Chapitre 7

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Je me suis réveillée la tête lourde sur le même lit sur lequel je me suis endormie la veille. Eva était déjà en train de s'entraîner. Je l'ai rejointe et ai fait un duel qu'elle gagna facilement. Je lui demandai:

- Si ce n'est pas indiscret comment as-tu été enlevée ?

- C'était mon 14e anniversaire. J'étais avec mes amies au parc et...un homme est arrivé avec un fusil et...il les a toutes massacrées sous mes yeux.

Je voyais bien que c'était difficile pour elle d'en parler.

- Si ça te rend mal à l'aise tu peux...

- Non ça va. Après leur avoir tiré dessus, des hommes portant une cagoule sont descendus d'une camionnette pour ramasser les corps et les mettre dedans. L'homme qui les avait tuées s'est tourné vers moi et c'est là que j'ai commencé à courir en même temps d'appeler la police. Je leur ai dit où j'étais et ce qui s'était passé mais lorsqu'ils sont arrivés, c'était trop tard. J'étais déjà dans la camionnette sous l'emprise du poison d'une fléchette de l'homme. Et toi?

- Eh bien c'est arrivé avant-hier je crois. C'était aussi mon anniversaire. Je revenais de ma dernière journée d'école et un homme m'a couru après. J'ai presque réussi à retourner chez moi quand l'homme m'a tiré dessus et hop dans la camionnette.

- T'as pas remarqué quelque chose ?

- Non quoi ?

- Tout le monde ici s'est fait enlevé le jour où ils avaient 14 ans. Étrange non ?

- C'est vrai. Mais quand on a 15 ans, qu'est-ce qui se passe ?

- On est emmené quelque part mais personne ici ne le sait.

On a été interrompues par l'alarme du repas. Tout le monde n'avait qu'une pomme et une bouteille d'eau sauf les plus forts.

Des hommes en noir entrèrent dans la salle et nous obligèrent à faire une longue file. Ils testaient les compétences de chaque enfant. Je paniquai car j'étais arrivé il y a à peine un jour! Je n'étais pas prête. Lorsque ce fut mon tour, l'homme me demanda depuis combien de temps j'étais ici. Je lui ai répondu un jour et il m'a laissé partir. J'étais si soulagée! Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais préféré mourir ce jour-là.

Je fus soulagée de voir que lorsque le test était fini, Eva avait survécu.

J'ai continué de m'entraîner le reste de la journée en économisant l'eau comme Eva me l'avait conseillé. Cette routine s'installa et se pérpétua pendant un mois jusqu'au jour que je redoutais tant. Celui où l'on devait aller voir Rebecca.

On nous avait emmené dans une gigantesque salle d'attente où on avait tous reçu un numéro qui correspondait à un siège et à notre ordre de passage. J'avais reçu le numéro 113, le dernier numéro et Eva avait reçu le 1. Je la plaignais. J'entendis ses hurlements malgré le mur censé être insonorisé. Elle ressortit toute tremblante sans un cheveu sur la tête dans une chaise roulante que l'infirmière poussa jusqu'à la salle où on vit. Elle semblait terrorisée. Je me demande ce que Rebecca a bien pu lui faire pour qu'elle soit dans cet état.

Les uns après les autres, j'entendais mes camarades hurler tous cherchant désespérément de l'aide. Lorsqu'il ne restait que moi, je me sentais bien seule. On m'escorta dans la pièce où je vis Rebecca désinfecter la chaise sur laquelle j'ai tant été torturée. Son visage s'illumina en me voyant.

- Ah Sophie ! Que je suis heureuse de te voir ! Tu es sans doute de loin le sujet le plus intéressant que j'ai eu le plaisir d'avoir ! Viens donc t'asseoir !

Je vis Jonathan dans un coin de la pièce s'approcher et m'asseoir de force sur la chaise pendant que je me débattais et m'attacher les sangles de cuir aux bras et aux jambes. Rebecca me dit:

- Tes cheveux ont bien poussé! Maintenant, il faut les raser pour faire un autre scan de ton cerveau.

Elle me rasa les cheveux puis me mit les électrodes sans que je ne me débatte car je savais que c'était inutile. Jonathan me mettrait une balle dans la tête bien avant que je ne sorte d'ici. Il dit:

- Tu as bien changée de la dernière fois qu'on s'est vu même si cela ne fait qu'un mois. Tu es plus docile. Je vois que tu as compris que tu ne peux pas nous échapper.

- ...

Lorsque Rebecca vit les résultats du scan, elle tomba littéralement par terre prise par des vertiges. Jonathan se précipita vers elle et lui demanda:

- Que se passe-t-il ? Vous allez bien ?

- Les... les résultats du...du test. Je... je n'ai jamais vu ça.

Jonathan regarda les résultats et devint blême.

- Comment cela est-il possible ?

- C'est l'évolution. C'est celle que nous attendons depuis si longtemps...

- Mais... mais de quoi vous parlez, demandais-je.

- Oh Sophie. Tu es plus spéciale que tout ce que tu peux imaginer. Ton cerveau a muté! Je n'ai jamais vu ça. Il s'est adapté à cet environnement sans même que tu t'en rende compte!

Elle parla à voix basse avec une infirmière et me dit:

- À partir de maintenant, tu viendras me voir une fois par semaine .

En entendant ça, je savais que mon calvaire serait loin de se terminer...

MutanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant