BRAVE. / BOLD.

Prologue.

Il faisait nuit noire...

La soirée était définitivement installée lorsque des bruits de pas se firent retentir au bout d'une avenue aussi calme et sereine, que terrifiante et anxiogène. Il se faisait tard et une silhouette était en train de remonter d'un pas haletant et pressé la rue, sa direction imprécise et son attitude plus suspicieuse que jamais.

Cette silhouette longeant les immeubles froids et ternes portait quelque chose dans ses bras. Quelque chose qui semblait contenir un être vivant, lui-même hystérique à la suite des événements qui venaient de se dérouler.

La silhouette se rapprochait de plus en plus de son objectif et également de son abri de prédilection, l'objet tenu dans ses mains serré intensément contre elle. Comme si elle était terrifiée de le perdre pour de bon.

Cette dernière n'était pas de grande taille. Elle était même ce que l'on peut appeler petite, mais un détail est à prendre en compte quant à cette petitesse : l'âge. Elle était donc de taille relativement standard pour son âge, son jeune âge. Elle possédait une taille similaire à d'autres congénères avec le même nombre d'années au compteur.

Pour autant, ce n'est pas ce qui caractérise le plus cette silhouette, mais plutôt son apparence en elle-même. Que ce soit les détails de la coupe de cheveux, le regard indescriptible, l'air légèrement renfrogné mais parfois arborant un sourire marqué et incontrôlable, et surtout souvent incontrôlé. La tenue vestimentaire n'étant pas visible car masquée par cette cape et capuche bien trop grandes pour cette carrure, considérée frêle sans dire fragile.

De nombreuses pensées se bousculaient dans son esprit. Chacune voulant prendre le pas sur les autres avec une ferveur inédite. La silhouette cherchait désormais ce qu'elle devrait faire avec sa trouvaille, elle oscillait entre prendre une décision saine et sensée, ou le choix de l'inconnu, de l'aventure, du danger potentiellement, de la folie définitivement. Il fallait décider et vite, au fur et à mesure qu'elle avançait vivement au silence assourdissant l'enveloppant de plus en plus. Elle se sentait épiée, suivie, voire traquée. Mais peut-être cela était il un coup de folie passager, une erreur de jugement, d'observation ? Malheureusement non. Elle était bel et bien suivie de loin par deux individus, cherchant à tout prix à récupérer sa trouvaille nouvelle. Ils la poursuivaient, essayant de la rattraper au pas de course mais rien à faire, la silhouette semblait très bien connaître les environs et savait parfaitement comment semer ses assaillants. Ou le croyait elle ? Était ce le cas réellement ? 

Et à cette furtive pensée, elle tourna brusquement pour plonger sans peur, ou presque, dans la première ruelle rencontrée. Elle était encore plus sombre dans la nuit noire alors pesante. Et encore moins accueillante, si l'inverse était ne serait ce que possible. Et au bout de la ruelle, la silhouette regretta amèrement son choix trop hâtif lorsqu'elle se heurta à un mur bien trop haut pour être franchi. Elle se retourna et alla pour faire demi-tour lorsque les deux énergumènes se placèrent sur son chemin, l'arrêtant dans son élan.

L'ambiance se tendit davantage et la silhouette se préparait mentalement à courir le plus vite possible pour espérer passer au travers et s'enfuir de nouveau, tout pour se sortir de cette situation impossible. Et tandis que les deux individus s'approchaient dangereusement, elle adopta sa nouvelle lancée soudainement et tenta de passer le barrage devant elle, en vain. Elle avait presque réussi lorsqu'elle sentit que l'objet, qu'elle tenait fermement dans ses bras, se faisait attraper par l'un des deux inconnus. Prise de panique, elle essayait tant bien que mal de récupérer totalement la main dessus, ne voulant en aucun cas la lâcher et priant pour qu'un boost d'adrénaline vienne la parcourir pour l'y aider. 

La bataille était féroce entre les deux camps et ce bras de fer impossible prit une tournure inédite, et on le saura que plus tard, angoissante. En effet, avec toutes les secousses effectuées involontairement au cours de cette dispute, il s'est avéré que le contenant, de l'être vivant enfermé dedans, s'est entrouvert. Et comme une destinée incontournable, l'ouverture était suffisante pour que la créature se glisse en dehors de sa prison et fuit aussi vite que sa condition lui permette. Elle se mit à battre impulsivement de ses ailes pour s'éloigner le plus possible de cette scène infernale, désormais beignée de confusion, de réprimandes et de mélancholie lorsque la silhouette se mit à fixer et cherchait à atteindre l'impossible en sautant aussi haut que ses petites jambes puissent lui autoriser. La réaction suivante fut des cris désespoir et de peine, presque teinté d'une certaine folie.