Conflit T.2

Chapitre 5

Je reste figée en assimilant les propos de mon ennemi... et mon grand père. Il me regarde, attendant que je prenne la parole. Le problème c'est que je ne sais pas du tout quoi dire. Je ne m'y attendais tellement pas. Mon grand père est un elfe. Je comprends maintenant pourquoi j'ai pu être désignée comme Tirith, car du sang elfique coule dans mes veines. Je regarde Lonni qui me sourit gentiment. J'arrive finalement à prendre la parole, essayant de surmonter mon choque.

- Pourquoi... pourquoi ma mère ressemble si peu à un elfe dans ce cas ?

- La vie est faite de mystère. Je suis content qu'elle ne me ressemble pas. Ça aurait été dur pour elle, de vivre le rejet que j'ai vécu. Je souhaitais juste qu'elle est une vie normale. Et c'est ce qu'elle a vécu.

- Ça ne pardonne pas tout le mal et les meurtres que tu as commis.

- Je suis au courant. Mais je ne suis pas le seul à blâmer. D'autres ont faits le mal et ne se sont pas gênés pour remettre ça sur le dos des autres. Y compris moi.

- Qui ça ?

Je n'en reviens pas d'avoir encore des choses à apprendre c'est déjà bien assez dur. Mais je suis tout de même trop curieuse pour refuser d'écouter. Je dois tout savoir pour pouvoir juger ce que je compte faire.

- Anicet et également ton père.

Je cherche à dire quelque chose, n'importe quoi. Mon père et celui de Hélios. Je ne peux pas y croire. Nos pères se ressemblent énormément juste et froid, ils ne s'encombre pas de faire semblant d'aimer et de faire des gestes affectueux inutiles. Ils sont fiers et droits. Jamais ils ne feraient quelque chose de mal pour après en accuser quelqu'un d'autre. N'est ce pas ?

- Je sais que c'est difficile à croire Atria. Mais tout le monde n'est ni blanc ni noir. Nous sommes tous des nuances de gris plus ou moins clairs. Et certains cachent bien qui ils sont. Je préfère être franc et fier de qui je suis plutôt que d'agir perfidement.

- Mon père ne ferait jamais ça. Celui de Hélios non plus.

- Je connais bien Anicet. Parce que j'ai été pendant longtemps son confident. Parce que c'est moi le cicérone de Hélios. Je me faisais appeler Aster. C'était un moment où j'ignorais totalement où était la Tirith, parce que je ne pouvais pas deviner quel était avec les hommes et non dans la forêt. Mon nom était déjà connu de quelques personnes mais on m'appelait bien souvent le traitre obscur. Un nom que je n'aime pas trop je dois avouer. Après j'ai beaucoup d'autres surnoms mais ce n'est pas la question. Anicet m'a un jour confié qu'il voulait se servir de cette réputation malsaine pour accomplir quelque chose d'important.

- Je veux le voir. Je veux le voir pour le croire.

- Si tu y tiens.

Mon grand père s'approche de moi et pose une de ses mains sur mon front. Je suis tout de suite transportée ailleurs. Dans le bureau de l'ancien roi des elfes que je reconnais très bien. Celui ci ce tient fièrement derrière le bureau. Il était plus jeune, ressemblant plus encore à Hélios.

- Aster j'aurais besoin de ton aide. C'est très important. J'ai une grande confiance en toi.

Je hoche la tête, attentif aux paroles du roi.

- Je vous écoute Anicet.

- La dynastie des elfes n'a pas toujours appartenu à ma famille. Avant une autre famille régnait sur les elfes et la forêt. Et ils réclament le pouvoir.

- Où sont ils ? Et combien sont ils ?

- Ils vivent à Acacia. Théophane a mon âge et son fils est un peu plus vieux que Hélios.

- Qu'attendez vous de moi Anicet ?

- Proposer leurs une rencontre en déclarant que vous voulez les aider à reprendre le pouvoir. Amenez les quelques part, le père et le fils, je me chargerais du reste.

- Vous voulez les éliminer ? C'est absurde Anicet !

- Personne ne me soupçonnera jamais. Ils seront morts au mains mains du traître obscur.

- Ce sera un mensonge Anicet. C'est malsain. Pourquoi vous ne proposez pas un duel pour le pouvoir ? C'est bien plus vaillant.

- Je me fiche de ce que tu penses de mon plan Aster. Sois tu m'aides, sois tu t'en va. Alors ?

- Très bien, j'accepte. Mais n'en parlez jamais à Hélios il serait dévasté.

- Je ne comptais pas mêler mon fils à ça.

Le décore change, je suis maintenant dehors et il fait nuit noir. La lune éclaire faiblement les lieux. Je me tient en face d'un homme à la carrure imposante. Ses cheveux blonds sont coupés court et ses yeux verts me regarde sans ciller. Je peux sentir la prestance que dégage cet elfe et je ne doute pas qu'il ferait un roi digne de se nom. Un petit garçon d'à peine une dizaine d'année se tient à côté de lui. Il a des cheveux bruns très clairs et un regard franc. Ce petit ferait lui aussi un bon roi, il ne cille pas face à moi.

- Que veux tu me dire Aster ?

- Je penses que le roi Anicet n'est plus apte à régner. Je suis prêt à vous soutenir, il m'a parlé de votre désir de récupérer le trône.

- En effet. Je ne sais pas ce que cet idiot d'Anicet a bien pu faire pour qu'il se mette à dos l'un de ses plus proches alliés mais je suis prêt à t'écouter. Je ferais tout pour que mon petit Ivan ai la place qu'il mérite.

Il caresse affectueusement la tête brune du bambin et je me met à regretter ma décision. Ce n'est pas mon combat, je n'ai pas à intervenir dans les histoires de pouvoirs surtout si ça me retombe dessus. Je me prépare à lui dire de partir car j'annule tout quand une flèche fend les feuillages pour se planter dans un bruit mat dans le corps de Théophane. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose mais aucun sons n'en sort. Je regarde son haut devenir rouge sans ciller. Il s'effondre par terre en même temps que Anicet sort de sa cachette, arc en main.

Le petit Ivan se penche sur son père en lui criant de se réveiller. J'observe Anicet sortir un poignard de sa ceinture alors qu'il s'approche du jeune elfe. Il s'agenouille à côté du garçon qui ne verse pas une larme et fusille du regard le roi. Ce dernier sourit et dis d'une voix posée, trop calme.

- Tu vas rejoindre ton papa, ne t'inquiète pas.

Il plante le poignard dans le cœur du gamin qui s'effondre au côté de son père. Le roi se relève, le visage heureux.