Chapitre 2

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Je me relève avec l'aide de Nikola. Si j'en avais la force je me débrouillerais seule mais j'en suis bien incapable. Je regarde Athénais accroupis auprès de mon âme sœur. Hélios... Il faut que je m'assure qu'il vive.

- Laissez Hélios tranquille.

Je sens le corps de Nikola se tendre a l'entente du prénom de mon mari mais il ne fait aucun commentaire et laisse Lonni répondre.

- Évidemment. Athénais restera pour veiller sur lui.

Je n'ai aucune confiance en cette traîtresse de princesse mais je sais qu'elle ferait tout pour Hélios. Je lui laisse donc la vie de mon âme sœur. De toute façon je n'ai pas trop le choix. Nikola commence à répliquer avec colère.

- Tu m'as dis que je pourrais le tuer !

Le visage de Lonni se crispe et il répond d'un ton dur.

- Sois patient Nikola. Tu auras ton heure, mais pas aujourd'hui. Venez, et appelle Ezack pour qu'il nous ramène.

Je sens la poitrine de Nikola se soulever et s'abaisser rapidement mais il ne fait aucun commentaire. Quelques secondes plus tard un netvor, presque aussi gros que celui que j'ai explosé arrive. Il s'accroupit a côté de nous et Lonni monte aisément dessus. Je monte à sa suite, aidée par Nikola qui monte après moi. La fatigue m'oppresse de plus en plus et je finis par fermer les yeux, bercée par les pas du monstre qui nous emmènent je ne sais où.

- Atria. Atria on est arrivés, réveille toi.

Je grogne en entendant ses mots. Je veux encore dormir, je suis tellement fatiguée. Je sens qu'on me porte et je me laisse faire en entourant la tête de la personne qui me porte avec mes bras. Je me fais balloter peu de temps puis la personne me pose sur un lit. Le sommeil revient vite et je sens tout juste des draps sur mon corps avant que je m'endorme de nouveau.

C'est un bruit d'épée s'entrechoquent qui me réveille. J'ouvre les yeux et regarde autour de moi. Je ne reconnais pas les murs en bois et les meubles ordinaires. Je me lève sans mal et sors de la petite chambre. Je traverse une pièce de vie, que je ne reconnais pas non plus, puis sors dehors. C'est là que je vois la provenance de ce qui m'a réveillé. Lonni et Nikola se battent avec des épées. Lonni ne cesse de crier des ordres au jeune homme. Je m'attarde sur le corps de Nikola. Il est torse nu avec un simple short blanc qui fait ressortir son bronzage. Son corps luit a cause de la transpiration et mes yeux s'attardent sur ses muscles.

Je porte mon regard ailleurs en comprenant ce que je fais. Je n'ai pas le droit d'admirer mes ennemis, surtout si ils veulent tuer mon âme sœur. Je regarde plutôt le netvor qui nous a conduit jusqu'ici et qui dors un peu plus loin. Il est de couleur noir, comme tous les autres. Ce qui le différencie est qu'il est légèrement plus grand que les autres netvors. Allongé comme ça on ne se douterait jamais que c'est un monstre sanguinaire. Je continu à l'observer avec attention.

- Tu veux l'approcher ?

Je sursaute. Je me retourne brusquement et fusille du regard Nikola qui m'a posé cette question. J'ai un mal fou à le regarder dans les yeux et a ne pas laisser mes yeux dériver sur son corps. Mais qu'est ce qui m'arrive bon sang ? Je détourne les yeux et croise les bras tout en répondant d'une voix froide.

- Non. Ce monstre à tuer des innocents je refuse de l'approcher.

Même si je ne le vois plus je sens Nikola s'approcher de moi et son corps se trouve bientôt très près du mien. Beaucoup trop près. Je m'écarte d'un pas puis le fusille de nouveau du regard. J'ai l'impression que son visage montre un soupçon de déception mais la lueur disparaît trop vite pour que j'en sois sûre. Il croise les bras sur sa poitrine et me dis d'une voix narquoise.

- Ezack n'est pas un monstre. Il est l'équivalent de ton cheval violet alors je t'interdis de le haïr.

- Tu as vu Hazel ?

- Le cheval qui fait que de hennir et qui refuse qu'on l'approche ? Oui ça doit être lui. Il est derrière la cabane.

Sans attendre plus longtemps je m'élance en courant dans la direction indiquée. Mes pas percutants le sol me rappellent que mon corps est encore faible mais je ne ralentis pas pour autant. Une fois derrière la cabane, une piètre distance qui m'essouffle énormément, je vois mon beau compagnon. Il est allongé sur le sol et se relève instantanément en me voyant. Je fais fi de ma faiblesse et cours jusqu'à lui. Je l'enlace aussi fort que possible. Quand je le relâche il lèche mon visage et je rigole comme une idiote. La présence de mon fidèle ami m'apporte plus de réconfort que j'aurais pu en demander.

- C'est un beau compagnon que tu t'es fait la.

Je me retourne en entendant la voix grave de Lonni. Je reste sur mes gardes, les muscles tendus. Sa posture n'est pas menaçante mais il reste tout de même mon ennemi. Malgré tout quelque chose au fond de moi n'éprouve pas une haine profonde pour lui. Il s'approche de nous en souriant. Habillé d'une chemise blanche ample et d'un pantalon de soie marron il ressemble plutôt à une personne normale. Même Hazel ne paraît pas effrayé à côté de Lonni. On dirait que toute la noirceur a disparu de son corps. Il s'approche jusqu'à caresser la crinière de mon compagnon et je suis trop choquée par le manque de réaction de ce dernier pour réagir moi même. Je bégaye quand je pose ma question.

- Comment... vous faite ça ?

Il cesse de caresser Hazel et me regarde. De ses yeux verts perçants. De ses yeux verts innocents. Son sourire ce fait plus large et il me tend sa main. Je la regarde un moment avant de le regarder de nouveau.

- Je vais t'expliquer Atria. Viens avec moi.

Je prends sa main, à la fois ferme et douce.

Conflit T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant