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"allô ?"

"Oui ?"

"Écoute Ophélia je suis un peu gêné..."

"Ah bon ? On aurait pas dit pourtant hier soir."

"Ok c'est de bonne guerre... Viens à l'appart', on pourra parler."

"Mais si j'ai pas envie de parler ?"

"S'il te plaît." Dit il dans un soupire.

Je soupire à mon tour.

"Bon, je passerais en fin de journée..."

"Merci beaucoup." Dit il finalement soulagé.

Je raccroche et retourne avec Tony dans le salon.

"Je vais passer voir Brian tout à l'heure, il veut me faire écouter un nouveau morceau."

Je ne peux pas lui dire que je vais voir Roger, ça ne ferait que rallumer l'étincelle.

"Pas de soucis." Dit il sans vraiment prêter attention à ce que je viens de dire. Il est en train de lire.

***

Je frappe à la porte et c'est Brian qui m'ouvre.

"Ophélia ! Comment ça va ??" Dit il en me serrant dans ses bras.

Je lui réponds que tout va bien. Il me dit alors en fermant la porte derrière moi que je leur manque, à lui et au garçons. Quand il le dit, comme ça, tout semble plus réel qu'avant. C'est vrai que ces derniers temps je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup passer... Avec Tony.

"Je viens parler à Roger pour tout dire." Dis je en rigolant légèrement.

"Quoi ??? Je suis outré." Dit il avec un faux air en colère.

"Mais te voir est encore mieux." Je rétorque.

Il rigole et Roger sort de sa chambre.

"Bon les deux inséparables je vous laisse, je vais chercher à manger pour ce soir. Faites pas le bordel je viens de ranger."

Aussitôt il ouvre, passe et ferme la porte. Me voilà seule avec le blond.

"Salut..."

"Bonjour Roger."

Je me tiens droite, sans aucune expression. Il explose finalement de rire. Je le regarde, je ne comprends pas. Je me mets à rire malgré moi avec lui. Il est drôle.

"Bonjour Roger, enchanté mademoiselle !"

Je rigole pour de bon, il m'a eu. Pourquoi cet air si cordial. Après tout, Roger reste mon meilleur ami, je ne peux pas lui en vouloir plus d'une journée.

"Tu veux un truc à boire ?"

"Je veux bien une bière si t'a."

"Voyons Ophélia, vous me prenez pour qui?"

Il se dirige vers le frigo et je le suis. Je passe le pas du balcon et m'y installe. Il me rejoint peu après. Il me passe ma bière et ouvre la sienne. On regarde le couché de soleil. On en serait presque à oublier pourquoi je suis venue.

"Écoute, je suis désolée pour hier soir, j'ai été un vrai con."

"Je ne l'aurais pas dis comme ça mais..."

"Roh c'est bon... J'essaie d'être sérieux là."

"Roger sérieux, ouhh j'ai hâte de voir."

Son sourire que je ne connais que trop bien apparaît. Comme il m'avait manqué, plus que d'habitude. Nous rigolons.

"Il faut vraiment qu'on arrive à ce voir plus souvent, tu manques aux répet !"

Mon sourire part de mon visage. Je baisse la tête. Roger perd le siens aussi et souffle.

"Ah oui c'est vrai, Tony."

"Roger je t'assure que je fais du mieux que je peux."

Je tourne le regard vers sa main et il joue avec sa bague. Il est énervé. Je relève la tête vers lui pour en avoir confirmation.

"Et puis merde." Dit alors le blond.

C'est au même moment qu'il prend mon menton avec ses doigts et le dirige vers son visage. La scène se passe si vite. Nos lèvres se touchent dans l'élan. Les siennes sont douces, réconfortante et...

Nan. Nan nan nan... Tony. C'est n'importe quoi.

Je me recule de mon ami.

"Roger je.."

"Merde." Dit il en détournant le regard vers le paysage, "je suis désolé, j'aurais pas dû."

"Nan c'est pas..."

"Je sais. Tony. Excuse moi, j'ai fait n'importe quoi."

"Rog..."

"Je suis trop con, je voulais pas je t'assure."

Ses mots me font presque mal. Comment ça il ne voulait pas ? Tout ça ne pouvait pas ne rien dire.

"Je vais rentrer." Dis je en me levant.

Il ne répond pas. Je ne sais pas comment lui dire au revoir. Je me contente donc de juste partir. Sans rien dire de plus.

Qu'est ce qu'il vient de se passer ?

***

"Alors ? Le morceau de Brian il était bien ?"

J'hésite.

"Nan pas vraiment, c'était... Surprenant."

Mon copain rigole et nous nous asseyons à table pour manger. Le téléphone se met alors à sonner.

"J'y vais !" Dis je

"Nan reste ici, je vais voir." Me coupe t il.

Je me demande qui c'est, aussi tard. Je l'entends parler dans l'entrée, énervé ? Pourquoi est il si dure avec la personne du téléphone ? La conversation lointaine s'arrête et j'entends Tony revenir vers moi. Il avance doucement et s'arrête en me regardant.

"C'était Taylor."

Et merde.

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