3/ Début de la fin

126 15 16
                                    

Ce chapitre fait 2311 mots
---------------------------------------------

Erwin retenait presque son souffle, caché dans l'armoire. Par chance il avait rangé les crayons à temps, mais le carnet était resté ouvert sur le bureau. Son seul souhait était qu'elle n'y jette pas un coup d'œil. Malheureusement pour lui, après avoir fait l'inspection de la chambre, elle s'arrêta devant le bureau et s'approcha du carnet qui semblait rempli d'écritures. Elle ne savait pas que son fils écrivait des histoires.

- C'est lui qui a écrit tout ça ? Il a beaucoup d'imagination... "2037", un "retour dans le passé", des bonbons magiques... Je ne le pensais pas aussi créatif.

Un mal de tête frappa Erwin, lui donnant presque un vertige. Des images brèves défilaient dans son esprit, il entendait des voix et ressentait l'ambiance pensante qui y régnait. Il vit ses parents, Livaï et son cadet dîner autour d'une table. Sa mère demandait comment son histoire avançait mais l'adolescent ne comprit pas, puis elle demanda si Livaï était toujours le personnage principal. Un silence s'était installé à table, le brun était perplexe et dévisageait son petit ami. Les flashs s'arrêtèrent net, lui donnant la nausée.

Lucie, sa mère, se rendit compte qu'elle lisait quelque chose qui ne la regardait pas et ferma le carnet, quittant la pièce pour prendre des documents qu'elle avait oublié.

Erwin put souffler de soulagement lorsque la porte d'entrée claqua, pouvant alors sortir de l'armoire pour enfin respirer et essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Était-ce un rêve ou un souvenir ? Tout était passé si vite qu'il n'avait pas pris le temps de réfléchir à chaque détails. Ceci dit il sortit de la chambre pour vérifier que sa mère était bel et bien partie et referma la porte dans un soupir soulagé.

Il rangea le carnet là où il l'avait trouvé et s'allongea dans son lit, plutôt son ancien lit, pour se reposer le temps que l'adolescent revienne.

______

Une main toucha la couette pour le sortir de ses rêves et provoqua un sursaut chez lui, le réveillant brusquement.

- C'est moi, déclara le jeune homme, tu as de la chance que ce ne soit pas mes parents.

- Ce sont aussi mes parents... Et je sais qu'ils rentrent tard, sinon je ne me serai pas permis.

Il se redressa et se frotta un œil, déçu d'être sorti de ses rêves. Livaï lui manquait déjà beaucoup et il espérait tellement le voir ici. Malheureusement, il n'en avait pas le droit. Mais puisque l'adolescent était rentré, il sortit alors le papier où les règles étaient inscrites et le posa sur le lit.

- Bien... Alors, essayons de comprendre ça, annonça-t-il en soupirant.

Le plus jeune lit attentivement les écritures, trouvant ça bien réglementé.

- Ça fait pas mal de règles... Et elles sont étranges. Qui est le "sujet" ?

- C'est Livaï. Si j'ai bien compris il ne doit pas savoir que je viens du futur. Mais j'ai dû mal à comprendre la deuxième et la troisième.

Le jeune entra dans une profonde réflexion, n'arrivant pas à savoir si les métaphores étaient à prendre au premier degré. La seconde règle n'était sûrement pas la plus dure : "le passé et le futur ne doivent pas être en contact". Il finit par parler :

- Si on prend éléments par éléments, on devrait déjà trouver ce que représente le futur. Techniquement, la seule trace de futur ici c'est toi.

- Et de mon point de vue, le passé c'est tout ce qui m'entoure ici... C'est plutôt vague.

15 ans plus tôt [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant