« Lâchez-moi...!! Lâchez-moi !! Guillaume !! »
Il entendit la voix de ce dernier l'appeler fortement et il rouvrit les yeux pour le chercher du regard. Le plus grand avait un air soucieux sur le visage et il se rendit alors compte qu'il avait les mais posées sur ses épaules, comme pour l'empêcher de se débattre plus.
« Aurél ! Tu m'entends ?! » l'entendit-il l'appeler et il cligna des yeux, des larmes obstruant sa vision.
Celle-ci se fit plus nette à mesure que les secondes défilaient et il sentit les battements de son cœur se calmer petit à petit de même. Il tourna alors la tête et aperçut Claude et Ablaye un peu retiré sur le côté, le regardant d'un air soucieux eux aussi. Ce dernier avait la main posée sur son torse comme s'il avait mal et il comprit que c'était lui qui lui avait fait mal en le repoussant ainsi.
« Aurél, regarde-moi, l'appela Guillaume alors qu'il sentait son cœur s'emballer de nouveau dans sa poitrine et lorsqu'il ne le fit pas, Guillaume attrapa son menton pour le forcer à le regarder. Oh ! Aurél !
— Pa-Pardon... bredouilla-t-il et il vit Guillaume froncer les sourcils à ces excuses.
— C'est pas à moi que tu dois des excuses, hein. C'est à Ablaye et Claude. Tu leur as fait mal là. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Il ne sut pas quoi répondre, une boule apparaissant dans sa gorge alors qu'il avait l'impression de se faire engueuler par le plus grand, et il entendit alors ses amis s'avancer vers eux :
« Il... Il a commencé à tout saccager dans la bibliothèque alors... on a été forcés d'intervenir, entendit-il Ablaye expliquer à Guillaume et il sentit son cœur se serrer en se disant qu'il ne savait absolument pas de quoi il parlait.
— Aurél, tu t'en souviens ? entendit-il Claude lui demander et il se tourna vers ce dernier pour le regarder d'un air effrayé.
— N-Non... Pas du tout... bégaya-t-il en secouant la tête et il vit Claude froncer légèrement les sourcils.
— Vraiment ? Ça a été violent pourtant.
— Ça devait être un autre de tes moments d'absence. N'est-ce pas, Aurél ? entendit-il Guillaume lui dire et quand il le sentit poser sa main doucement sur son dos, il se mit à sangloter.
— Pardon, Claude... Ablaye... »
Il s'avança vers ces derniers en disant ça et il se blottit contre Claude pour lui faire un câlin. Celui-ci lui rendit aussitôt son câlin en entourant sa taille de ses bras et il se mit à sangloter contre lui alors qu'il l'entendait lui chuchoter des choses à l'oreille doucement :
« Eh, p'tite tête... Tout va bien, ce n'est pas grave, hein... »
Mais si, c'était grave. Parce que la dernière fois qu'il avait eu un moment d'absence tel que celui-ci, où il ne se souvenait plus de rien après, c'était à la mort d'Arthur. Il avait pensé éviter ces derniers en se shootant littéralement aux médicaments, mais peut-être que ça ne marchait plus à cause du nouveau traitement. Et il était terrifié de voir ces absences recommencer.
***
« Avant... sa mort... j'étais vraiment heureux. Heureux comme je ne l'avais jamais été auparavant. Je crois que je ne savais même pas ce que c'était qu'être heureux avant de le rencontrer. C'est lui qui m'a permis de découvrir ce que c'était que le bonheur. Alors peut-être... que c'est tout simplement pas fait pour moi ? Le bonheur...? Peut-être... que chaque instant de bonheur volé... je dois le payer...? J'ai l'impression que l'univers... essaie de me punir, encore et encore... »
Il sentit une grande tristesse l'envahir en entendant Aurélien lui dire ça, le plus jeune étant désormais allongé sur son lit et lui assis à ses côtés sur le rebord de son lit.
« Eh, Aurél... Dis pas ça. C'est pas comme ça que ça marche, murmura-t-il en passant une main dans sa frange ébène. Tu as droit au bonheur.
— Non... Je suis sûr que non... J'ai fait tellement de mal dans ma vie, lui répondit Aurélien dans un sanglot et il sentit aussitôt son cœur se serrer dans sa poitrine en l'entendant dire ça. Je leur ai fait du mal. À tous... C'est juste que tu veux pas m'écouter quand je te le dis...
— Aurél, de quoi tu parles ? Je t'écoute, dis-moi...
— Non... Tu m'écoutes pas vraiment. Tu fais semblant et après tu vas encore me dire que c'est faux, que j'imagine... Mais je sais que c'est vrai. Je m'en rappelle.
— Tu parles d'Arthur ? Du fait que tu penses l'avoir tué ? Sais l'avoir tué...? demanda-t-il, incertain du fait qu'il parlait de ça.
— Non... J'en sais rien. J'en sais rien pour Arthur et ça me rend fou de pas savoir la vérité, répondit le plus jeune en montant ses mains à son visage pour cacher ce dernier à sa vue. Mais je te l'ai dit, je suis dangereux. Et ça, je sais que c'est vrai. Parce que je suis pas comme toi... J'ai déjà tué des gens, je m'en rappelle. Là aussi j'avais perdu contact avec la réalité. Mais il nous forçait à nous battre les uns contre les autres... Et eux, ils faisaient que se moquer de moi parce qu'ils me trouvaient nul...
— Aurél, Aurél... Ralentis, je comprends rien, dit-il précipitamment en voyant Aurélien se perdre dans ses explications et en l'entendant dire encore une fois qu'il avait déjà tué des gens comme lorsqu'il l'avait trouvé dans la chapelle. Ralentis, on a tout notre temps, ok ? »
Aurélien essaya de calmer sa respiration à ça et il le vit renifler pour stopper ses pleurs. Enfin, il allait comprendre. Cette fois, il l'écouterait jusqu'à la fin et comprendrait le mystère qui l'entourait. Aurélien allait lui dire la vérité.
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Fiction OrelxGringe - Asile.
FanfictionAurélien est hospitalisé dans un hôpital psychiatrique, un endroit où il se sent un peu plus en sécurité par rapport au monde extérieur, et ce jour-là un nouveau infirmier fait son apparition dans sa vie.