BRAVE. / BOLD.

Chapitre I.

Il est aisément facile d'affirmer que la petite ville d'Hillwood représente l'endroit idéal pour vivre et grandir avec ses amis. Elle est souvent considérée comme un havre de paix parmi les habitants, y vivant généralement depuis des décennies, voire des générations entières. Elle sait également attirer les nouveaux de par les activités qu'elle propose, les différents lieux et places qu'elle renferme, ainsi que les coins les plus intimes qu'elle fait découvrir aux plus déterminés.

C'est là qu'est fièrement dressée une pension de famille, érigée depuis des siècles et toujours en très bon état, du moins de l'extérieur. Ici vit une "famille" un peu particulière, à la fois recomposée, à la fois véritable, elle regroupe que ce soit les défauts que toute autre famille dite standard possède, mais aussi les plus grandes qualités.

Cette famille pas comme les autres est constituée de profils de tous horizons, que ce soit des petits, des grands, des asiatiques, des mystérieux... et une bonne dose d'humour et d'amusement !

Et bien que deux panneaux sur le côté de la porte d'entrée affichent, d'une part, les mots : "Pas d'enfants" ; et d'autre part : "Animaux autorisés", l'un s'avère plus mensonger que l'autre. Il se trouve qu'effectivement, les animaux sont bien plus qu'autorisés, puisqu'une véritable ruée s'amuse à faire des allers-retours par cette même porte, sans que personne ne comprenne à qui ils appartiennent ni même s'ils ont un propriétaire. 

À l'exception d'un animal, peu commun à première vue puisqu'il s'agit d'un petit cochon, semblant être un habitant véritable du fait du collier qu'il porte autour de son cou, son attitude rappelant comme deux gouttes d'eau celle d'un chien. Cet animal inhabituel, surtout dans le contexte d'une ville, appartient au seul enfant vivant dans cette grande demeure. Ce qui nous ramène à notre propos initial : le panneau "mensonger". Il y a bel et bien un enfant qui habite dans cette vieille bâtisse, et pas n'importe lequel.

Cet enfant constitue le seul petit-enfant du couple gérant cette pension de famille. Un couple de seniors certes, mais possédant une forme olympique et explosive lorsque les deux sont dans la même pièce. Ce couple, âgés respectivement de 81 ans pour lui et 82 ans pour elle, s'est vu hériter de la gestion de cette pension à la mort de ses parents à lui. Il s'agit donc d'une affaire purement familiale, la demeure appartenant à cette même famille depuis la construction du bâtiment. Pour autant, ce couple constitue parmi les personnes les plus aimantes et attentives que l'on puisse rencontrer. C'est avec cet amour et cette attention qu'ils ont élevé leur unique petit-fils, désormais âgé de 9 ans.

En ce jour se déroule la rentrée des classes, et le jeune garçon s'apprête à rentrer en 5ème année. Ce dernier vient de passer l'un des étés les plus mouvementés de sa courte existence. En effet, un mois avant, un événement dramatique avait failli prendre place dans le voisinage qu'il chérit tant depuis sa plus tendre enfance. Un événement impliquant un document perdu, une quête extraordinaire pour le retrouver, une confession inédite et une course poursuite aussi dangereuse qu'emplie d'adrénaline.  Bien que toute cette situation se soit bien terminée finalement, il reste une nébuleuse quant à cette fameuse confession. Le contexte impliquant un gratte-ciel, une pluie battante, un garçon et une fille blonds sur un balcon, le garçon bloqué dans un coin par la fille et la fille hurlant à pleins poumons ses sentiments, un peu trop bien masqués, à l'autre, le tout se concluant par un baiser initié par celle-ci. Plus tard, lorsque toute l'adrénaline est retombée, ils se sont accordés pour ne pas reparler de cet événement et faire comme si rien ne s'était passé.

Pour autant, aucun des deux ne semble avoir réussi à oublier ce moment. À tel point qu'il n'en a jamais parlé avec son meilleur ami, celui avec lequel il partage pourtant tout type d'histoires, peu importe le sujet. Cependant, il leur est impossible d'imaginer en reparler avec la personne concernée, au risque de faire surgir une gêne palpable, déjà présente d'une certaine façon sans être ressentie par aucun de leurs camarades et amis. Il semblerait que le jeune garçon va devoir s'occuper de cette situation plus tard, n'ayant pas réellement la tête à cela sur le moment.