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Evan n'était pas malheureux de se retrouver seul dans sa salle commune pour ces vacances. Il pouvait alors rejoindre ses cousins plus facilement et sans attirer les regards mauvais de ses camarades de maison. Il disputait des parties d'échecs contre Ron, le meilleur rival à ce jeu. C'était toujours très sérieux qu'ils se lançaient dans chaque partie, sous le regard impressionné de l'ami de Ron, Harry Potter.

— Vous êtes vraiment bons !

Evan sourit amusé. Il avait toujours apprécié jouer avec Ron. Ils s'entendaient plutôt bien même s'ils n'étaient pas dans la même maison à Poudlard.

— Ton pull est toujours plus beau que les nôtres, remarqua Fred le jour de Noël.

Evan était content du cadeau de sa tante : un beau pull en laine verte émeraude avec un beau E argenté dessus.

— Ce n'est qu'une impression, dit-il amusé. C'est parce que je suis plus beau que vous donc n'importe quoi sur moi semble plus beau.

George pouffa de rire et Fred roula des yeux.

— Grosse tête, dit Ron. Evan est le plus narcissique de la famille, dit-il à Harry.

— Le plus drôle aussi, ajouta Evan, un sourire en coin. Le plus sympathique, le plus doué, le plus...

— Je pense qu'on a compris ! Coupa Ron en rougissant.

Evan ria doucement.

— Je plaisante, dit-il. Enfin... sauf si on me compare à Ron...

Les jumeaux éclatèrent de rire alors que Ron levait le poing l'air menaçant et que Evan faisait semblant d'avoir peur.

Harry trouvait Evan très différent des autres Serpentard de leur promotion. Il était souvent enjoué, souriait beaucoup plus, mais c'était peut-être parce qu'il était un Weasley. Ça étonnait toujours les autres qu'un Weasley soit à Serpentard mais au fond, Evan y était à sa place. Il fallait bien reconnaître que Evan ne manquait pas de détermination notamment en classe, qu'il était malin, assez pour disparaître les nuits sans que ses camarades ne sachent où il allait.

C'était souvent après d'étranges rêves que Evan disparaissait dans son jardin, presque chaque nuit. Il rêvait d'une toute autre famille, et souvent il sentait alors la peur, sans arriver à comprendre pourquoi...

C'était toujours avec pourtant des rires, sous un beau soleil ou alors autour d'un immense sapin de Noel dans un grandiose salon. Il était petit, peut-être sept ou huit ans. Il ne savait plus trop. Mais le plus important c'était qu'il y avait Eve. Elle était là, souriante et riant souvent.

— Evan !

Et il y avait alors elle, aussi. Evan savait que c'était sa mère qui l'arrachait alors des bras de Eve et l'obligeait à rester contre elle. Et pourtant, il continuait à sourire car là, avec tous ces gens autour de lui, il savait qu'il ne craignait rien. Et puis il les voyait partir un par un. Il sentait alors les larmes et la peur le prenait alors, comme la main de sa mère. Elle serrait toujours fort sa main d'enfant de sept ans, lui faisant mal, mais lui, n'avait d'yeux alors que pour lui, son père. Et quand ce dernier détournait les yeux, Evan savait qu'il le laissait alors à sa mère. Il suppliait alors son père mais sa mère le tirait vers une porte sous un escalier. C'était alors une ouverture sur les enfers.

Evan se réveillait toujours à ce moment là quand elle l'emmenait derrière cette porte, et il en frissonnait de peur. Sans bruit, avec prudence, il s'habillait chaudement puis se glisser hors du dortoir, emmenant son sac avec lui, puis sortait dans les cachots. Il rejoignait son antre, son royaume puis y restait jusqu'à l'heure du déjeuner. Il pensait pendant les quelques heures entre son réveil et le repas du matin. Souvent son crâne lui faisait mal. Les souvenirs d'un autre Evan qui avait grandi avec ses parents se superposaient à ceux heureux de Evan Weasley, élève de Poudlard.

L'Enfant MangemortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant