Chapitre 4

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J'entendais des voix pendant que j'émergeais de mon sommeil et elles disaient:
— Ce sujet est très intéressant. Personne n'a jamais autant réagi à la pilule.
— Elle semble assez maligne aussi.
— Il faudra l'observer de près. Je crois qu'on peut commencer les tests dès maintenant.
— Si tôt?
— Oui. Elle est bien plus prête que n'importe quel autre sujet que nous avons eu. Elle est peut-être celle que nous attendons depuis si longtemps.
Je fis un mouvement brusque qui fit en sorte que les deux personnes se retournèrent vers moi constatant que j'étais réveillée. C'est à ce moment que j'ai réalisé ou je me trouvais. J'étais couchée dans une genre de chaise comme chez le dentiste. La diérence était que mes membres étaient solidement attachés à la chaise par des sangles de cuir.
Une femme svelte environ dans la trentaine avec de magniiques cheveux roux et des yeux vert forêt redressa la chaise pour que je sois en position semi-assise et se présenta:
— Bonjour Sophie. Je m'appelle Rebecca et c'est moi qui vais m'occuper de toi.
Elle portait une blouse blanche et des pantalons noirs. Tout ce qu'il y a de plus normal. La chose chez elle qui attira mon attention était un pendentif autour de son cou en forme de iole. Il contenait un liquide translucide. On aurait dit qu'elle essayait d'avoir une voix mielleuse comme si elle voulait m'amadouer. Dans le doute, je lui ai demandé:
— Qu'allez-vous me faire?
— Oh juste quelques piqûres de rien du tout. Tu ne sentiras presque rien, dit-elle d'une voix trop gentille.
Évidemment, moi je redoutais le pire.
Elle avança un petit chariot près de moi rempli de seringues, de flacons contenant des liquides et bien d'autres choses que je ne pouvais pas identiier. Rebecca prit une seringue avec une aiguille d'environ 8 centimètres et l'inséra dans un flacon avec un liquide de couleur bleuté. La terreur s'empara de moi lorsqu'elle s'approcha pour lever ma manche et m'insérer cette aiguille dans le bras. J'ai toujours eu peur des piqûres et la simple vue d'une seringue me donne la nausée. Je me débattais pour desserrer mes liens et m'échapper de cet endroit mais c'était inutile. La femme bloqua mon bras pour m'empêcher de le bouger et elle inséra la longue aiguille délicatement dans ma chair pendant que j'hurlais de douleur. Puis, elle injecta tout doucement le liquide glacé dans mes veines. Quand elle eut enin ini cette torture, elle me relâcha le bras.
La substance avait noirci mes veines et se répandait dans mon corps. Ma tête commençait à tourner et j'eus la nausée.
Rebecca, au lieu de s'inquiéter, était fascinée par ma réaction et me posait des tas de questions du genre:«Comment tu te sens?, sur une échelle de 1 à 10, à quel point c'est douloureux?, etc...». J'y répondais du mieux que je pouvais même si je ne voulais pas mais quand quelqu'un nous pointe une arme sur la tête, on devient beaucoup plus coopératif.
Quand elle eut enfin fini son interrogatoire, elle se prépara à me faire une deuxième injection. Elle prit cette fois-ci une seringue munie d'une aiguille plus courte et la remplit dans un liquide rouge et épais comme du sang. Plus elle approchait la seringue de mon cou, plus la peur s'emparait de moi et me clouait sur place.
Jonathan mit sa main sur ma tête pour m'empêcher de la bouger. Son sourire diabolique restera à jamais gravé dans ma mémoire. La femme fit comme la dernière fois; elle inséra délicatement l'aiguille dans ma chair puis injecta tout doucement le liquide rouge pour qu'il se répande dans mon organisme et me posa les mêmes questions. Je n'ai pas eu le temps de lui répondre car la douleur était si forte que je perdis connaissance.
Je me réveillai en sursaut au même endroit. Je sentais encore la douleur de ma piqûre dans le cou, ce qui signifiait que je n'étais pas restée inconsciente bien longtemps.
Rebecca avait déjà eu le temps de préparer sa prochaine injection. Avant de me piquer elle me dit:
—Tu pourras te reposer plus tard mais j'ai besoin que tu sois consciente pendant les tests. Tu n'as pas répondu aux questions après la deuxième piqûre mais ce n'est pas grave.
Elle planta la seringue d'un mouvement plus sec cette fois dans ma cuisse ce qui n'en était pas moins douloureux. Elle dit à Jonathan:
— Emmène là se reposer et dans 1 heure ramène la ici.
Il me détacha du siège et me demanda si je pouvais marcher. J'ai essayé de descendre de la chaise et je me suis effondrée sur le sol. Je ne sentais plus mes jambes! La femme dit que c'était tout à fait normal et que ça partirait avec le temps.
Jonathan me souleva comme si j'étais un vulgaire sac de patates et me mit sur son épaule. Il me transporta pendant 5 minutes parcourant des couloirs sinueux jusqu'à une porte. Il l'ouvrit et me jeta à l'intérieur de la pièce. Il la referma et j'entendis le bruit des clés dans la serrure indiquant qu'il venait de verrouiller la porte.
J'ai rampé jusqu'à un miroir et me suis examinée. J'avais vraiment une sale mine. J'étais toute sale, mon jeans était déchiré plus qu'à l'habitude, je voyais distinctement mes veines qui étaient rendues noires, mes cheveux étaient emmêlés et crasseux et j'avais de gros cernes sous les yeux.
Après m'être regardée, j'ai observé les alentours. J'étais dans une petite chambre. Il y avait un petit lit au fond avec des vêtements posés dessus, il y avait aussi une petite table de
chevet et une porte donnait sur une minuscule salle de bain munie d'un lavabo, d'une toilette et d'une petite douche.
J'ai pris les vêtements et ai rampé jusqu'à la salle de bain. J'ai pris une douche du mieux que je pouvais étant donné que mes jambes étaient toujours paralysées. J'ai enilé les vêtements qui m'allaient parfaitement mais avant, je les ai examinés.
C'était un uniforme. Il était de couleur grise. Cela ressemblait aux combinaisons que portaient les prisonniers. En le retournant, j'ai remarqué qu'un numéro était inscrit dans le dos. Le numéro était "0713". J'ai compris que c'était leur manière de nous identiier et que j'étais la 713e personne à être enlevée. Exténuée, je me suis écroulée sur le lit puis me suis endormie.

MutanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant