Chapitre 15

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- Vous avez tous compris le plan ?

- Oui majesté !

- Bien. Partez maintenant.

Je reste assis à ma table, à cette auberge où nous nous sommes retrouvés. Nous avons vendus nos chevaux pour pouvoir boire et manger, ainsi que prendre trois chambres. Bien que ses dernières ne nous serviront à rien, il vaut mieux passer pour des voyageurs normaux. Je finis ma boisson d'une traite en grimaçant. Je ne sais pas comment ces humains peuvent boire ça à longueur de journée.

- Sir Hélios ?

- Oui ?

- Le plan est en marche. Dix de nos hommes sont répartis à pieds comme convenu. Nous attendons l'infiltration quand vous nous en donnerez l'ordre.

- Alors allons y.

Je me relève et je sors de l'auberge avec le reste de mon escouade. Nous empruntons une autre route que celle de notre équipe qui doit incarner la royauté elfique. Dès que je vois un arbre assez haut et proche de la muraille du château je fais signe à mes soldats et nous grimpons silencieusement. Nous évitons les gardes qui patrouillent et arrivons au château sans grande difficulté. Les elfes sont silencieux, agiles et discrets, ce n'est pas compliqué d'éviter quelques soldats humains. Une fois plaqués contre le mur, tapis dans l'ombre, nous le longeons en observant les entrées potentielles. Des cris se firent soudainement entendre et je me plaque un peu plus contre le mur.

Plusieurs gardes armés cours tous vers un unique endroit et je soupçonne notre convois d'être arrivé à destination. Je jette un regard à mon général qui hoche la tête. Nous courrons jusqu'à la fenêtre ouverte que nous avons repérés un peu plus loin, dans la lumière a découvert. L'un de mes hommes monte la garde pendant que les autres font la courte échelle. Je grimpe le premier et après une rapide inspection de la pièce j'aide les autres à monter. En quelques minutes nous sommes tous dans le château, ce qui me paraît beaucoup trop simple. Aucune alarme n'a été sonnée, personne ne nous a repérés. Je me tourne vers mon petit groupe et prend la parole, à voix basse.

- Nous allons avancer groupés, on ne se sépare pas. On cherche Atria, le roi ou la reine. Si vous voyez une personne qui vous paraît suspecte ou qui nous a potentiellement repérés vous me faites signe, c'est compris ?

Tous hochent la tête. Je me dirige donc vers la porte et l'ouvre. Je jette un coup d'œil dans le couloir, il n'y a personne. J'avance donc en traversant couloir après couloir, prenant une direction aléatoire à chaque intersection. Je finis par entendre du bruit, et à sentir des émotions autres que celles de mes soldats. Je m'approche discrètement, longeant le mur pour être plus discret. Une autre intersection se trouve devant moi. Je regarde discrètement dans la direction à ma droite et me plaque immédiatement contre le mur. Je montre deux doigts à mes hommes pour le signifier qu'il y a deux soldats. Mon général me donne son épée et rabat sa capuche. Il se positionne en plein milieu de l'intersection et ne bouge plus. J'écoute attentivement, les soldats viennent de l'apercevoir.

- Toi la, tu n'as rien à faire ici ! Les mains en l'air !

Ilyès obéit. Je vois les deux gardes s'approcher de l'elfe sans nous avoir repérés. Juste avant que ceux ci ne puissent faire quoique ce soit mes soldats bondissent sur eux, les assommants. Je les laisse s'occuper de ses stupides humains et me dirige vers la grande porte en bois près avoir rendu l'épée à Ilyès. Je sors à mon tour mon sabre et pousse la porte, affreusement lourde. Je reste bouche bée devant la salle devant moi.

Une salle majestueusement décorée d'or et de marbre. Des tables sont placées un peu partout dans la pièce mais c'est surtout le grand trône qui attire mon attention. Ou plutôt la personne qui se trouve sur ce trône. Il est là, mon plus grand ennemi, à seulement quelques pas de moi. Ma colère m'éblouit et je ne remarque pas mes hommes se faire attraper par des gardes ainsi que la grande porte se refermer. J'avance calmement, serrant un peu plus fort le manche de mon arme. Le roi se lève. Le sourire narquois qu'il affiche me met un peu plus hors de moi.

Je pense que sans mon pouvoir je serais mort. Au dernier moment, plus par réflexe qu'autre chose, je me retourne et pare un coup qui aurait pu m'être fatal. Je reste un instant stoïque face au personnage face à moi. Lui. Celui qui a créé la haine que je voue à ses foutus humains égocentriques et mauvais. Je reconnaîtrais son visage entre mille, un visage similaire à celui de Nikola. Il ne respire que pour faire du mal aux autres, pour s'enrichir.

- Vous...

Le roi me regarde sans sembler comprendre. Comment pourrait-il se souvenir d'un gosse qui a grandit et qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans. Mais moi je me souviens encore de lui, et je ne l'oublierais jamais, jusqu'à sa mort. D'un geste vif je sors mon poignard caché dans mon dos et lui lance dans la jambe. Le roi se plie en deux et lâche son arme. Il va souffrir. Je lève mon arme et le coupe au bras. Le sang gicle de sa blessure et un cri de douleur lui échappe. Je souris et me prépare à recommencer quand on me stop.

- Je te déconseille de continué.

Je pousse le roi et il tombe en arrière en grognant de douleur. Je range mon arme et me tourne vers l'autre roi, qui est également mon beau père. Je grimace à cette pensée.

- Je t'attendais justement.

Je hausse les sourcils sans comprendre. Qu'est ce que ce malade raconte ? Je suis étonnement intrigué par les paroles de cet humain.

- Atria va bien. Elle a changée, à cause de vous. Je compte bien me débarrasser de ton misérable peuple pour vous faire payer ce que vous lui avez fait. Mais avant j'aimerais savoir une chose. Où se trouve mon gendre ?

- En face de vous, majesté. Atria est ma femme.

Conflit T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant