Chapitre 11

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Lucia

Je tapais nerveusement des doigts sur la table du restaurant.

Après vingt minutes d'attente. Nikolaï ne s'était pas montré. J'avais donc décidé de rentrer pour m'installer, car je ne tenais plus sur mes talons. Pourtant, quinze minutes après, il n'était toujours pas arrivé.

Lorsque j'étais sur le point de me lever, je le vis entrer dans le restaurant. Il s'arrêta un moment et survola la pièce du regard avant de tomber sur moi. J'en profitais pour le fusiller du regard.

— Bonjour, Chère Épouse.

— Je n'ai pas envie de rigoler avec toi encore moins maintenant alors que tu viens de me faire attendre pratiquement une heure pour voir ta jolie gueule.

— Je retiens l'adjectif joli dans toute cette tirade.

— Retiens-le bien, car je vais te le fourrer là où je le pense.

— Je suis honoré que tu penses à mon postérieur étant donné que je passe des heures à travailler celui-ci pour qu'il plaise aux femmes.

— Je te déteste, grognai-je en tombant sur ma chaise.

Déjà que j'étais assez énervé qu'il ne se soit pas pointé à l'heure, je l'étais encore plus face à son comportement enfantin. Il prit place en face de moi et poussa un soupir. Je continuais à le fusiller du regard afin de lui faire comprendre mon mécontentement.

— Pas besoin de me regarder comme cela. Je veux juste parler.

— Je suis de toute ouïe.

— Je tiens à m'excuser pour ce qui s'est passé avec Ava et ce que je t'ai dit. Je ne le pensais pas...

— Facile à dire, marmonnai-je.

— Je ne voulais pas te blesser, j'étais déjà sur les nerfs. Et...

— Tu penses que le fait d'être sur les nerfs justifie ton comportement ? Non Nikolaï, il est temps de grandir et de te rendre compte qu'avant de parler, il faut réfléchir. Ces paroles m'ont blessé et tu as de la chance que j'ai pu oublier.

Je prononçais ce dernier mot en mimant des guillemets.

Je n'avais pas du tout oublié ses paroles, j'avais juste réussi à passer par-dessus et à me persuader qu'il n'en vaut pas la peine.

J'ai eu l'impression de baiser avec autre chose qu'une femme.

Cette phrase signifiait clairement qu'il me prenait pour un objet et que je ne signifiais rien à ses yeux. J'aurai dû m'en douter. Ce n'était pas la première fois que l'on me sortait cela.

— Écoute, je ne compte pas te pardonner. Cela serait trop facile après toutes les choses horribles que tu m'as balancées à la figure. Après tout, je ne vois pas pourquoi je devrais le faire, nous ne sommes rien pour chacun. Je ne représente absolument rien dans ta vie alors je ne vois pas pourquoi tu viens t'excuser auprès de moi. Tu devrais peut-être aller voir Ava.

Je pris une profonde respiration suite à ma tirade. Je lui avais dévoilé seulement une partie de mes pensées et je pense que je n'en avais pas fini.

— Je...

— Tu as peut-être oublié ce que tu as dit, mais je vais te le rappeler.

Je commençais à citer toutes les insultes qu'il a proférées à mon égard en insistant sur celles qui m'ont fait le plus mal. Il me regardait sans piper mot, je savais qu'il se rendait compte de ce qu'il avait dit et de l'ampleur. Mais ce n'était pas mon problème, je ne veux pas lui pardonner tant qu'il ne se rendra pas compte de l'ampleur de ses mots et que ses excuses seront sincères.

Don't break meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant