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                                  𓆝 𓆟 𓆞
Busan - Appartement, 22h06

Je suis quelque peu confuse, ne sachant pas quoi répondre à l'homme qui attend que je dise quelque chose depuis plusieurs secondes déjà.

« Vous êtes bien M.Lee ? », dis-je enfin.

« Et vous êtes ? », répond-il, sur la défensive.

Je sais déjà que ce n'est pas quelqu'un qu'on peut assimiler au mot ''sympathique''.

« Vous avez donné votre carte à une vieille femme dans une supérette en disant me chercher, mais je ne sais pas si ce que vous aviez ingurgité vous permet de vous rappeler. »

Il y eu un moment de silence, suite à quoi j'entendis du mouvement dans l'appareil puis ce qui ressemble à un bruit de porte qui se ferme.

« Yi Hena. »

Il connaît mon nom.

« Vous connaissiez mon père, c'est ça ? », dis-je en l'ignorant, ne voulant pas rester trop longtemps en contact avec cet homme. Au cas où.

« Ce ne sont pas des choses à dire par téléphone. 41 rue Bujeon, dans 20 minutes. », lança-t-il, avant de raccrocher.

Je regarde un court instant mon téléphone pour voir s'il a vraiment raccrocher. Je me retiens de cracher le nombre incalculable d'insultes qui me viennent à l'esprit. C'était clair, il ne m'a pas laissé le choix. Même si je n'ai très clairement pas la force physique pour sortir, c'est moi qui ai appelé pour ça et des explications valent le déplacement, alors je ne perds pas une seconde de plus et me lève, attrape mon gilet et claque la porte derrière moi.

Une fois en bas de mon immeuble, je fais un signe à un taxi et monte dedans. Je n'ai pas le permis et je préfère éviter de me balader en vélo la nuit.

Sur le chemin, je me vois bouger inconsciemment ma jambe de haut en bas. Je ne suis pas sereine quant à ce qui va se passer une fois arrivée. Mais une chose est sûre : je n'en parlerais à Sierra uniquement si ça vaut le coup d'être dit. La dernière chose que je veux, c'est l'inquiéter.

La voiture s'arrête brusquement. Je lève le nez de la fenêtre de la voiture et regarde le chauffeur en fronçant légèrement les sourcils.

« Vous êtes arrivée. », dit-il simplement.

Je regarde autour de la voiture et vois que nous sommes dans une rue plutôt calme ou l'unique bâtiment semble être un club débordant de gens.

« Vous êtes sûr qu'on est à la bonne adresse ? », lui demandais-je.

« 41 rue Bujeon. Oui, c'est ici. », me confirme-t-il.

Suspicieuse, je défais ma ceinture et paie le chauffeur. Je descends du véhicule en le remerciant, puis observe la voiture  — et mes 30 000₩ — partir.

Me voilà maintenant plantée devant un gigantesque club. Je ne suis qu'à l'extérieur du bâtiment et mes oreilles souffrent déjà du bruit qui sort de celui-ci. Je lève la tête et ne parviens même pas à distinguer où est la fin de ce building. En baissant celle-ci, mes yeux s'arrêtèrent sur le nom du club, écrit en grosses lettres noires.

Harlem Club.

Il y a question que je me pose. Qu'est-ce que je fous au club le plus célèbre de tout Busan ?

Même si ça m'étonne, il n'y a pas un chat dans la rue. Alors M.Lee est forcément à l'intérieur. Je me pousse mentalement à avancer, bien que je n'aime pas particulièrement la foule. C'est habillée de mon vieux gilet et d'un jean légèrement trop grand pour moi que je me frais un chemin jusqu'à l'entrée. Inutile de préciser que je ne rentre pas vraiment dans le dress code ici. Ce qui me vaux, par ailleurs, pas mal de regards interrogateurs voire moqueurs une fois que j'ai passé les portes de l'enseigne.

𝗖𝝝𝗡𝗧𝗥𝝝𝗟 || j.jkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant