J-13

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"Vous avez beaucoup de chance que ce jeune homme ne porte pas plainte ! Ne recommencez plus à l'avenir."

Je hoche la tête silencieusement. Zack et Emy me regarde avec tristesse. Il doivent avoir pitié de la personne que je suis devenue. 

Nous sortons à peine du commissariat qu'ils m'enfouissent sous leurs bras. 

"- Abby tu m'as fait si peur ! pleure Emy

- Ne nous refais jamais ça Abby. ajoute Zack

- Nous voudrions passer quelques jours chez toi, nous ne voulons pas te laisser seule après ça et nous n'irons pas en cours aujourd'hui tous les trois. C'est trop grave. "

Je hoche de nouveau la tête.

Nous repartons donc chez moi dans la voiture d'Emy en nous arrêtant chez   Zack et elle pour qu'ils prennent des affaires. Je reste dans la voiture, à l'arrière, pensive. Je les vois discuter et me regarder, inquiets. Ce ne sont plus mes problèmes. Je suis devenue un monstre capable d'étrangler quelqu'un à la moindre contrariété. Cette chose que je redoute le plus au monde, la mort, j'aurais très bien pu la provoquer hier. 

Tandis qu'Emy nous dépose chez moi et repart faire des courses, nous rentrons chez moi et je monte dans ma chambre m'isoler. 

Quelques heures plus tard, je suis dans ma chambre, je regarde le plafond blanc, mon doudou dans la main. On toque à ma porte. 

"- Abby, c'est moi, me dit Zack, je peux entrer ? 

- Tu ne devrais pas, je suis instable."

Zack ouvre la porte et reste sur le pas

"- Qu'est ce que tu racontes ? 

- J'étrangle des gens quand je suis énervée. Je me fais peur.

- Moi je n'ai pas peur de toi."

Il fait un pas 

"- Arrête ! 

- Pourquoi ? Je n'ai pas peur de me tenir à tes côtés. Tu ne m'effraies pas le moins du monde. Tu ne ferais pas de mal à une mouche.

- Je l'ai étranglé ! je lui crie

- Il t'a poussé dans tes retranchements. 

- J'ai agi par instinct et regarde où ça m'a menée. Au poste, comme une criminelle. je ne vous mérite pas."

Il refait un pas, puis deux.

"- Je t'ai dit de ne pas avancer. 

- Je n'avancerai pas plus. Je voulais te prendre dans mes bras, te montrer que je n'ai pas peur, que je te soutiens, mais tu ne veux pas je ne fais pas forcer. 

- Je ne sais pas ce que je veux. Je ne sais plus rien. Je me suis laissée dérivé depuis hier sans réfléchir. 

- Il fallait que tu craques à un moment, il t'a poussée à bout mais tu es fatiguée, malade, perdue, ton père est revenu, tu revois des gens que tu ne pensais plus revoir et tu te sépares d'autre nocifs pour toi sans compter que tu ne seras jamais vraiment guérie de la mort de ta mère et Marilyne. Tu étais sur le point d'exploser et tu l'as fait. Je suis certain que ça ne se reproduira plus maintenant. On va t'aider, on va pas te lâcher. Tu vas retourner voir ton psy. Je t'y emmènerai et t'attendrai s'il le faut. Tu nous aides tous au quotidien, laisse nous en faire de même avec toi. 

- Zack ? 

- Oui ?

- Je peux avoir un câlin s'il te plaît ? 

- Evidemment."

Il vient se mettre à côté de moi sur mon lit. 

"- Il est tout petit ton lit dis donc. rigole-t-il 

- Maman n'avait pas envisagé le fait qu'un jour quelqu'un d'autre viendrait dessus quand elle me l'acheté à mes 10 ans."

Il ouvre ses bras et je m'y blottis. Je me sens apaisée comme ça en sécurité avec lui. C'est un sentiment que je ne connaissais pas. Je me redresse un peu pour le regarder. Il regarde droit devant, perdu dans ses pensées. 

Je m'endors en écoutant les battements de son cœur. 


En me réveillant un peu plus tard ce jour là, vers 15 heures, je suis toujours sur lui. Il a pris un livre de ma bibliothèque et est concentré sur sa lecture. 

Je bouge un peu, il se redresse et ferme le livre. 

"- Coucou toi. dit-il en souriant 

- J'ai dormi longtemps ? 

- Tu as fait une belle sieste de 7 heures. 

- Sérieusement ? Je n'avais pas autant dormi depuis longtemps. Tu as bougé j'imagine. 

- J'ai aidé Emy à ranger ses courses, pris un café, mangé un peu ce midi et puis je suis revenu et j'ai pris ce livre passionnant, l'Interprétation du rêve de Freud.

- Comment tu peux apprécié cette lecture ? 

- Je rêve ou je viens de voir un sourire ? Il faut que tu manges un bout, même si tu n'as pas forcément faim, tu ne peux pas t'affamer. 

- Je peux pas rester comme ça toute la journée ? 

- Je vais avoir mal à force. Aller viens je vais te servir le reste de pâtes carbo que j'ai fait ce midi.

- Y a quoi en dessert ? 

- Rien.

- Comment ça rien ? 

- C'est toi la pro des desserts, moi je fais que du salé je te rappelle.

- Je vais faire un fondant au chocolat.

- Très bonne idée."

Je me lève et lui aussi derrière moi. Il me prend le bras et me tire vers lui. 

"Je ne veux plus jamais avoir peur comme ça pour toi, j'ai eu l'impression de perdre un bout de moi quand je t'ai vu partir dans cette voiture de police."

Il me serre fort, puis me prend le visage entre ses mains pour que je le regarde. 

Il a les larmes aux yeux, dès que je les vois les larmes me montent aussi. Ses beaux yeux verts pleurent pour moi. Rien de plus touchant ne peut exister. Il se rapproche de mon visage. Je sens son souffle s'accélérer.

" Je t'aime" 

Zack m'embrasse. Ce n'est pas pareil qu'avec Phil. Son baiser m'apporte cet apaisement salvateur que j'attends depuis longtemps. Dans ses bras, aucun de mes problèmes n'a d'importance. Je suis libérée des pressions que je ressens quotidiennement. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien. Alors je comprends. 

"Je t'aime aussi"

Mon calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant