Lotta est une jeune fille intelligente, qui rêve d'écriture et de liberté. Pourtant, elle n'est qu'idées noires et esprit torturé la nuit venue... À 18 ans à peine, la vie n'a jamais été vraiment chouette avec elle. Et des fois, quand elle sirote so...
« Tu t’en es pas trop mal tiré, mais tu ne pouvais pas faire mieux face à une adversaire de taille comme moi ! » dis-je avec un sourire triomphant destiné au beau brun.
Harrington fit glisser ses mains sur le volant de sa BMW. Dans un souffle, il marmonna quelque chose d’inaudible.
« Hm ? »
Il soupira légèrement et continua de fixer la route qui s’ouvrait devant lui.
« J'disais que je t’avais simplement laissé gagner la dernière partie Loupiotte. »
Je pouffais de rire face à cet affront et bondit de mon siège.
« Me laisser gagner ? Arrête, le bowling n’est pas fait pour toi, avoue-le ! »
On rigolait tous les deux quand Steve fit mine de m’imiter.
« Nianiania, Steve t’es nul, moi Lotta Henderson je suis vraiment la plus forte à ce jeu-là, nianiania... »
« Tu m'imites vraiment très mal. » lançais-je en m’enfonçant dans mon siège, les bras croisés sur ma poitrine. J’allongeais mes jambes en jubilant intérieurement.
Ça faisait déjà quelques minutes que la voiture roulait dans les quartiers pavillonnaires d'Hawkins. La nuit était tombée, ainsi mes paupières commençaient à se faire lourdes.
Après quelques bercements, je sentais une légère pression sur ma cuisse gauche. Le long silence qui s’était paisiblement installé me paraissait maintenant comme une foule entière en délire dans ma tête.
Mes pensées s'entrechoquaient les unes contre les autres dans un brouhaha incohérent. Une sensation étrange m’envahit le corps, me prenant tout entière...
L’incompréhension pouvait à coup sûr se lire sur mes joues qui devenaient enflammées à mesure que le temps passait.
En baissant le regard, j’observais le bras vaillant de mon partenaire dirigé vers mes jambes. Sa large main empoignait fermement toute ma chair, laissant ma peau nue frissonner sous ce contact. Par réflexe, je serrais un peu plus mes deux cuisses entre elles et tirais nerveusement les bords de ma jupe.
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« Steve ? » dis-je doucement.
« Oui Lotta. »
Je ne le regardais pas. Je ne voulais pas le voir. Je fixais l’horizon au travers de la fenêtre passagère. Seules les lumières vacillantes des lampadaires nous éclairaient, laissant en suspens le malaise de la situation. Les ombres valsaient au rythme du moteur, au rythme de mon cœur qui battait la chamade. Je n’aimais pas ce moment et j’aurai voulu envoyer ma main directement dans son visage si j’avais pu. Steve Harrington avait beau être gentil et attentionné envers ma personne, je ne pouvais supporter l’idée qu’il me touche de cette façon sans préambule, sans prévenir, sans même demander.
