« Une boîte de médicaments ? Mais de quoi tu parles ? »
Il fronça les sourcils en entendant Matthieu répondre ça quand il lui parla du nouveau traitement d'Aurélien et il vit Ablaye se tourner vers lui à son tour, un air confus sur le visage.
« Il m'a dit qu'il avait trouvé une boîte de médicaments avec un mot signé de toi en se réveillant la semaine dernière. Me dit pas que tu sais pas de quoi je parle... dit-il, soudain inquiet.
— Ah si, complètement. Guillaume, je ne lui ai jamais prescrit un autre médicament.
— Tu crois qu'un autre... commença Claude à ses côtés et Matthieu l'interrompit aussitôt.
— Je suis le seul à m'occuper de lui à l'hôpital. Et puis les autres, c'est des médecins extérieurs, je vois pas pourquoi ils s'en mêleraient. Ni comment ils l'auraient approché dans la journée vu qu'Aurél ne se laisse quasiment pas approcher par les gens, alors encore moins par des inconnus. Puis Guillaume a dit que c'était ma signature. T'en es absolument sûr de ça ? »
Il hocha la tête en entendant son ami lui demander ça en se tournant vers lui alors qu'il cherchait une logique à toute cette histoire dans son esprit, puis soudain le téléphone de Matthieu sonna, le faisant sursauter légèrement. Ce dernier décrocha aussitôt, comme pris d'intuition que c'était important, et alors il le vit écarquiller les yeux :
« Quoi ?! Comment ça disparu ?? »
Il sentit son cœur rater un battement en entendant Matthieu s'écrier cela et quand ce dernier se leva, il en fit de même, vite suivi par Ablaye et Claude.
« J'arrive tout de suite. Vous ne touchez à rien, vous m'entendez ? À rien. »
Matthieu leur fit signe de le suivre immédiatement après avoir raccroché et il croisa son regard soucieux juste avant qu'il ne tourne les talons en direction de la sortie du bar :
« C'est Aurél.
— Quoi ? Comment ça c'est Aurél ? Matthieu ? Matthieu, réponds-moi !! »
Il rattrapa précipitamment son ami et ce n'est qu'une fois hors du bar que celui-ci accepta de s'arrêter pour leur parler :
« Qu'est-ce que tu veux dire par là ?! Qu'est-ce qu'il se passe, putain ?!
— Il a disparu, Guillaume. Il n'est plus dans sa chambre. Faut qu'on le trouve, vite. »
Il blêmit en entendant son ami dire ça et dans son dos, il entendit Ablaye pousser un juron. C'est pas vrai... Ça recommençait.
***
« Guillaume, ma biche... On va bien finir par le trouver, hein, ton p'tit gars. »
Il enleva ses mains de devant son visage, ayant seulement à l'instant pousser un cri de rage alors qu'ils étaient revenus bredouille de leur recherche du plus jeune. Ils étaient même allés dans la forêt, et même dans la chapelle à l'intérieur de cette dernière pour voir s'il y était, en vain. Dans la voiture jusqu'à l'hôpital, Claude avait émis l'hypothèse qu'il ait encore une fois été pris d'une crise de somnambulisme et devant le non catégorique de Matthieu, il avait compris que cette fois, c'était autre chose. Et il avait compris pourquoi en entrant dans la chambre d'Aurélien en arrivant. Celle-ci avait été sens dessus-dessous. Comme... s'il s'était débattu. Et il avait alors pensé à ce qu'il avait dit à Aurélien juste avant de partir et ce que ce dernier lui avait murmuré juste avant de s'endormir : merci. Il lui avait dit qu'il pouvait s'endormir sans aucune crainte, parce qu'il veillait sur lui. Et ça avait été une monstrueuse erreur. Aurélien avait maintenant disparu, kidnappé peut-être, et il n'avait rien pu faire pour éviter ça.
« J'espère, Claude... Où c'est qu'il peut être, putain, répondit-il alors que son ami s'asseyait à ses côtés dans le bureau de Matthieu, ce dernier assis derrière celui-ci les yeux perdus dans le vague. Je lui avais dit que je veillais sur lui, merde. Depuis qu'il m'a raconté tout ça... Sur ses facultés. Il était tellement terrifié... Et ses hallucinations...
— Il t'a dit voir des choses de son passé dedans, c'est bien ça ? lui demanda Ablaye de l'autre côté de la salle, un café dans les mains et le visage fatigué, et il hocha la tête. Alors est-ce que tu crois... que ça pourrait avoir un lien avec sa disparition ?
— Il n'a pas disparu, dit subitement Matthieu en se rajoutant à la conversation et il se tourna vers lui d'un air inquiet. On a tous vu la même chose et je suis sûr qu'on pense la même chose. Sa chambre était dans un bordel sans nom. Et je mets ma tête à couper que c'est pas lui qui a causé tout ce désordre. En tout cas... pas lors d'un autre de ses moments d'absence juste avant de s'enfuir. Je pense qu'il s'est débattu contre quelqu'un et je sais que je suis pas le seul à le penser. N'est-ce pas ? »
Il regarda ses amis l'un après l'autre pour voir leur réaction et il vit que ces derniers semblaient comme soulagé de voir qu'ils n'étaient pas les seuls à penser cela.
« Guillaume ? lui demanda Matthieu et il se tourna vers lui pour le regarder, avant de hocher la tête.
— Moi aussi je pense pareil. C'est comme s'il avait été... kidnappé. Comme s'il avait été réveillé durant son sommeil et qu'il avait cherché à se débattre, faisant ainsi tomber la chaise et sa lampe de chevet au sol.
— Et tu crois... qu'il est déjà loin à l'heure où on parle ?
— J'en sais rien, putain... Mais on a cherché l'hôpital de fond en comble là... Même la forêt et la chapelle où il était allé l'autre fois... J'ai peur qu'il ait été emmené ailleurs, bordel...
— Bon, je vous propose qu'on boive un café et qu'on reparte à sa recherche. En voiture cette fois. Ça vous va ? »
Ils hochèrent tous les trois la tête et Matthieu se passa une main sur son visage fatigué. Ils étaient morts, mais il fallait qu'ils le retrouvent. Au plus vite.
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Fiction OrelxGringe - Asile.
FanfictionAurélien est hospitalisé dans un hôpital psychiatrique, un endroit où il se sent un peu plus en sécurité par rapport au monde extérieur, et ce jour-là un nouveau infirmier fait son apparition dans sa vie.