Chapitre 10

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Une garde aux allures russes avait détaché mes liens, empoigné mon bras et m'avait escorté hors de la pièce. Une fois la porte refermée, elle m'avait dit dans un léger accent russe:

- On n'a pas une seconde à perdre. Tu dois sortir d'ici et vite !, dit-elle sans entrer dans les détails.

- Mais...de quoi parlez-vous ?, un peu prise au dépourvu.

- Je suis de ton côté. Il faut que tu partes d'ici avant qu'il ne soit trop tard !, dit-elle de manière pressée.

- Mais et les autres ? On ne peut pas les laisser ici., m'opposai-je en ayant une pensée pour Eva.

- Pour le moment, juste te faire sortir d'ici sera une tâche ardue. Alors faire sortir les autres, c'est impossible.

À contre-coeur, mais tout de même heureuse de quitter cet horrible endroit, je l'avais suivie.

- Au fait, je m'appelle Hannah.

Hannah m'avait entraînée dans un dédale de couloirs pour finalement arriver à un poste de sécurité. Voyant mon incompréhension totale, elle m'avait expliqué:

- J'ai été enlevée moi aussi quand j'avais 14 ans. Ils m'ont fait croire qu'on se battait pour une bonne cause mais je ne les ai jamais crus. J'ai fait semblant d'y croire pour ne pas être tuée. Quand je t'ai vu arriver, j'ai eu une intuition qui me disait qu'il fallait que je te sorte de là. J'ai vu de quoi ils sont capables. Ils vont faire de toi une arme. C'est pour ça qu'il faut que tu partes!

L'agent au poste lui avait demandé:

- Pourquoi transportez-vous un sujet ?

- Transfert vers la base de Pékin, dit-elle d'une voix assurée.

- Je n'ai pas reçu les documents à propos d'un tel transfert, dit-il de manière méfiante.

- C'est un projet secret. Ils ne veulent pas que ça fuite, répond-elle en essayant de rattraper la situation.

- Je suis désolé mais sans les papiers, vous ne pouvez pas quitter cette installation, finit-il par dire après un moment de réflexion.

Hannah avait mis la main sur son arme, l'avait dégainée et lui avait tiré dessus. L'agent avait hurlé et déclenché l'alarme. Hannah m'avait entraînée vers la sortie et au moment où nous allions sortir, la porte s'était refermée brusquement. Des dizaines de gardes nous encerclaient. Ils nous avait dit de déposer nos armes au sol. Soudain, Hannah avait pointée son arme sur ma tête et crié:

- Si vous faites un pas de plus, je lui mets une balle dans la tête !, crie-t-elle.

- On en a plein d'autres. Un de plus ou un de moins ne changera rien, lance un garde.

- Celle-là est spéciale. C'est une mutante comme Jonathan. Elle est encore plus précieuse aux yeux de la patronne que lui.

Avant même qu'ils répliquent, un garde avait tiré une balle dans la cuisse d'Hannah. Celle-ci avait hurlé de douleur et avait lâché son arme un instant de trop. Ils l'emmenèrent et avaient essayé de m'emmener mais je résistais et me débattais de toutes mes forces en leur hurlant de me lâcher. J'ai senti un coup à la tête avant que tout ne devienne noir.

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