« Aurél ?! Eh, Aurél, regarde-moi ! »
Il sursauta en entendant la voix de Guillaume l'appeler tout à coup et il se tourna vers lui, sa main suivant son visage quand il tourna la tête. Il vit l'air infiniment inquiet de Guillaume et à ses côtés, il aperçut Claude.
« Qu'est-ce que tu t'es fait ? C'est à cause de la chaleur ? » lui demanda Guillaume en venant s'asseoir précipitamment sur le rebord de son lit et il le sentit alors enlever sa main du passage afin de pouvoir regarder son nez.
Il était en train de saigner. Il entendit Claude marcher sur quelque chose en s'approchant d'eux, l'objet craquant sous sa semelle, et celui-ci baissa la tête pour voir ce que c'était. Son crayon. Claude se baissa pour ramasser ce dernier et il le vit lui jeter un regard confus avant de lui montrer les deux bouts du crayon.
« Désolé, Aurél. J'ai cassé ton crayon. Tu savais qu'il était par terre ? »
Il hocha la tête et Guillaume se tourna un instant vers son ami pour regarder les bouts de bois qu'il avait dans les mains avant de se tourner de nouveau vers lui.
« Tu m'attends, ok ? »
Il hocha la tête doucement et le plus grand partit un moment dans sa salle de bain avant de revenir avec du papier toilette dans la main. Il prit celui-ci avant que Guillaume ne vienne essuyer son sang lui-même.
« Ça t'est venu comme ça, Aurél ? lui demanda Guillaume et il secoua la tête en s'essuyant le sang qui coulait de son nez.
— Non, c'est parce que j'ai essayé... de faire marcher mes pouvoirs.
— Quoi ? Comment ça ? s'écria Claude derrière Guillaume et il eut peur un instant d'avoir fait une gaffe et que celui-ci ne soit pas au courant pour ses facultés avant de se souvenir que si, Guillaume leur en avait parlé.
— Le crayon... que tu tiens dans tes mains. Je voulais voir si j'arrivais à le faire léviter.
— Tu peux faire ça ? s'exclama Claude, enthousiaste comme un enfant devant un tour de magie, et il hocha la tête d'un air hésitant.
— En théorie, oui... C'était un de nos entraînements... qu'il nous faisait faire avant... balbutia-t-il et il jeta un regard inquiet en direction de Guillaume, pas certain qu'il ait parlé de ça à ses amis aussi.
— En théorie ? entendit-il Claude lui demander alors qu'il regardait Guillaume qui était silencieux depuis tout à l'heure et ce dernier s'approcha alors de lui.
— Aurél, c'est ça qui t'a fait saigné du nez ? C'est le fait d'avoir essayé de faire marcher tes pouvoirs ? Parce que t'as trop forcé ?
— Oui... s'entendit-il bredouiller et il hocha la tête tristement avant de plonger son regard dans celui de Guillaume, les larmes aux yeux. Je suis pas assez fort. Je ne l'ai jamais été. Et si rien que le fait d'essayer de faire léviter mon crayon me fait saigner du nez comme ça... alors...
— Alors rien du tout, p'tite tête, s'exclama Claude à ses côtés le faisant sursauter alors qu'il avait les yeux plongés dans ceux, soucieux, de Guillaume. T'es juste un peu rouillé, c'est normal. Ça fait combien de temps que tu t'es pas entraîné ? Entraîné tes pouvoirs ? T'es un super-héros, hein. Il te faut juste de l'entraînement pour récupérer.
— Non... J'ai toujours été faible comme ça... dit-il en fronçant les sourcils. Mais c'est pas grave. Je ne suis pas un super-héros, Claude, tu te trompes. Je ne l'ai jamais été. Cobaye serait plus le mot approprié d'ailleurs en réalité... Et puis... je compte pas m'entraîner, Claude. Je ne veux pas me servir de mes pouvoirs, plus jamais. Ils ont fait trop de mal déjà. J'ai fait trop de mal déjà. Je voulais juste... voir s'ils étaient encore là. Si je les avais toujours...
— Et alors ? Toujours présents ? lui demanda Guillaume et il baissa la tête en le sentant attraper sa main doucement dans la sienne.
— Oui... Je les ai sentis... balbutia-t-il en relevant la tête et son cœur rata un battement en voyant le doux sourire que lui adressait le plus grand. Et j'ai réussi à faire voler mon crayon... Un tout petit peu, mais ça a marché un instant.
— Pas mal pour un faible, je trouve moi, dit Guillaume en lui adressant un sourire malicieux et il rougit doucement. Et qu'est-ce que tu sais faire d'autre ? Je veux dire... avant. Qu'est-ce que tu arrivais à faire ?
— Je pouvais... faire bouger des objets par la pensée... Déplacer des choses très lourdes comme par exemple un camion ou bien... un lit ?
— Juste avec la simple force de ton esprit ? demanda Guillaume, semblant réellement surpris, et il hocha la tête.
— Et puis je pouvais aussi... je sais pas... trouver quelqu'un même avec les yeux bandés. Savoir exactement où il se trouvait dans le monde. Ou en tout cas... dans l'institut déjà. Je pouvais aussi m'infiltrer dans les rêves ou les souvenirs de quelqu'un, me faire connaître ou non de lui...
— Attends, tu t'es pas infiltré dans mes rêves y'a trois jours, Aurél ? s'exclama Claude et il se tourna vers lui, tout comme Guillaume.
— Quoi ? Non, pourquoi ? J'ai jamais utilisé mes pouvoirs jusqu'à aujourd'hui.
— Ah, pourtant t'y étais.
— Tu rêves vraiment d'Aurél, Claude ? pouffa de rire Guillaume à ses côtés et il rougit doucement, comprenant enfin ce qu'avait voulu dire ce dernier par là.
— Parce que toi non, peut-être ? »
Ce fut au tour de Guillaume de rougir et il lui lança un regard étonné en ne l'entendant pas répliquer par la négative. Celui-ci marmonna quelque chose d'un air embarrassé à Claude sans oser croiser son regard à lui et un petit sourire s'inscrivit sur ses lèvres à ça. Guillaume était adorable. Et il se demandait maintenant si c'était possible qu'il ait déjà rêvé de lui. Et surtout, pourquoi ?
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Fiction OrelxGringe - Asile.
FanfictionAurélien est hospitalisé dans un hôpital psychiatrique, un endroit où il se sent un peu plus en sécurité par rapport au monde extérieur, et ce jour-là un nouveau infirmier fait son apparition dans sa vie.