Chapitre 17

5 2 0
                                    

Quand je l'ai vue entrer dans cette salle j'ai cru que mon cœur venait de cesser de battre. Pour ensuite rebattre pour elle. Mais l'expression de son visage, l'aura sombré qu'elle dégageait m'a empêché de montrer ce que je ressentais. Ce n'était pas elle. Pour la retrouver je devais tuer son père et l'autre stupide roi. Et si pour ça je devais déclencher une guerre alors soit. Les humains périront. Je ne suis pas le seul à les détester pour ce qu'ils ont fait subir à nos ancêtres. Mais le fait que Atria se batte contre moi ET son père, m'a totalement déstabilisé. J'avais tout imaginé, jusqu'à ma propre mort, mais pas ça. Pas qu'elle devienne une ennemie de taille, sans réel clan. Se battant pour l'obscurité à cause de Lonni.

Je réfléchis aussi vite que je peux sans quitter du regard ma femme, ou ce qu'il en reste. Je vais devoir me battre sur plusieurs fronts. Les humains, Lonni et les netvors, Atria. Je ne sais pas quels liens elle maintient encore avec cet escroc mais je pris pour qu'elle se batte seule. Il sera plus facile de la capturer pour la mettre à l'abris que si elle est accompagnée de netvors sans pitié. Le roi passe devant moi sans me porter attention pour se diriger vers sa fille. Il s'arrête à quelques mètres d'elle et lui dis d'une voix calme et rassurante.

- Atria s'il te plaît, tu es là princesse du plus puissant compté, c'est à nos côtés que tu dois te battre. Je ne sais pas ce que tu as vécu de si horrible chez ses créatures répugnantes mais sache que je peux t'aider, et ta mère aussi.

Il lui tend la main dans un geste lent. Je serre les dents en encaissant les émotions néfastes qui m'assaillent. La colère et la haine sont les seuls émotions qui lui permettent d'avancer. Son père ne vaut plus rien, et sa mère aussi, peut importe à quelle point Atria les a aimés dans le passé. C'est un temps révolu. Et le pire c'est que ses sentiments sont aussi pour moi. Le regard de mon âme sœur croise le mien et au lieu de ressentir de l'amour entre nous je n'arrive à sentir que de la peur. Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu en arriver là. Quand je l'ai rencontrée c'est elle qui avait peur de moi, et la c'est l'inverse. Elle reporte son attention sur son père et j'écoute avec attention leur conversation.

- Tu m'as enfermé alors que je ne réclamait que de l'aide. Mère t'a laissé faire. Et toi, tu m'as rejetée. C'est de votre faute à tous.

Je déglutis quand elle me pointe du doigt. Elle a raison c'est en partie de ma faute. J'aurais du la retrouver plus tôt. Quand elle m'a contactée je ne sais comment je n'aurait pas dû cacher mon bonheur de la revoir. J'ai agis comme un idiot. Et maintenant je l'avais peut être définitivement perdue. Le bruit s'intensifiant dans le couloir commence à me faire paniquer. Je me rappelle que je suis en territoire ennemi et que ma position est assez mauvaise. Comme les trois personnes présentes ne font pas attention je décide de fuir par une des fenêtres, après avoir jeté un dernier coup d'œil à Atria. Je te retrouverais je te le promet. Je range mon arme dans son fourreau et m'élance vers une des fenêtre. J'en ouvre une à la volée et saute.

Je prie pour atterrir dans la minuscule marre quelque part en bas. Une chute du deuxième étage ne me ferait pas du bien. Le calcul de la chute fut bonne car j'atterris en m'éclaboussant. L'eau est peu profonde, m'arrivant à la taille, mais elle a su bien amortir ma chute. Au même moment je vois trois de mes hommes arrivés vers moi, dont mon général. Je sors de l'eau et me dirige moi aussi vers eux.

- Et les autres ?

Ilyès secoue la tête de gauche à droite. Bien que nous n'étions pas nombreux je déplore nos pertes. Qu'ils soient morts ou capturés ne change plus rien maintenant.

- On y va. On a une guerre à mener.

Je me met à courir vers l'endroit où nous sommes arrivés sans attendre de réaction de leurs parts. Nous nous aidons mutuellement à monter la muraille puis de l'autre côtés nous courrons pour sortir de la ville. Les bruits des cris et des chevaux des soldats se rapprochent de plus en plus de nous je commence à paniquer. Nous sommes trop peu nombreux, trop peu armés. Nous avons perdu plus de la moitié de nos troupes qui étaient déjà minime. Tout à coup ils s'arrêtent tous. Les sabots des chevaux, les cris. Plus un bruit ne perce le silence. Et ça, c'est presque pire que le bruit des soldats à nos trousses.

Je m'arrête d'un coup, imité par mes hommes. Je regarde dans l'allée derrière nous, le soleil commence à se lever mais il n'y a pas âme qui vive. Pas même un rat ou un oiseau. D'un coup un cri perce le silence. Un cri de terreur pur qui me fait frissonner. Je décide de ne pas rester ici et de ne pas chercher à connaître l'origine de cette terreur. Nous recommençons à courir, le chemin se fera à pied pour le moment. Je ne veux pas rester dans cette ville maudite.

Quand nous sommes assez loin de la ville nous nous arrêtons, essoufflés. Je m'adosse à un des uniques arbres en regardant la ville au loin. Une ville qui semble tellement paisible... ou morte. Je frissonne de nouveau. Je m'éloigne de mon arbre et décide d'inspecter un peu les alentours a la recherche d'une ville ou d'une pancarte. Je sursaute quand je la vois. Mais qu'est ce qu'elle fou la bordel ? Elle me regarde de ses yeux noirs, aussi noir que son âme. Je tremble en ne sentant pas une seule émotion émaner d'elle. Pas même de la colère, rien. Quand elle prend la parole son ton détaché m'attriste autant qu'il me fait peur.

- Je vous ai sauvés une fois. La prochaine fois je n'aurais pas cette pitié. Mène la guerre que tu rêves d'avoir depuis des années. La mort est le seul remède au malheur. La vie est le malheur. Retiens ça Hélios.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 25, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Conflit T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant