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C'est fou, rien a bougé. Les morceaux de verres sont au même endroit que je les ai laissés en partant la veille.

"Tu sais quoi, laisse. Je vais m'en occuper" Dit alors Roger en me voyant penser en les regardant, "récupère les affaires de Tony, on ira les jeter après."

Je le remercie et m'exécute donc. Je m'attaque en premier à la chambre.

J'y trouve quelques tshirts, rien d'inhabituel jusqu'ici. Il avait la mani de toujours les laisser trainer dans le but que j'en pique un ou deux au passage. C'est bizarre, je parle de lui comme si il était mort. Est ce qu'il l'est pour moi ? Je ne pense pas. Les sentiments que je ressens pour lui sont tellement étranges. Sur la table de nuit qui se trouve de son côté du lit se trouve un cadre posé dessus. Il y a une photo de nous deux dedans. Je ne vais pas faire un séquence émotion où je la regarde pendant un moment en me remémorant les souvenirs mais un pincement dans mon coeur se fait sentir. Est ce qu'il n'était qu'une erreur maintenant ?

Je passe ensuite au salon.

Je remarque qu'il pleut dehors, le temps n'était pas forcément prédit à être beau finalement. Je ramasse ses vinyles laisser sans doute par erreur chez moi. Je les empile sur la petite table de ce même salon. Certaines cassettes sont aussi à lui. Nos films du dimanche soirs. Cela veut-il dire que je vais pouvoir retourner au cinémas tous les dimanches avec Brian comme avant ? Ça serait fantastique. J'entends Roger balayer les bout de verres qui ornaient le sol.

Je remplis l'entrée de toutes les affaires de Tony. Cela me fait un peu bizarre quand j'y pense. Je regarde mon bandage et fini par retourner auprès de Roger.

Il a fini de tout nettoyer, c'est presque plus propre qu'avant.

"Merci beaucoup, je sais pas comment j'aurais fait sans toi."

"C'est totalement normal Ophélia."

Juste après avoir prononcé ces mots il attrape mes hanches et me rapproche de lui. Nos visages sont à quelques centimètres à peine. Nos lèvres sont prêtes à se toucher quand quelqu'un sonne à la porte. Cela nous coupe dans notre élan.

Je me dirige vers la porte et l'ouvre.

"Freddie ? John ?? Brian ???"

Je me retourne vers Roger.

"Je les ai appelé, je me suis dis qu'un peu de compagnie serait appréciée."

Je lui sourit et laisse entrer nos invités.

"Mon dieu Chérie ne me dis pas que tu comptais jeter ce vinyl ??" Me demande Freddie en regardant le tas d'affaire dans l'entrée.

"En réalité c'est à Tony, alors prends le si tu veux."

Freddie perd son sourire et me regarde. Il voit la tristesse sur mon visage. Pourquoi je suis triste ? Il m'a fait du mal.

"Vous deux, c'est fini ?" Demande Brian.

Je regarde Roger et me reconcentre sur Brian.

"Oui, c'est fini."

Ça fait drôle de le dire à haute voix. Tout est allé si vite. Tout s'est terminé si brutalement.

"On est désolés Ophe." Ajoute alors John.

"Arrêtez, vous ne l'êtes pas." Je dis tout en rigolant et poussant la larme qui commençait à tomber sur ma joue.

"Nan c'est vrai, c'était un vrai con."

"Freddie !" Interrompt Brian pour que le chanteur n'aille pas plus loin.

"Mais nous sommes désolé pour toi, tout ça n'a pas dû être facile." Fini Freddie en regardant Brian puis moi pour lui prouver que ce qu'il disait n'était pas mauvais.

Nous avons finalement passé toute la journée à l'appartement. Les garçons ont refait le monde encore une fois. À chaque fois ils ont de nouvelles idées pour faire de leurs vies un idéal. Ils sont rêveurs, cela est un point clé pour leurs succès, qui est d'ailleurs bien parti.

En effet, il y a de plus en plus de gens dans les pub, ils ont même dû en refuser certains des fois. C'est fou quand on y pense.

***

"Que sommes nous pour l'autre ?"

"Pardon ?" Dit il en se retournant vers moi.

Nous sommes tous les deux dans sa chambre. Moi assise sur son lit et lui à la fenêtre, pour fumer.

"Je veux dire, on est en couple ?"

"Je ne pense pas-"

"Oh."

Je ne m'attendais pas à cette réponse.

"Enfin, tu m'a mal compris. Je veux dire, on ne se connait pas entièrement. Je trouve ça important d'apprendre à se découvrir avant."

"Roger on était meilleurs amis, qu'est-ce que tu me racontes ?"

"On ne l'est plus ?"

Je soupire.

"Bien sûr que si. Mais je ne comprends pas ce que tu veux dire."

"Ophe, je te connais en meilleure amie, mais je ne te connais pas en tant que copine."

"C'est vrai."

"Laisse moi t'inviter. C'est vrai, après tout on a commencé trop vite."

"Tu penses à quoi ?"

"Ma chère Ophelia, je vous invite à la fête foraine en ce weekend, acceptez-vous ?"

"Je croirais presque entendre Freddie." Dis en me moquant ironiquement de lui.

Je le regarde dans les yeux et laisse un blanc. Il attend ma réponse, il ne reparlera pas avant de avoir entendu tout haut.

"Avec plaisir." Je finis par chuchoter.

Son sourire apparaît alors de plus bel sur son doux visage.

Somebody To Love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant