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Je ne répond pas à son affirmation. Il me fixe, près à exploser.

"Putain Ophélia je t'avais prévenu."

Prévenu ? De quoi ?

"De quoi parles-tu ?"

Il prend une inspiration et se rapproche un peu de moi.

"Je t'avais dis d'arrêter de le voir." Dit il dans un souffle.

Il attend ma réponse.

"Et c'est ce que j'ai fait.."

"Ah bon ok."

Sa réponse me surprend. Il se rapproche cette fois à quelque centimètres de moi. Je suis assise et lui debout. Il se penche vers moi. Il semble anormalement calme.

"Je suis désolé pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû t'embrasser." Me dit-il doucement.

"Tony-"

Il se relève brusquement.

"Putain de merde alors c'était vrai !?" Il crie, "je lui ai dis qu'il s'était trompé de numéro, mais apparemment non !"

Je le regarde me fixer avec un regard qui veut dire mille choses à la fois.

"Regarde moi. REGARDE NOUS OPHELIA."

Je sursaute sur ces paroles. Il me fait peur. Mais il a raison d'être énervé. C'est juste.

"Putain... Putain..."

Il tourne dans la pièce en répétant ce mot. Il fini par attraper son verre qui est habituellement sur la table. Il le sert fort.

"REGARDE MOI PUTAIN. TU VOIS ? CE QUE TU FAIS ?"

"Tony calme toi-"

"NAN. REGARDE-MOI."

je baisse les yeux presque machinalement. Au même moment le verre qui se trouvait dans ses mains se brise en mille morceaux par terre sous la force de son élan. Un même morceau de ce verre vole sur ma jambe. Une larme coule sur ma joue et je ne réalise pas.

"Tony, tu..?" dis je d'une voix tremblante.

Je porte ma main à ma jambe et touche délicatement le sang qui coule dessus. Il n'a pas fait ça. Je suis en plein délire.

Je me lève, dépourvue de toute émotion. Il me regarde, ne sachant pas comment réagir. Il a fait une bêtise, il le sait.

"Je... Je vais prendre l'air."

"Ophélia attend. Je suis désolée-"

"Nan. Ne dis rien."

J'attrape ma veste. Prends les clefs et ouvre la porte. Ma jambe me fait mal putain. Je descends les escaliers de mon immeuble. Ouvre ma voiture. Monte dedans. Et démarre. Je roule. Vite. Trop vite sûrement. Un peu de sang coule toujours le long de ma jambe. Je n'y prête pas vraiment attention.

J'ai réussi à me libérer du problème pour le moment. Je me suis éloignée de la source de ma douleur. C'est tout ce qui compte pour l'instant.

J'arrive à l'endroit où je souhaitais me rendre. Descends de la voiture. La referme. Ouvre la porte de l'immeuble, monte les escaliers et frappe à la porte.

"Ophelia ???"

"Roger, s'il te plaît aide moi." Dis je dans un souffle.

L'adrénaline redescend.

"Putain Ophélia t'es blessée !!"

Il m'aide aussitôt en passant mon bras autour de ses épaules. Je marche difficilement. Il m'asseoie sur le canapé et part dans la salle de bain presque en courant.

"Je suis désolé je suis pas médecin mais j'ai appris quelques trucs en cours." Dit il en ramenant un bandage et du désinfectant.

Il observe ma jambe.

"Comment-"

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que je lui réponds "du verre.".

Il me regarde avec un air désolé puis se met à bander ma jambe. Ça fait mal.

Il se relève, pose ses bandages en trop sur la table du salon et s'asseoit sur le canapé à côté de moi.

"Merci Roger." Dis je en m'appuyant davantage sur le même canapé.

Ça va un peu mieux. Je suis en sécurité ici.

"Ophélia faut que je te dise un truc, je sais pas si c'est le bon moment."

"Je sais, t'a appelé à la maison."

"Tony t'a dis... Je suis désolé je voulais pas créer de problème."

"C'est rien." Dis je le regard dans le vide.

"Mais d'ailleurs, il est où ?" Me demande alors le blond.

"Roger..." Je lui réponds tout en regardant mon badage.

"Putain me dis pas que c'est lui."

Je tourne mon regard vers les yeux du blond.

"C'était involontaire." Je précise.

"Il est mort." Dit il en se levant brusquement.

Il attrape ses chaussures, les met en deux temps trois mouvements et est prêt à partir.

"Roger."

"Attend moi ici."

"Roger !"

Il se stop dans son élan et me regarde afin d'attendre la suite de mon interpellation.

"Laisse tomber, il est sûrement déjà parti."

"Merde Ophélia il t'a fait du mal putain ! Je vais pas le laisser faire ça !!"

"S'il te plaît ! Juste reste ici, c'est tout ce que tu peux faire pour moi présentement."

Il relâche la poignée de la porte et retire sa veste. Il se rassit sur le canapé à côté de moi et m'ouvre ses bras.

Je me mets alors à pleurer. Je relâche toute la pression des derniers instants. Je m'empresse d'aller dans ses bras.

"Je suis désolé." Me chuchote t il, "ça va aller."

Je pense bizarrement à Brian. Où était il ? Si il apprenait ça, il tuerait aussi Tony.

Qu'est ce qu'il vient de se passer ? Je veux dire, ce soir en général.

Mon copain m'avait ouvert la jambe, literallement. Mon meilleur ami m'a embrassé et je reviens dans ses bras après l'incident avec mon copain.

Et si j'aimais Roger aussi ?

Pas de la même manière que Tony. Un amour sain. Un amour de paix.

Et si je me trompais depuis le début ? Et que, supposons que Roger avait aussi raison depuis le début ? Cette idée paraît si absurde mais aussi su réel depuis ce qu'il vient de ce passer.

Tony m'a blessé. Roger m'a aidé. La réponse est pourtant claire, juste sous mes yeux. Mais est ce que je veux la voir ?

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