SO SMILING | TOME 2

48. Détruire

Kazuo

Allongé sur le dos dans mon lit, je jouais avec une balle de tennis. Je la lançais en l'air et la rattrapait de ma main libre, l'autre étant prisonnière dans un plâtre. Et ça, sans jamais m'arrêter. Ça me faisait tuer le temps, maintenant que je n'avais ni Mikey, ni T/p à embêter.

J'avais Kenji et Hoshi à embêter aussi, mais je n'avais pas la volonté pour. Les derniers événements m'avaient grandement chamboulés et je n'étais plus d'humour à rire.

D'ailleurs, ce dernier était aussi sur mon lit. Il était assis, adossé à la tête du lit et en pleine concentration sur son ordinateur. Il essayait d'entrer dans la base de données de je sais plus trop quoi... En résumé, il voulait récupérer les caméras de surveillance de cette nuit là.

Mon frère lui était dans son bureau, sûrement en train de travailler aussi. Tout le monde essayait de reprendre une vie normale mais moi je n'y arrivais pas.

Mikey ne m'appréciait pas beaucoup, mais moi je l'aimais bien. C'était un peu comme un père et ça depuis le Narakai.

Je sentis les doigts de Hoshi parcourir mes cheveux et j'arrêtai de jouer avec la balle pendant un instant. Je fermai les yeux et soupirai.

Hoshi - Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda-t-il un peu inquiet. Tu ne fais de soupirer et garder le silence.

J'ouvris les yeux de nouveau pour les plonger dans les siens. Le regard de Hoshi avait ce pouvoir de m'apaiser d'un seul coup. C'était comme si mes soucis étaient effacés.

Mais pas cette fois-ci. Même son regard n'aidait pas la douleur dans mon cœur. C'était la deuxième fois que son regard ne m'aidait pas.

La première fois était après la mort de mon grand frère, lorsqu'il nous avait rejoint au Narakai.

- Comment vous faites pour faire comme si de rien ? Soufflai-je en détournant le regard. Mikey est mort.

Hoshi ne répondit pas pendant un instant, gardant son regard rivé vers son ordinateur. Puis, il brisa le silence qu'il avait créé.

Hoshi - Kenji n'a pas le choix, il a été nommé comme chef. Et un chef de gang n'est pas triste, me dit-il d'une voix douce, sûrement entrain d'essayer de me réconforter. Et moi... je ne peux pas être triste si tu l'es déjà. Il faut bien quelqu'un pour te réconforter, n'est-ce pas ?

Je le regardais et vis un sourire orner son visage. J'enroulai mon bras libre autour de sa taille et le serrai fort, posant ma tête sur ses jambes. Je fermai les yeux et essayai de me détendre.

Hoshi est encore là. Alors tout va bien.

- Au moins, ils se sont réconciliés avant, murmurai-je avec un petit sourire.

Hoshi acquiesça et me caressa les cheveux d'une main pendant que l'autre pianotait sur son le clavier de son ordinateur. J'essayais de m'endormir, voulant rattraper les dernières nuits de sommeils catastrophique que j'avais vécu.

- Naoki aussi il me manque, soupirai-je.

Hoshi - Ne dis pas ça, tu vas lui porter malheur, me réprimanda mon petit copain.