Chapitre 3

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PDV Charlotte

Rebekah ne décrocha pas à mes huit tentatives d'appel, pas plus qu'aux cinq essais de Bonnie et aux six de Kathleen. La Nouvelle Orléans devait vraiment être dans les ennuis jusqu'au cou pour que notre amie ne montre pas un signe de vie. Je commençais à me demander si elle n'était pas elle aussi évanouie…
Cela faisait deux bonnes heures que nous étions tous les quatre plongés dans les grimoires de Bonnie. Elijah ne devait pas tarder. J'avais appris de nombreuses choses intéressantes à propos de la magie, de créatures surnaturelles en tout genre, mais rien qui ne réponde à nos interrogations. Les autres aussi semblaient faire chou blanc.
Les corps de Stefan et Damon n'avaient pas bougé d'un pouce lorsque nous les avions placés dans leur lit respectif. Leur pouls battait toujours, au même rythme lent que tous les vampires, mais ils gardaient les yeux clos. Aucun geste, aucun souffle, aucun bruit. Ils étaient aussi inertes que pouvaient l'être des pierres.

Elijah, qui ne prit pas la peine de frapper avant d'entrer, arriva d'un pas pressé dans le salon où nous étions réunis.

_ Du nouveau ? nous demanda-t-il.

_ Pour l'instant les grimoires ne nous sont pas d'une très grande aide, avoua Kathleen, aussi déçue que nous tous.

_ On t'attendait pour réaliser le sort de localisation, ajoutai-je. Bonnie s'en chargera, elle a plus d'expérience que moi dans le domaine. Oh, et Rebekah ne répond pas…

_ Elle m'a envoyé un message, avec Kol ils ne peuvent pas venir tout de suite, il y a conflit entre loups-garous, vampires et sorciers, nous informa Elijah.

Nous fûmes soulagés, ils n'étaient pas atteints de l'étrange mal qui s'était emparé de Stefan et des autres.
Bonnie alla récolter quelques gouttes du sang de Stefan et Damon, jugeant cela suffisant, et ne sachant pas si d'autres personnes étaient touchées en dehors de notre cercle. Puis elle alluma quelques bougies qu'elle dénicha je ne savais où, et récita de longues tirades latines. De temps en temps, elle jetait çà et là ce qui semblait être du sel et des plantes, comme pour ponctuer ses phrases. Nous regardâmes la sorcière travailler avec une certaine fascination mélangée à une impatience irritante. Je trouvais le temps long, je souhaitais retrouver Stefan au plus vite, de même que mes amis. Après une tension insupportable, Bonnie leva les yeux vers nous, le regard dans le vague, et parla d'une voix qui ne lui appartenait pas, plus grave que d'ordinaire.

_ Les affaires des Sentinelles ne vous regardent pas, ne cherchez pas à les entraver. Cessez toutes recherches maintenant et vous ne subirez aucune répression.

Puis la sorcière cilla à plusieurs reprises et fut prise d'une quinte de toux. Enzo accourut à ses côtés.

_ Pourquoi vous me regardez comme ça ? demanda-t-elle en arquant un sourcil.

_ Le sortilège n'a pas fonctionné, lui expliquai-je, mais tu as dit quelque chose…

_ Je n'ai pas ouvert la bouche pour autre chose que la formule…, s'inquiéta Bonnie.

_ C'était comme si on avait pris possession de toi, ce n'était pas ton timbre habituel, dit Enzo, passant un bras protecteur autour de sa bien-aimée.

Le visage de la sorcière avait pâli, l'anxiété se lisait dans ses yeux. De toute évidence, la perspective de servir de portail de communication l'effrayait. Nous l'étions tous…

_ Et… Qu'est-ce que j'ai dit ?

_ Tu nous a averti que nous devions arrêter nos recherches sur ce qui se passe, au risque de représailles venant de "sentinelles", répondit Kathleen. Mais… C'est quoi une Sentinelle ?

_ Elles maintiennent le minimum d'équilibre entre le surnaturel et les humains, fit Elijah, me surprenant de connaître la réponse.

Quoique, je ne devrais pas m'étonner de l'étendue de son savoir, il avait un sacré nombre d'années derrière lui.
Il prit un des nombreux grimoires de Bonnie et le feuilleta jusqu'à trouver les pages qui l'intéressaient.

Sous le charme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant