L'éclat Du Bonheur

règlement de compte

     Lorsque Michelle et Sylfried arrivèrent, la police était déjà sur place avec le matériel servant à localiser la position du téléphone de Raoul. Sylfried fut directement pris d'assaut par les spécialistes qui voulaient lui expliquer ce qu'il devait faire et Michelle se dirigea tout droit vers Perla.

     Edouard les regardait tous les deux à distances et n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée qu'ils puissent bien s'entendre. L'homme qui l'avait humilié, insulté et manipulé était son gendre, quelle ironie. Pour lui, Sylfried était la cause de tous ces problèmes et s'il avait l'occasion de le faire disparaitre de la surface de la terre, il n'hésiterait pas une seule seconde.

      Lorsque Sylfried finit avec les instructions techniques, il s'approcha de Michelle et lui prit la main. Comme ça, il avait presque l'air d'un homme normal et non d'un sociopathe tortionnaire. Françoise s'approcha timidement d'eux et, alors qu'Edouard s'attendait au pire, Sylfried lui tapota l'épaule.

      A ce moment, le téléphone de Gaspard se mit à sonner et l'ambiance se crispa plus qu'elle ne l'était déjà. Tout le monde se réuni autour de l'appareil au bout duquel était branché le téléphone.

- Sylfried ? demanda Raoul à l'autre bout du fil.
- Alors comme ça tu as kidnappé quatre gosses uniquement pour me parler ? si je te manquais tant que ça, tu aurais pu m'envoyer un message.
- Quand j'en aurais fini avec toi tu n'auras plus trop envie de plaisanter.
- Tu m'en diras tant.
- Bref je veux cent millions en liquide dans une valise et je veux que ce soit ta femme qui me l'apporte à dix-huit heures précise à l'adresse que je vous enverrai.
- Attends, la femme de qui ?!

      A ce moment, Sylfried ferma hermétiquement son cerveau à toute forme de négociation.

- J'égorgerai une personne si elle est en retard et une autre toutes les heures jusqu'à ce qu'elle vienne et n'essayez pas de me piéger sinon personne ne s'en sortira vivant.
- Sérieusement ? Tu n'as rien trouvé de mieux qu'un vieux classique du vingtième siècle ?
- Le compte à rebours est lancé.
- Une dernière chose, si vraiment tu veux égorger quelqu'un, commence par Yolaine d'accord ?

      L'autre raccrocha sans répondre.

- Ça veut dire quoi « commence par Yolaine », s'énerva Edouard.
- Par qui devait-il commencer ?

      Il n'en croyait pas ses oreilles. Le but de tous leurs efforts était de sauver tous les enfants mais lui il n'hésitait pas à prévoir l'ordre d'exécution. Il ajouta cela dans la longue liste des raisons pour lesquelles il détestait Sylfried.

      Malheureusement, l'appel n'était pas assez long pour pouvoir localiser la position de Raoul donc les policiers sur place optèrent pour la bonne vieille solution classique, mais Sylfried savait que ça ne marcherait jamais. Il savait que tout ça n'était qu'un piège et que Raoul n'avait pas du tout l'intention de laisser qui que ce soit s'en sortir : ni les enfants ni Michelle. Ce que Raoul voulait, c'était se venger de l'incendie d'il y a des années. Vu que Sylfried n'avait pas du tout envie de leur raconter ses vieilles histoires, il allait devoir régler ca lui-même, mais comment ?

                               *
                              **

      Raoul frétillait d'impatience. Après toutes ces années, il allait enfin pouvoir tout prendre à celui qui lui avait tout pris et faire justice à toute sa famille. Après cet incendie, sa famille a volé en éclat et pendant ce temps que faisait le responsable ? Il devenait médecin, il fondait une famille, il vivait heureux à l'abri du besoin. Et comme si ça ne suffisait pas, les deux filles d'un homme millionnaire ne juraient que par lui, le millionnaire dont il était le chauffeur.