SO SMILING | TOME 2

16. Origines

Reader

En route en direction d'Aomori, mon cousin ne respectait pas les limites de vitesses. Je savais qu'il était inquiet pour sa mère, mais là c'était abusé. Il n'avait même pas attaché sa ceinture.

- Naoki, on va mourir si tu continues à rouler comme ça !

Naoki - Et si on arrive trop tard ?! Me répondit-il sous le même ton.

Je posai ma tête sur la vitre et regardai le paysage défiler. On ne m'avait donné aucune réelle explication sur l'état actuelle de ma tante. Oui elle avait été emmené en soin intensif, mais pourquoi ? Et ensuite, qu'est-ce qu'il s'était passé ?

Je comprenais la frustration et l'inquiétude de Naoki, mais nos vies étaient en danger à cause de sa conduite. Je lui faisais confiance, mais il y avait des limites.

Naoki - Y'a un truc que j'ai toujours voulu te demander, me dit-il d'une voix monotone.

Je tournais le visage vers lui. L'inquiétude abordait ses traits.

- Quoi ? Demandai-je.

Naoki - Quand tu vivais encore chez ta mère, tu savais quel métier faisait ton père ?

Je fronçais les sourcils. Pourquoi me demandait-ça ça maintenant ? En y réfléchissant, le domaine dans quoi travaillait mon père était un peu flou pour moi. Je savais qu'il faisait du commerce, mais je n'en savais pas plus. Et il avait arrêté lorsque ma mère a eu une hospitalisation de longue durée pour la première fois.

- Non, répondis-je après quelques secondes. Je sais que c'était dans le commerce et qu'il travaillait au Japon, mais je n'ai pas plus d'information.

Il échappa un petit rire et se mordit la langue, comme pour se contenir de dire quelque chose. Mais ce sourire je le connaissais, c'était un sourire mauvais, pas du tout sincère.

Naoki - Il travaillait dans le commerce, hein, prononça-t-il juste avant de mordre l'intérieur de sa bouche.

Il me faisait peur. Naoki m'inquiétait. Qu'est-ce qu'il lui prenait d'un coup de parler de mon père ? Et avec autant d'amertume ? Je savais que mon géniteur avait tué son père, mais pourquoi s'en rappelait-il maintenant, alors qu'on roulait à plus de deux-cents km/h sur une autoroute remplie de voiture ?

J'espérais seulement qu'il ne m'embarquait pas dans ses tentatives suicidaires. J'ignorais s'il en avait, mais je ne voulais pas le savoir maintenant.

- Pourquoi tu me demandes ça ? Demandai-je curieuse.

Naoki - Oh, pour rien, souffla-t-il.

Le reste du trajet se passa dans le silence. En quatre heures de route nous étions arrivés à l'hôpital. Mon cousin se gara rapidement sur le parking de l'hôpital et nous descendîmes de la voiture.

En entrant à l'intérieur, mon cousin demanda directement le numéro de chambre de ma tante. On nous l'indiqua et nous montâmes à son étage. Je n'attendais pas plus longtemps et ouvris la porte de sa chambre.

Ma tante était allongée sur son lit, branchée à de nombreuse machines. Mon visage se décomposa en la voyant comme ça. Elle me rappelait ma mère.
Naoki se décomposa aussi en la voyant comme ça, il avait l'air de ne pas y croire.