Mon calendrier de l'Avent

J-21

"Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Antoine. Il m'avait manqué. dis-je à Abby quand je la rejoins au lycée le lendemain matin."

" C'est normal Abby, vous ne vous êtes pas vu depuis le primaire. "

Ce à quoi je réponds un haussement d'épaule ce qui fait rire Emy.

"- Alors avec Phil ? me demande-t-elle, on ne vous a jamais vu aussi ... distants.
- Je ne l'aime plus, j'ai tourné la page et tu le sais. Ce n'est pas de ta faute ce qui est arrivé Emy. Tu as voulu bien faire. Il n'avait qu'à m'aimer en même temps que moi je l'aimais. Et aussi à pas être aussi con.
- Donc c'est forcément un non.
- Plus non que ça tu connais pas. Phil peut me faire la tête autant qu'il le veut je ne vais certainement pas céder pour lui faire plaisir. Il a le comportement d'un enfant de huit ans, il me déçoit beaucoup."

Emy fait des yeux ronds et fixe quelque chose derrière moi.

"- Qu'est ce qu'il y a Emy ? Tu vois un éléphant dans la cour ?
- Non. Je pense que ce beau mâle est nouveau. me dit-elle en me faisant tourner la tête. "

Un jeune homme de profil se tient à dix mètres. Il est blonds avec des yeux verts, assez séduisant, je dois l'admettre. Mais le fait que mon amie le décrive comme un "beau mâle" me gène un peu. 

"- Regarde ces cheveux blonds et son nez !
- Mon Dieu ne sois pas ce cliché de la meilleure amie qui se tape tous les mecs qu'elle croise ! Et puis c'est quoi cette réflexion sur son nez ? Personne ne regarde le nez des gens en premier.
- Moi si et le sien est parfait.
- La Terre à Emy, puis-je caresser l'espoir de retrouver ma meilleure amie ? "

Puisque cette dernière ne répond pas, je prends les choses en main et m'approche de lui.

"- Hey ! T'es nouveau ici ?
- Oui mais ...
- Il est avec moi ! affirme Phil en arrivant par l'escalier dans mon dos."

Il prend son bras et commence à partir.

"Ah bonjour Phil ! Comment vas-tu aujourd'hui ?"

Il me regarde en haussant les sourcils puis entre dans le bâtiment.

"- Mais quel abruti, et dire qu'il est sensé être ton ami. dit Emy en me rejoignant.
- Je crois que pour l'instant on ne peut plus le considérer comme mon ami.
- Mieux vaut rester à la formule qui marche. Toi et Zack meilleurs amis.
- Ça ça ne changera jamais.
- Évidemment.
- Tu es en train de sous-entendre que moi et Zack on pourrait potentiellement sortir ensemble ?
- C'est pas moi qui le dit Abby. Quand j'y pense c'est bien ta mère, il y a quelques années qui avait peur que vous sortiez ensemble parce qu'elle ne pouvait pas saquer ses parents.
- N'importe quoi ! C'est pas parce que ma mère n'aimait pas les parents de Zack qu'elle ne vous aimait pas comme ses propres enfants. Elle a toujours su faire la part des choses.
- Ce n'est pas du tout le sujet. Je ne parlais pas de ça.  Ta mère m'a aidé dans les moments difficiles et Zack aussi. Ça ne veut pas dire qu'elle aimait la mère de Zack. Et puis on s'éloigne du sujet.
- On a sport, on en parlera plus tard tu veux bien."

Je sais que mon argument ne tient pas la route. 

Cinq heures plus tard, dans le bus
"- J'ai revu Antoine hier.
- Ah.
- Ça à l'air de t'intéresser grandement.
- Ben il traînait pas beaucoup avec toi quand j'étais là.
- Dis le clairement si je te fais chier Zack. N'hésite surtout pas.
- Abby, me fais pas une scène mélodramatique là. Je suis juste crevé et malade. On est début décembre je te rappelle, alors au risque de te décevoir tout le monde ne va pas bien."

Dans le jargon de Zack ça veut dire
"Ta gueule chuis pas d'humeur."

"- Parfait Zack Litton, alors je te souhaite une agréable soirée et de reprendre des forces pour affronter la journée de demain avec plus d'enthousiasme qu'aujourd'hui.
- Ta gueule Abby, chuis pas d'humeur"

Je l'avais dit.

J'arrive chez moi un peu en retard. Un homme me fixe dans ma rue. Je ne sais pas ce que je lui ai fait à lui mais je ne m'attarde pas trop. Nous sommes dans la pénombre et j'ai du mal à le distinguer clairement, mais je vois pourtant ses yeux bleus perçants qui me fixent. 

"- Bouh !
- PUTAIN JIMMY NE ME FAIT PLUS JAMAIS PEUR COMME ÇA J'AI FAILLI FAIRE UNE CRISE CARDIAQUE LÀ !
- Eh, ça va ? Je voulais juste te faire sursauter moi à la base. Tu es en retard.
- Tu vas m'expliquer comment je peux être en retard chez MOI, quand on sera rentrés dans MA maison.
- Tu as raison Abby, ton voisin est trop chelou. Ça fait plus de quinze minutes qu'il est là à fixer ta maison."

Je me retourne pour essayer de revoir l'homme flippant. Il n'est plus là. Parfait.
Ses yeux bleus perçants, je les ai déjà vu quelque part, j'en suis sûre et certaine, mais où ?

" - Oh ! Abby ! Tu comptes me faire mourir sur le trottoir ou quoi ?
- Ah oui pardon Jimmy, excuses moi."

Il faut que je retrouve ces yeux.

Jimmy est un mec que j'ai rencontré en début de seconde. Il a toujours eu tendance à avoir un humour plus que douteux. Cependant il reste un très bon ami qui sait garder les secrets.

Bref, j'ai passé un bon moment avec Jimmy. On a discuté de tout et de n'importe quoi. Mais je n'étais pas vraiment là. Cet homme qui était devant ma porte, je le connais. Je le connais. Allez réfléchis Abby ! Tu le sais...