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Busan - Centre-ville, 12h48

Le restaurant est bondé aujourd'hui.

Je travaille ici depuis plusieurs mois et, pourtant, je ne me suis toujours pas habitué à la quantité de clients qu'il peut y avoir. J'ai beau être attentive, je ne peux pas être partout.

Ça fait environ deux semaines que l'incident matinal chez ces 7 jeunes hommes s'est produit. Pour être franche, je considère cette mésaventure comme une leçon, une erreur à ne pas reproduire.

J'ai, on ne va pas se le cacher, ressassé plusieurs fois cette histoire dans ma tête, me sentant vraiment idiote. Après ça, n'importe quelle référence à ce moment me mettais dans l'embarras de m'être faite prendre aussi facilement.

Je m'en suis vraiment voulu pour ça.

Mais, pour mon plus grand plaisir, je n'ai eu aucune nouvelle d'eux.

En parlant d'incident, après une énième nuit tumultueuse, mon corps inconscient a de nouveau décidé de se téléporter à sa guise, il y a quelques jours de cela. Pas la peine de décrire le soulagement que j'ai eu quand j'ai constaté que je me trouvais cette fois dans une vieille bâtisse plutôt que dans une maison de luxe.

Et, contrairement à la dernière fois, je n'ai pas peiné à rentrer, ce n'était pas très loin.

Parfois, ça m'arrive de me rappeler que cette situation n'arrive pas à tout le monde et n'est propre qu'à moi et uniquement à moi.

Ça me fais terrifie de savoir que je me suis habitué à une chose si peu commune.

A une chose qui fait normalement froid dans le dos.

Mais ce n'est pas comme si j'avais eu le choix, pas vrai ?



« Vous désirez ? », dis-je aimablement à une femme qui me demandait.

« Du vin. Vous n'avez donc pas entendu les trois premières fois où je vous ai appelé ? »

- Veuillez m'excuser. », déclarais-je tout en servant madame d'un nouveau verre de vin, « je tâcherais d'être plus attentive à l'avenir, cela ne se reproduira plus. »

Sale lèche cul.

Mon interlocutrice marmonna un vague « Hm » avant de retourner à la discussion plus qu'enrichissante, je n'en doute pas, qu'elle entretenait avec ce qui je suppose est son mari.

De rien, sa majesté.

Le service continua une petite heure comme ça avant que le restaurant se vide, lentement mais sûrement. Je saluais la dernière clientèle, puis, une fois que ceux-ci avait bien passés la porte, retira rapidement ce sourire qui était collé sur ma gueule depuis des heures.

J'ai mal aux joues.

Je ne restai pas planté la et me dirigea vers les vestiaires pour y récupérer mes cigarettes, puis vers la cuisine pour pouvoir accéder à l'arrière du restaurant par une petite porte.

« Je prends ma pause. », criais-je en passant dans la cuisine à qui voudrait l'entendre.

Je poussa un souffle au contact du soleil sur ma peau. Je vais sérieusement finir par craquer dans ce restaurant.

Je m'appuya contre le mur près de la porte et sortie de son paquet ce qui me servait de petite récréation pendant la journée.

La sensation gratifiante de la première taffe ne me quittera jamais.

𝗖𝝝𝗡𝗧𝗥𝝝𝗟 || j.jkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant