Chapitre 13

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oO0Oo
PDV Damon

Inutile de dire que je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Inutile de dire que je titillais l'interrupteur de mon humanité. Et inutile de dire que je voulais à tout prix que mon petit frère revienne. Je l'avais détesté pendant tellement d'années, pour au final être complètement dévasté de sa disparition… Finalement, qui étais-je sans lui ? Je m'étais tellement habitué à sa présence, aux émotions qu'il provoquait en moi, que je m'étais persuadé qu'il était éternel. Il était censé l'être, en plus. Sinon, à quoi cela servait-il d'être vampire ?
Tous les autres s'en étaient sortis.
Sauf lui.
C'était complètement injuste.
Mon regard se perdit une nouvelle fois dans le vague. J'avais peut-être un peu forcé sur le bourbon, mais qu'importait si j'étais sobre ou pas ? La vie n'est qu'une chienne.
Sans vraiment savoir quoi faire, je me levai du sofa du séjour et marchai machinalement vers la chambre de Stefan. Là où pourrissait sa dépouille. Quand son corps entra dans mon champ de vision, je regrettai instantanément d'être venu. Mais je n'arrivais pas à repartir.
Bordel, qu'est ce qui m'empêchait de l'éteindre ? Au moins, j'aurais pas envie de pleurer comme un gosse en voyant son cadavre… Le problème était qu'on ne me laisserait pas vivre en paix si je l'éteignais.
Mais, à la réflexion, on ne me laissait pas être tranquille non plus avec mon humanité sur "on". La seule différence serait que, sans mes émotions, je me ficherais royalement de tout. Sauf qu'ils feraient tout pour me la faire retrouver. En utilisant soit les souvenirs de Stefan, soit Kathleen. J'étais face à un dilemme auquel je n'avais aucune envie de répondre. Je n'avais d'ailleurs plus envie de rien.
Je parvins enfin à détacher mon regard du corps de mon frère et sortis de la pièce pour me rendre au salon. Je n'avais plus de bourbon dans ma chambre. Alors autant boire celui-là.
Je descendis toute la réserve en l'espace d'une heure. Et j'avais encore soif. Soif d'oublier. Et je ne pouvais même pas dire à quelqu'un de rester avec moi pour noyer ma peine, étant donné qu'ils étaient tous partis chez les Originels.
Eh bien, je n'avais qu'à me rendre chez eux ! Je n'avais que ça à faire…
Sur un coup de tête, je sortis de la pension et m'y rendis à vitesse vampirique, ayant un peu de mal à ne pas trébucher. Personne ne m'ouvrit la porte à la première sonnerie, pas plus qu'à la douzième. Tant pis, j'entrai.
Il n'y avait personne. Pourquoi n'y avait-il personne ? Ils étaient censés être là, non ? Surtout que, s'il n'y avait personne, où était-elle ?

Moi : Kathleen ?

L'appel était venu presque malgré moi, j'imagine que l'alcool y était pour quelque chose.
Non, elle n'était pas ici, Bonnie non plus. Où diable étaient-elles passées ?

Moi : Damon, que tu es bête... Pense à la technologie. Ton portable.

J'étais vraiment bourré. J'allai dans ma liste d'appels et appuyai sur son nom. Après de longues, trop longues, secondes, elle finit enfin par décrocher.

Kathleen : Allô ?

Moi : Princ- hic ! Princesse ? Où est-ce que tu es ?

Kathleen : T'es bourré hein ? Souffla-t-elle.

Je ne savais pas si elle m'en voulait, ou si elle était déçue. Peut-être les deux.

Moi : Un peu. Mais ça va, je te le promets. T'es où ?

Kathleen : Hum... Je sais pas si...

Je l'entendis vaguement s'adresser à quelqu'un d'autre, comme si elle demandait confirmation avant de pouvoir me répondre. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien foutre, bon sang ??

Kathleen : On est au Mystic Grill. Bekah et Kol sont revenus de la Nouvelle Orléans.

Moi : T'es encore avec les Originels ?

Kathleen : Ce sont mes amis. Et eux, au moins, se sont réjouis de notre retour, répondit-elle d'un ton amer. Bref, ça ne sert à rien que tu viennes alors que t'as bu comme je ne sais quoi.

Sous le charme - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant