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Ron avait toujours été plus impulsif, plus naïf aussi. Evan le regardait s'habiller le plus silencieux possible. Le plan semblait parfait sur le papier si on oubliait qui était Mrs Weasley. Evan s'abstenait de donner son avis.

— Quand vous reviendrez, ne vous faites pas trop gronder, dit-il quand même.

Evan ne se rendormit pas après le départ de Ron, Fred et George. Ça ne servait à rien. Il avait une heure devant lui avant de rejoindre son oncle et sa tante pour le petit-déjeuner. Il attrapa donc un livre, aimant toujours à lire, des romans de tout genre, dont des classiques et même des pièces de théâtre. C'était souvent à cause de cette activité que ses cousins disaient souvent qu'il avait des goûts de filles et en plus il aimait la couleur rose. Il se moquait de ces commentaires, ne les prenant jamais mal, bien au contraire.

— Travaillez bien ! Salua Molly.

Evan ne rentrerait que après le déjeuner, vers 14h. Il accepta de porter les journaux à Gringotts puis ceux pour le Chaudron Baveur. Ça lui permettait de sortir de la volière de La Gazette du Sorcier et en plus d'avoir un petit pourboire.

Il rentra plutôt pressé, impatient de savoir si ses cousins avaient réussi à « sauver » Harry Potter et surtout pour voir la colère de sa tante qui pouvait être une terrible lionne quand elle s'y mettait.

— Bonjour ! Dit-il en rentrant dans la cuisine.

— Evan ! S'exclama Ginny en le voyant. Tu ne devineras jamais ce que Ron, Fred et George ont fait !

— Hmm... Des bêtises ? Suggéra Evan qui était déjà au courant et devinait qu'ils avaient bien réussi à ramener le copain de Ron.

— Ils... ils sont revenu avec Harry Potter ! Dit Ginny les joues rouges.

Evan fronça alors des sourcils. D'habitude, c'était pour lui qu'elle était aussi surexcitée, aussi heureuse pas pour un autre. Il soupira, puis fit un sourire.

— Ah, c'est bien, dit-il.

— Et toi, tu n'avais rien vu ? Grogna alors Molly. Tu n'avais pas remarqué que le lit de Ron était vide ?

Evan cligna des yeux, surpris, et fit un sourire timide.

— J'avoue ne pas espionner Ron, même quand il dort, dit-il. Je suis désolé, tata... Mais si je l'avais remarqué, tu penses bien que je te l'aurais dit ! Je me serais inquiété moi aussi...

— Oh... Oui, bien sûr, mon chéri ! Tu as bien travaillé ? Tu dois être fatigué... J'aimerais bien que Fred et George soient aussi sérieux que toi... Ça ne leur ferait pas de mal d'avoir un petit boulot.

Evan et Ginny pouffèrent de rire. Il n'y avait aucun doute que Fred et George accepteraient seulement si c'était pour travailler à Honeyducks, mais jamais ailleurs.

— Je vais me reposer un peu, dit Evan.

— Tu ne veux pas aller faire du Quidditch ? S'étonna Ginny. Les garçons y sont allés.

— Je préfère ne pas montrer mon talent à des joueurs de Gryffondor, dit-il amusé. Et j'ai été bien occupé ce matin.

— Oh ! Tu as reçu ta lettre de fournitures pour Poudlard, dit sa tante. Je te l'ai posé sur ta table de chevet. Vous allez être un peu serré...

— Ça ira, tata, assura Evan. C'est très bien que Harry soit là.

— Oui, mais vraiment... sa famille doit être inquiète...

Evan sourit à sa tante, la rassurant alors. Molly Weasley avait toujours dit que Evan était le plus beau des garçons. Elle se montrait peut-être encore plus mère poule avec lui, comme si elle avait peur qu'il ait besoin de plus d'amour que ses propres enfants. Evan le lui avait bien rendu cet amour. Il adorait lui offrir des fleurs, s'occuper du jardin, et surtout lui faire des câlins.

Il profita de la chambre qu'il partageait avec Ron et maintenant donc avec Harry. Ils allaient pouvoir parler de Quidditch pendant tout l'été. Et bien sûr, ils joueraient quand même. Evan n'allait pas refuser bien longtemps une partie.

Il lut la liste des livres, surpris par ce qu'il allait devoir acheter. Il connaissait déjà les histoires de Lockhart. Il vérifia alors ses affaires et surtout les ingrédients pour les potions, barrant sur sa liste ce dont il n'avait pas besoin de renouveler.

— Tu es vraiment trop sérieux, dit Ron.

Evan releva la tête et sourit alors au garçon brun et aux lunettes rondes qui entra dans la chambre à la suite de Ron.

— Salut, Harry ! Dit Evan.

— Salut !

— Alors ce tour en voiture ? Demanda Evan.

— Magique, répondit Harry.

— Au fait... Evan, tu ne saurais pas si Malefoy a un elfe de maison ? Demanda Ron. Harry a eut une étrange visite chez lui, d'un elfe.

— J'imagine qu'il en a au moins un, oui, dit Evan. Enfin... ses parents.

— Est-ce que tu crois qu'il aurait pu lui envoyer ? Interrogea Ron.

Evan haussa des épaules. Il n'était pas ami avec Drago Malefoy, ce qui embêtait souvent Pansy car Evan n'était donc pas invité par le blond et donc elle ne le voyait pas. Plus d'une fois, Pansy l'avait invité mais son oncle et surtout sa tante lui rappelaient alors qu'il travaillait maintenant et que en plus, ils n'avaient pas les moyens pour l'envoyer chez des amis. Evan déclinait donc chaque invitation, avec regret, l'impression alors de revivre en prisonnier comme l'autre Evan de ses rêves ou plutôt de ses cauchemars.

Plus d'une fois, Evan s'était retrouvé à rêver de la chambre dans la cave, avec cette femme qu'il devait appeler « maman », à accepter sans broncher d'être déguisé ou encore à n'être nourri qu'avec un biberon de lait. À chaque réveil en sursaut, Evan se sentait alors rassuré d'entendre le ronflement de Ron, et reconnaître le toit en pente du Terrier. Tout allait bien. Il n'y avait pas cette femme ici qui refusait que l'autre Evan puisse grandir. Il n'y avait pas non plus de cave. Il n'y avait que de la joie, des rires et du bonheur.

— Nous allons mercredi faire les achats, prévint Molly. Nous viendrons te chercher à ton travail, d'accord ?

— Je préviendrai Miss Harper, répondit Evan. Ginny peut prendre mes livres pour la rentrée. J'ai fait attention qu'ils ne soient pas abîmés.

— Tu es si prévenant !

Ginny fit un petit sourire, remerciant silencieuse Evan de lui offrir ses livres au lieu de les revendre. Ce serait toujours mieux que ceux de ses frères. Et dès que Ron et Harry arrivèrent, la petite fille rougit puis fuit. Evan arqua un sourcil, un peu amusé et agacé de l'effet Potter sur sa cousine. Ginny était devenue d'un coup si timide, loin de la fillette qui savait toujours ce qu'elle voulait et surtout souriante, aussi lumineuse que le soleil.

L'Enfant MangemortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant