La vie n'est jamais rose...

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PARTIE DAZAI

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PDV DAZAI

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...Franchement... Eh, à quoi cela rime tout ça ?

Je souris faussement à la jeune femme devant moi.
Je ne la connais pas. Je ne sais absolument rien d'elle.
Aucun prénom, aucune vie, aucune compétence. Tout ce que je vois, c'est un physique et une bouche qui essaie de m'attirer à elle.
Je n'ai même pas envie de la complimenter. Je n'ai envie de rien.

Me suicider avec elle serait d'un ennui mortel, sans mauvais jeu de mots.

Nous sommes attablés à la terrasse d'un café, et elle tente d'apprendre à me connaître... C'est futile. Elle n'est qu'une fille de plus que mon charme a fait tomber.
Je l'ai rencontrée alors qu'elle semblait perdue, et lui indiquer son chemin l'a convaincue de me demander de boire un verre avec elle.
Pourquoi aurais-je dû refuser ? Je suis habitué à jouer avec les femmes, et si en plus c'est leur porte monnaie qui peut s'en plaindre alors que le mien reste rempli, je ne vois pas pourquoi j'aurais dû dire non.
Et maintenant quoi ? Cette fille était sûrement déjà entrain d'imaginer un futur avec moi.

Elle m'avait même déjà parlé du fait qu'elle vivait seule dans un petit appartement non loin d'ici. Peut-être qu'elle voudrait m'y emmener, si je continuais à lui sourire comme un idiot et à lui faire croire que je l'écoute...

Et si c'était le cas, est-ce que je la suivrais ?

Il pourrait se passer beaucoup de choses dans son appartement...
Quelques gestes déplacés, deux-trois mots doux, et je pourrais passer un fantastique après midi diablement mouvementée.
Mais bizarrement... L'idée de rechercher du plaisir avec cette inconnue me laissait un goût amer dans la bouche. Non pas que j'avais un quelconque respect pour la fille sous mes yeux.

 Mais plutôt... Ce n'était pas elle que je désirais.

Ce n'était pas son corps que je voulais sentir rouler contre mes hanches.
Ce n'était pas ses lèvres dont je voulais prendre possession.
Ce n'était pas ses yeux dans lesquels je voulais me noyer.
Ce n'était pas la femme qui avait pris possession de mon âme.

Je soupirais sans trop y penser, coupant instantanément son débit de paroles sans le vouloir vraiment. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, m'interrogeant du regard alors que j'avais moi-même totalement cessé de la regarder.
Je faisais glisser mon index sur le bord de mon verre, plongé dans mes réflexions et dans mon ennui.

"- ...Quelque chose ne va pas, Osamu...? Demanda-t-elle."

J'eus un léger sursaut en l'entendant m'appeler par mon prénom.
Aaaah, si ennuyeux... Voilà que mes doutes se confirmaient.
Elle en avait du toupet, pour ainsi m'appeler. Elle devait déjà se dire que je lui appartenais pour l'instant...
Je plantais mon regard dans le sien, mes yeux acajou ayant pris un air légèrement plus dur et plus froid malgré mon sourire en coin.
Mon prénom ne devait pas sortir de ses lèvres pulpeuses et probablement habituées au contact d'autres lèvres.

"- Tu m'appelles déjà par mon prénom ? Tu ne te prends pas pour n'importe qui, tu sais ? Raillais-je sur un ton sec.
- C'est que... -elle baissa le regard, semblant avoir été touchée par ma remarque- Je me suis dit que ça ne te dérangerait pas...
- Tu es au courant qu'il faut être très intime avec quelqu'un pour l'appeler ainsi ?
- Je sais...
- De plus, je suis plus vieux que toi, non ? Alors montre moi un peu de respect...
- Tu... Tu étais plus souriant tout à l'heure...
- Ah... Devrais-je te rappeler que tu ne connais pas la moindre chose sur l'homme qui se tient en face de toi ?
- Comment... ça...?
- Depuis tout à l'heure, tu te contentes de mon identité sans en savoir plus. Tu ne connais ni mon caractère, ni ce que j'aime, ni mon travail, et tu n'as même pas pris la peine de vérifier si j'étais célibataire ou non. Pourtant, je suis sûr que cette question te brûle les lèvres. Je te vois lorgner sur mon visage, sur mon corps, rougir, te trémousser nerveusement sur ta chaise... Je me doute bien que tu dois imaginer pleins de choses... Je me demande quelle position tu préfères, eh. Enfin... Tu ne sais même pas qui est la personne que tu désires.
- Tu étais quelqu'un de drôle et de gentil...
- Ah vraiment ? "J'étais", uh... J'en ai assez dit pour que tu conclues ça ?
- Oui....
- Eh... Tu sais, je réalise quelque chose en ce moment avec toi.
- Quoi donc...?
- Que celui que je suis est détestable. Si je n'enfile pas mon masque, personne ne pourrait vraiment m'apprécier. Même pas pour un coup d'un soir, désolé de te déplaire.
- Non non, mais je n'y pensais pas...
- Bien sûr que si. Tu as envie de ça. Envie de moi.
- ...Et si c'était le cas ? Tu le ferais avec moi ?
- Aaah aaah... Tu lâches pas l'affaire, toi. Tu veux vraiment savoir ?"

BOYFRIEND SCENARIO : A SPECIAL LOVE ABILITY (Bungou Stray Dogs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant