Elvis, j'avais pensé sarcastiquement. Pour autant je ne lui donnerais pas satisfaction de ma présence. Il pouvait bien continuer de frapper à la porte si ça lui chantait. Et c'est là qu'il s'était mis à tambouriner comme un malade sur la porte, hurlant à la mort comme un chien.

« MON AMOUR !! J'ai besoin de toi !!! Tu ne comprends pas combien je souffre de ton indifférence, ouvre-moi je suis si perdu !!

Pour arrêter ce vacarme je m'étais empressée d'ouvrir la porte et le trouvais tout sourire, apparemment très satisfait de sa petite comédie. Une vieille dame était sortie d'une autre chambre, alertée par le bruit.

- Tout va bien madame, regardez elle m'a ouvert, tout est en ordre.

Elle avait refermé la porte, exaspérée de notre attitude.

- T'es vraiment un malade. Ça va pas de venir chez les gens comme ça sans leur autorisation ?

Il avait sur le visage cet air de suffisance qui m'irritait au plus haut point.

- Tu as fait les États-Unis pour venir me trouver. J'ai traversé deux rues. Dis-moi qui est malade.

J'avais voulu refermer la porte quand il en avait brutalement franchi le seuil pour m'en empêcher, me rattrapant alors que j'allais tomber à la renverse sous la secousse.

- Qu'est-ce qu'il faut faire pour que tu foutes le camp bordel, m'exclamais-je en me débarrassant de son étreinte, laissant la colère m'envahir.

C'est alors qu'il s'était lentement approché de moi, chaque pas faisant baisser mes ardeurs, chaque pas me rendant plus impuissante. Il était arrivé à ma hauteur, avait pris mes mains dans les siennes et les avait rapproché de sa poitrine, de sorte que nos corps ne soient séparés que par elles. Son expression redevint sérieuse et il baissa les yeux, comme s'il redevenait ce garçon égaré que j'avais entrevu ce soir ce mai.

- Tu me plais. Et je sais que c'est aussi ton cas. Je le vois à tes yeux, à ton rythme cardiaque, me livra-t-il, puis touchant mon poignet, à ton pouls. Je ne te demande qu'une chose. Fais-moi confiance et laisse-toi aller, ok ? »

Envahie de son odeur masculine, parcourue de frissons dans l'échine, j'avais sondé ses yeux turquoise. Je les avais trouvé sincères et dévoués. Mon corps avait parlé à ma place et j'acquiesçais.

Dès lors plus aucun mot ne fut prononcé. Il avait rapproché mes mains de ses lèvres qui avaient effleuré ma peau. Sa main gauche s'était égarée à caresser ma joue et passer une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je passais alors mes mains sur son torse et il m'entourait les épaules de ses bras. Il y eut un instant de flottement où cette étreinte nous fit oublier le monde autour.

Et puis ses mains avaient saisi ma nuque et je me retrouvais de nouveau face à lui. Il avait déposé ses lèvres sur mon cou, laissant glisser ses mains jusqu'à mes hanches, puis m'avait embrassé la mâchoire, la joue et enfin les lèvres, d'abord timidement puis avec fougue. Je ne luttais plus désormais, je ne pensais plus à rien, ouverte aux sensations qui s'offraient à moi, soumise à ses charmes. Son contact bouillonnant fit monter en moi des pulsions torrides et enflammées et je renforçai le baiser, découvrant sa langue, passant mes mains sur sa peau, dans ses cheveux.

Comment un mal pouvait provoquer une si grande d'extase ? C'était si bon, nos corps en tension. Tandis qu'il avait passé un bras sous mes cuisses pour me porter jusqu'au lit il avait poussé un souffle grave, pareil à un grognement.

Après la tendresse, il devenait animal, et avait débuté l'acte qui se perpétuerait des semaines durant, nos corps infatigables, nos esprits nourris par les regards ardents. En une fraction de seconde, le parfait gentleman devenait bête féroce, l'ange devenait diable et quand ses yeux criaient l'amour et que son corps devenait félin je croulais son son poids et me laissais envoûter dans son étreinte, entraînée par le galop infernal.

Anéantie par l'effet de son corps, je mourrais dans ses bras. Le sentir en moi était si exaltant que j'en oubliais mon but, mais peu importe, j'avais trouvé bien plus.

Je tire en partie mon inspiration de cette scène ⤴️

Love Me Tender│Elvis Presley [French]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant