Enfin - Chapitre 15

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La nuit fut très difficile pour Jisung, il avait eu du mal à s'endormir. Entre ses pleurs à répétition et ses pensées sombres, il éprouvait des difficultés à trouver le calme nécessaire pour se glisser dans les méandres du sommeil. Le brun n'avait fait que de se retourner encore et encore dans son grand lit vide. La présence chaude de Minho lui manquait énormément, il ressentait un énorme vide à la place du cœur. Il serrait avec force l'un de ses oreillers pour remédier au manque de sa peinture.

Le matin, son réveil sonna mais il ne daigna pas l'éteindre, laissant le bip résonner dans toute la pièce. Des larmes chaudes dévalèrent ses joues, sans un bruit, de toute façon, elles connaissaient le chemin par cœur à force. Au bout d'un moment, son père frappa à la porte, appelant le nom de son fils. Comme pour l'alarme, le brun ne répondit pas, il ne bougea même pas. Finalement, l'homme de 42 ans entra dans la pièce, un rayon de lumière artificielle s'engouffra au passage, éclairant le lit ou une boule était identifiable de dos.

– Jisung ? Appela-t-il pour la énième fois. Tout va bien ?

Comme il n'eut pas de réponse, il s'avança vers son fils. Il s'assit sur le bord du lit, non loin de la masse, repliée sur elle-même sous l'épaisse couverture blanche, malgré la chaleur. L'écrivain posa une main sur ce qu'il devina être une épaule.

– Jisung, ça va ? Tu es malade ?

Est-ce qu'un chagrin d'amour est une maladie ? Si oui, le brun était en phase terminale, au bord de la mort. Il grogna juste, ne donnant pas de réponse. Il n'avait pas la force de parler, et, il ne voulait pas se retourner pour montrer ses yeux bouffis de larmes. Le père ne savait pas trop quoi faire. Il s'était déjà retrouvé dans cette situation-là, quelques années plutôt. Il pensait avoir bien agi, d'avoir aidé Jisung à traverser cette épreuve, mais apparemment non. Le psychologue n'avait pas suffi. Son fils avait quand même oublié l'existence de son autre fils, même si lui et sa femme avaient tout fait pour ne plus en parler, ils savaient tous les deux que le jeune homme à la chevelure blonde avait vraiment existé ici. Les parents savaient que le lycéen avait vécu des épreuves difficiles et éprouvantes pour le petit garçon qu'il était. Mais eux aussi avaient eu du mal à s'en sortir, malgré tout, ils avaient réussi à garder la tête haute devant leur autre fils. Celui dont ils réussiraient l'éducation, celui dont ils ne foireraient pas tout, ne menant pas Jisung au suicide. C'est pour cela qu'il mettait tout en œuvre pour aider au mieux le brun dans sa vie. Ils voulaient qu'il ait un avenir radiant et prospère, loin de toutes les ténèbres dans lequel il avait pataugé encore et encore plus jeune.

Du côté de Jisung, la présence de Minho près de lui l'avait aidé à surmonter la nouvelle de son frère, puis, le souvenir de son suicide, dans la même chambre où il dormait paisiblement, avant. Mais maintenant que l'autre brun avait disparu, après la tristesse engendrée par sa disparition, tout lui était revenu dans la gueule. Il n'avait pas pu s'empêcher de se poser un tas de question sur le suicide de son frère. Si c'était de sa faute ? Pourquoi il l'avait fait ? Depuis quand il en avait l'idée ? Peut-être depuis le premier souvenir de Jisung, ou ils peignaient gaiement dans la pièce, de grand sourire sur leurs bouches. Le lycéen ne connaissait pas son frère, ce qui l'énervait, pourtant, le blond avait eu l'air si heureux, si radieux. Qu'est ce qui avait pu le pousser au suicide, quel évènement majeur avait pu être si terrible, si anéantissant pour que "Channie" décide de mettre fin à ces jours comme cela. Ça pouvait arriver à tout le monde de penser au suicide, c'était plutôt simple. Mais sauter le pas, ou directement par la fenêtre, était beaucoup plus compliqué. C'était une épreuve beaucoup plus dur.

– C'est par rapport à ton frère ?

Jisung se raidit instantanément. Évidemment c'était pour lui, mais aussi énormément pour Minho, mais le brun ne pouvait le dire. Il puisa dans ses forces restantes pour répondre à son père.

Paraphrénie || MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant