Chapitre 4 : Réalité d'un athlète chevronné

130 9 0
                                    


  A la suite de notre deal rondement mené, on s'est rapidement arrangé avec Viktor sur le programme de la semaine, puis chacun est parti se coucher fatigué et repu.

S'en suis de mon éveil empaffé habituel, un rinçage de la bouche et un cognage de front contre le placard au dessus du lavabo. Je descends au pas de course, pas encore en retard. Non pas que je cherche à faire bonne impression, juste par principe. Le running du matin commence à 7h30, peut-être avant mais pas après. Je prends en vitesse le petit déjeuner lite offert par la mère de Yuuri et pars mettre mes baskets dehors.

Alors que j'ouvre la porte je me cogne une seconde fois la tête avec la personne entrante. Je ne suis jamais d'humeur le matin alors si je me blesse deux fois de suite ce ne sera pas pour arranger ce trait de caractère. Je me prépare à marmonner une excuse peu courtoise mais la tignasse blonde aux yeux verts émeraudes me mitraille de jurons scandinaves.

— Bonjour Plisetksy.

J'esquisse une moue peu avenante qu'il me rend sans salutation.

— J'étais parti te secouer les puces, on part maintenant, grogne-t-il.

Il part sans une excuse.

— Trop aimable de ta part, merci.

Nous rejoignons Viktor et Yuuri déjà étirés, trottinant sur place. Nous avons choisis un circuit de quarante-cinq minutes pour débuter tranquillement la journée. Je regarde Viktor grimper sur un vélo.

— Tu ne coures pas avec nous ?

— Pourquoi faire ? Ce n'est pas moi qui concoure, c'est eux.

Je cligne des yeux perplexe. Mais c'est vrai ça, pourquoi je me forcerai à courir tôt alors que je n'ai aucune préparation physique à faire ?

Je leur demande de m'attendre et fonce dans ma chambre. Les marches grincent sous mes pas. La pièce est petite, agrémentée d'un mobilier simple, tout de bois, et le lit est relativement moelleux. Je récupère mon moyen de transport fétiche sous le sommier et rejoins les autres.

— Un skate ? Je n'aura pas pensé ça de toi, me dit Viktor.

Je saute sur la planche et réalises un petit pop shove. Cela consiste à faire un tour à 360 degrés de sa planche avec une simple pression du pied arrière et bien sûr, le mouvement du corps.

— Quoi ? Le skate est réservé aux petites racailles de petits quartiers ? je plisse les yeux, railleuse.

— Non, disons que les skateurs portent souvent un style plus décontracté. Et toi tu es toujours habillée de vêtements près du corps et les cheveux en queue haute. Tirée à quatre épingles, explique-t-il en pédalant. Tu es jolie avec cette nouvelle coupe d'ailleurs.

— Merci. C'est vrai que mettre un pantalon lâche en entraînement c'est le meilleur moyen pour se prendre les lames dans les plis du tissu. Enfin c'est possible, mais au bout du vingtième saut tu fais moins attention, et – Boum ! La chute.

— Je doute qu'Irina approuve le style de toute façon, glousse-t-il.

— Si tu avais vu sa tête quand elle a vu ma coupe au carré, gloussé-je avec lui.

Je fronce les sourcils, les yeux rivés sur le bitume défilant sous mes roues.

— Il n'y a pas de doute que je me suis relâchée depuis quelques mois.

Je prends de l'allure avant que cette conversation ne m'entraîne sur un terrain que je n'apprécie pas. Je ne suis pas dupe Vik. Mais je n'ai pas envie d'en parler. Cela fait des mois que je galère chaque matin pour ne pas rester toute la journée au lit tellement je me déteste d'avoir abandonné. Mais je suis plus têtue que ça. Je sais ce que tu vas me dire, qu'il faut être patiente. J'essaie.

Freeze(d) [Yuri Plisetsky x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant