J-9

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"- Je te hais Zack

- Tu croyais que je n'allais pas tenir mes promesses ? 

- Je croyais que tu me dirais que tu as pris un rendez-vous chez la psy pour moi. Etant donné que je suis la principale concernée, j'aurais apprécié être prévenue.

- Tu ne serais jamais venue.

- Possible, mais tu n'as pas à décider ce genre de choses pour moi ! 

- Madame Anquet ? C'est à vous. me dit une femme à la peau sombre en ouvrant la porte"

Je me lève de mon fauteuil lentement puis je me retourne vers Zack et le fusille du regard.

Il me répond avec cet insupportable sourire qui fait rougir toutes les filles à des kilomètres à la ronde. Je sens que mes joues chauffent, on dirait qu'il fonctionne bien sur moi.

Je m'assieds sur le canapé et commence à expliquer ma vie à cette femme comme je l'ai fait à mon psychiatre. Je dois avouer que cette femme me plait. Elle se montre très douce mais dit les choses sans détours. Elle aussi, comme la moitié de la population terrestre maintenant, me conseille de parler à mon père. Quand je lui dis que j'ai pris cette décision hier soir, elle me dit néanmoins d'attendre quelques jours pour m'y préparer psychologiquement.

Elle me dit aussi de présenter mes excuses à Phil, que ça m'aiderait à mieux voir cet incident. Je ris intérieurement en me voyant présenter mes excuses à un type aussi prétentieux que Phil mais je vais essayer de ne pas m'énerver cette fois ci.

Je ressors de son cabinet un peu plus légère.

Zack est en train de regarder un vieux magazine. Il lève les yeux vers moi quand la porte se referme.

"- J'ai l'impression que ça t'a bien aidé quand même.

- Je ne veux pas en entendre parler.

- Tu vas en entendre parler."

Il me dépose au lycée avant de partir lui-même au sien.

En arrivant devant l'école, tous les regards se posent sur moi. Je déteste cette sensation que je ne connais que trop bien. Les gens faisaient exactement pareil quand je suis revenue du lycée après la mort de ma mère et de ma sœur. 

Emy m'accueille les bras ouverts et me fait passer dans la foule.

"- Ils n'ont vraiment que ça à faire de leur journée que de te juger comme ça ? Ils ont jamais vu de drama de leur vie minable ou quoi ? 

- J'aurais bien aimé qu'on ne parle pas de cet incident s'il te plaît.

- Abby je peux te parler s'il te plait ?"

Je tourne la tête et tombe nez à nez avec Phil.

"- Je veux pas être méchant, je te promets. J'ai des excuses à te présenter.

- S'il y a quelqu'un qui doit présenter des excuses ici c'est moi. Comment va ton cou ? 

- J'ai encore des marques mais globalement ça va. Ecoute, j'ai vraiment forcé ces derniers temps, j'ai abusé de ta gentillesse. Tu méritais pas tout ce que je t'ai dit ou fait. Je comprends que tu aies pété un câble. J'aurais sûrement fait pareil à ta place. Je sais que ça n'excuse rien, mais ma grand-mère est partie début décembre donc je pense que c'est ça qui m'a fait vrillé. Quand tu m'as fait ... ce que tu m'as fait jeudi soir, je me suis rendu compte de ma débilité. Pour faire disjoncté une fille comme toi faut le faire. Pardon. Je ne veux pas qu'on reste amis parce que ça me ferait vraiment souffrir de te voir avec Zack heureuse. Je t'aime vraiment tu sais. Voilà, je voulais juste qu'on ne reste pas sur ce qu'il s'est passé sans en parler. Je te laisse tranquille, à plus."

Il repart et je me tourne vers Emy qui est aussi choquée que moi.

"- Quelle mouche l'a piqué ? me demande-t-elle 

- Aucune idée, la magie de Noël peut-être ? La psy ce matin m'a dit de lui présenter mes excuses, voilà une bonne chose de faite. Allons en cours."

Je reprends progressivement le cours de ma vie à mesure que Noël s'approche. C'est plutôt plaisant.

Le soir venu, j'ouvre ma maison à Alice, ma cousine. Sa présence me rassure quant au fait que ma famille est toujours présente pour moi. Rien ne me fait plus plaisir que de les voir, même si rien ne peut effacer la douleur que je ressens quand je me rends compte que Maman et Maryline ne sont pas avec moi.

Il me faut maintenant recoudre avec une autre partie de ma famille. Mon père.

Je décide d'appeler ma grand-mère paternelle pour en savoir plus sur sa disparition soudaine et me faire une idée de ce qui est vrai ou faux.

"- Coucou Mamie ! Comment ça va ?
- Super ! Ça fait plaisir de t'entendre ma grande. Qu'est que tu deviens ?
- J'essaie de combattre mes anciens démons. Dis je voulais savoir si tu pouvais me dire ce dont tu te souviens du départ de mon père de la maison ?
- Euh ... Je ne sais plus trop Abby. C'était il y a longtemps. Peut-être que ma mémoire flanche.
- Tu te souviens de quelque chose ?
- Je ... Je ne sais plus exactement... Et ça n'est pas à moi de te renseigner sur ce genre de choses. Le sujet est plus que délicat mon ange.
- Qu'est ce que tu sais ?
- Je m'en veux de te dire ce que je vais te dire mais il me semble qu'il y a une histoire de tromperie dans ce départ."

De tromperie ? Je reste interdite. Comment mon père a-t-il pu tromper ma mère ? C'est un monstre abject qui mérite tout ce que je lui ai dit et bien plus encore.

"Merci Mamie."

Je raccroche




Mon calendrier de l'AventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant