Ensemble

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PARTIE DAZAI

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La pièce était plongée dans un certain silence. Il n'était brisé que par quelques bruits parasites tels que la respiration sifflante de Dazai, ou les bruits de pas derrière la porte qui nous privait de liberté.

J'avais la tête basse, regardant le sol sans trop le voir, la vision brouillée par des larmes que je ne pensais plus capables de couler. J'étais dos à l'homme que j'aimais, et la seule preuve que j'avais me certifiant qu'il était encore en vie, c'était cette respiration brisée et une toux douloureuse de temps en temps.
Il ne m'avait pas dit mots depuis que nous avions été enfermés ici, et j'avais bien l'impression qu'ils l'avaient assez affaibli pour qu'il somnole malgré la douleur.
Nous étions attachés sur des chaises, et nos doigts se touchant étaient notre seul contact. Des menottes retenaient nos poignets et une corde était serrée autour de nos ventres. Mon corps était si sensible que j'avais failli vomir mes tripes sur nos bourreaux lorsqu'ils m'avaient attachée.
Dazai, lui, n'avait rien dit. Ce n'était pas comme si il avait eut le choix de se laisser faire ou non, mais il était resté beaucoup trop calme pour que ce soit normal.
Et ça m'effrayait de le voir si docile.

Je poussais un léger soupir, essayant de retrouver totalement mes esprits pour réfléchir plus sainement à une solution. Voir de la lumière, des gens, et entendre du bruit, ça m'avait un peu remise sur pieds, mais je restais totalement affamée, en besoin d'une bonne douche et d'une bonne lessive, en état émotionnel critique et blessée.
Je ne voyais pas ce que je pouvais faire si mon seul espoir était attaché derrière moi, dans une position toute aussi désavantageuse que la mienne.

Je sentis soudainement son petit doigt se lever faiblement pour venir se lier au mien, comme le signe d'une promesse.
Il... Il était encore conscient...?
Je souris doucement, les larmes redoublant immédiatement d'intensité alors que ma main tremblait contre la sienne. Je murmurais son nom d'une voix brisée par les sanglots, arrivant à peine à me faire entendre.
Un à un, ses doigts s'accrochèrent tous aux miens, comme s'il essayait de me rassurer. Entre nous deux, c'était lui qui avait une balle dans le ventre, pas moi...
Et voilà qu'il essayait de me calmer moi...

J'avais vraiment cru qu'il m'avait laissée tomber ?

"- C...C... Comment... Te sens...tu....? Murmurais-je de ma voix légèrement rocailleuse.
- Eh... Y'a des jours avec... Ngh... Et des jours sans... Hehe...
- Et là... C'est un jour... Sans...?
- Avec, plutôt...
- Uh...?
- Avec une balle dans le ventre... Un jour sans, avec une balle... Dans l'bidon...
- D-Dazai... C'est pas le... Moment de faire... De l'humour...
- Tu veux jouer à qui... Est le plus pathétique et souffrant... Entre nous deux...?
- Hm... J'ai rien dans le ventre... Depuis plusieurs jours...
- J'ai une balle dans le ventre... Depuis deux heures...
- Le répéter... Ne vas pas... Rendre la douleur plus drôle...
- Oh qui sait, peut-être que les balles sont... Sensibles à mon humour et mon... Charme...~"

Je pouffais légèrement de rire, mes boyaux se tordant rien que par ce simple effort. Mais c'était la première fois que je riais depuis tout ce temps enfermée... Seule...
C'était la première fois que malgré les larmes et la douleur, je parvenais à rire. C'était comme si un peu du poids pesant sur mes épaules venait de s'envoler.

Je renversais ma tête en arrière, rencontrant l'arrière de la tête du brun. Il bougea légèrement, frottant ses cheveux contre les miens. Je fermais les yeux, m'autorisant à sourire grandement, soulagée par ce contact pourtant si futile.
Je n'étais plus seule... Cela suffisait à me redonner un peu de vitalité. Nous étions acculés, mais à deux... Cela faisait une chance de plus de trouver une solution.
J'avais envie de croire que tout n'étais pas perdu.

"- Alors... Tu m'aimes...? Questionnais-je avec douceur.
- Oui... Même si... J'ai hâte que tu prennes une douche... Pour pouvoir te câliner sans pince nez.
- Vas te faire voir... Fallait jouer au p... Prince charmant dans les deux heures... Qui ont suivi mon enlèvement... Pas attendre... S-si longtemps...
- ...Je m'en veux énormément pour ça, tu sais....? Je ne voulais... Pas attendre si longtemps... Mais je n'ai pas... Eu le choix.
- Parce que... Tu t'attaquais à... Mimic ?
- En partie... Je ne pouvais... Pas me permettre de venir... Sans préparation...
- Ah p-parce que... Tu es préparé, là...?"

BOYFRIEND SCENARIO : A SPECIAL LOVE ABILITY (Bungou Stray Dogs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant