BRAVE. / BOLD.

Chapitre XI.

Lorsque Rhonda a vu le duo de filles arriver dans la pièce, elle bouillonnait intérieurement de découvrir que la blonde avait revêtu l'habit qu'elle voulait à l'origine. Elle se retenait d'aller la voir pour lui en dire deux mots mais se retint lorsqu'elle vit qu'Arnold semblait s'être figé dans son élan. 

En effet, le jeune garçon et son meilleur ami s'étaient retournés vers les personnes visées par la grande brune précédemment. Et c'est ainsi que les deux découvrirent les costumes de leurs camarades. Gérald semblait également quelque peu figé mais avec un sourire grandissant sur ses lèvres à la vision de sa "partenaire" pour la soirée.

Quant à Arnold, il était complètement gelé depuis que ses yeux s'étaient posés sur la jeune fille aux yeux bleus. Il avait la sensation que ses jambes allaient le lâcher au moindre mouvement qu'il tenterait. Étrangement d'ailleurs, il ressentait de nouveaux fourmillements dans son bras gauche, en se retenant le plus possible de ne pas y toucher.

C'est comme si la simple vision d'Helga dans cette tenue lui avait fait oublier toute pensée. Il ne pouvait croire qu'il s'agissait d'elle, cette longue robe noire retombait parfaitement sur le sol, la faisant paraitre plus grande encore. Impossible, ou presque, de savoir quelles étaient ses chaussures tant le tissu tombait et dissimulait efficacement l'ensemble du bas du corps, donnant la sensation qu'elle flottait plutôt que marcher, tout comme le personnage qu'elle incarnait.

Les petites épaulettes mettaient encore en avant sa carrure, et le col était classique, rond, coupé à la base du cou. Les longues manches retombant sur ses bras à la peau très pâle, encore plus pâlie pour concorder avec le teint du personnage, d'une blancheur surnaturelle et, étonnamment, pure. 

Arnold remarqua le petit détail des ongles rouges vernis, concordant avec le rouge présent sur les lèvres de la jeune fille, originellement blonde. Et pourtant, beaucoup diraient qu'il n'était pas le meilleur pour remarquer ce genre de choses... Ses cheveux, ou sa perruque il ne savait dire la nature exacte, étaient d'un noir corbeau et sur lesquels la lumière se reflétait idéalement, accentuant la teinte. Mais de façon surprenante, ils ne gâchaient pas la structure de son visage de porcelaine. Le jeune garçon reconnut le monosourcil caractéristique de sa camarade, l'un des rares points qui le firent se rappeler qu'il s'agissait bien d'elle et non d'une autre, surtout couplé à son habituelle expression renfrognée, trônant fièrement au-dessus de ses grands yeux. Iris dont le bleu étincelant était remplacé, lui aussi, par des orbites d'une noirceur sans éclat, impliquant qu'elle portait définitivement des lentilles de contact. 'Elle avait fait l'effort jusqu'au bout également pour s'immerger dans le rôle !' pensa Arnold, un léger sourire prenant place discrètement sur ses propres lèvres, très impressionné par l'engagement de la blonde originelle. Il ne put empêcher son regard de se poser sur sa bouche qui, par ailleurs, était garnie de la même teinte que l'étaient ses ongles, et dont il ne pouvait ignorer l'idée soudaine lui traversant l'esprit au moment où il en fit le constat. 'La couleur rappelle un fruit comme la cerise... je me demande si ça a le même goût...' Il se figea dans sa pensée à cette remarque interne et se reprit tout de suite, rejetant la faute sur sa capacité à rêvasser un peu trop. 'Non Arnold, tu n'as pas pensé ça. Tu es encore la tête dans les nuages, il faut redescendre sur Terre. Jamais tu ne t'imaginerais échanger ce genre de contact avec Hel-' Il s'interrompit intérieurement avant de reprendre. 'Tu allais refaire la boulette ! Argh... je dois encore être sonné de ma chute plus tôt... Oui ! C'est sans doute ça.'

Lorsqu'il sortit finalement de sa transe, il remarqua, d'abord, que les filles n'étaient plus là, et que les doigts de son meilleur ami claquer à répétition à quelques centimètres de son visage, essayant désespérément de le sortir de sa quelconque torpeur. Gérald vit que le blond avait reprit ses esprits et décida dans un premier temps de le questionner.