~Chapitre 11 : Lorsque j'ai réalisé~

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- Alors, t'as géré les exams ?

- Mmmhh si on oublie la géographie, ça va-

Amy grimaça :

- Pareil. Sam n'a rien pû faire pour rattraper notre cas.

- Plus qu'à attendre les résultats.

- Bah, c'est les vacances. Faut pas trop stresser pour ça.

Nous étions toutes les deux assises sur un banc, dans un joli coin nous permettant d'admirer le soleil se couchant sur les eaux du fleuve. Un peu comme lors de notre première sortie tous ensemble, avec nos amis.

C'était magnifique, mais mélancolique, d'une certaine manière. Une nouvelle journée se terminait.

Une nouvelle journée pleine de doutes.

Amy était dans les nuages, ce soir là. Elle regardait rêveusement le ciel.

Je n'y avais jamais vraiment fait attention, mais elle était vraiment très belle, avec ses courtes boucles et ses yeux marrons bordés de longs cils. Dommage que ceux-ci soient emplis de tristesse.

J'avais cependant remarqué qu'ils l'étaient moins, ces temps-ci. Et le sourire d'Amy n'en était que plus resplendissant.

Pourquoi y faisais-je tant attention ?

Pourquoi remarquais-je ce genre de détails ?

Je l'ignorais.

Et, étonnamment, le fait d'ignorer quelque chose me dérangeait moins qu'auparavant.

Me rendant compte que je regardais toujours Amy, je détournais vivement les yeux, avant que celle-ci ne remarque quoi que ce soit.

Elle reprit la conversation :

- Tu pars à Toulouse demain, c'est bien ça ?

J'hochais la tête :

- Oui. Chez ma tante.

Elle sourit :

- C'est génial !

Mon cœur manqua un battement. Comment pouvait-elle être aussi adorable en ne faisant que sourire ?

Je me dépêchais de reprendre :

- Et toi, tu pars en vacances ?

- Oui, chez mes grands-parents. Avec mes parents, mes cousins, oncles et tantes... La totale.

- Chez ma tante, les autres viendront seulement le jour de Noël. En attendant, c'est juste ma sœur, mes parents et moi avec elle.

- T'as hâte de retourner à Toulouse ?

J'haussais les épaules :

- Honnêtement, je m'en fiche. Je détestais pas habiter là bas, mais on pouvait pas dire que j'appréciais non plus.

- Ça t'étais égal.

- Exactement.

Elle reprit un air pensif, d'un seul coup :

- Dis-moi... Comment peux-tu être aussi blasée tout le temps ? Je veux dire, le monde a pleins de choses merveilleuses à nous offrir, et tu sembles les ignorer.

- Le monde est pourri.

Elle tourna la tête vers moi. Nos regards se croisèrent, mais aucune des deux n'essaya d'y échapper, contrairement aux fois précédentes :

- Je ne trouve pas. Je veux dire, évidemment, il a des milliers de défauts. Mais il a aussi des milliers de qualités. Tout n'est pas noir...

- ... Mais tout n'est pas blanc non plus. Tout est un mélange de gris. Complétais-je.

Derrière ton sourire...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant