Jisung cligna plusieurs fois des yeux, la bouche ouverte sous l’effet de surprise. Ça ne pouvait pas être vrai. Ce n’était pas possible, d’un point de vue logique et rationnel. Son dessin ne pouvait pas être, tout à coup, devenu vivant. Et pourtant, il en avait tout l’air.
Minho avait le buste légèrement penché vers le brun. Il était habillé exactement comme sur la peinture dont s’occupait Jisung. Il avait sa chemise violette, son pantalon noir et son ras-de-cou de même teinte. Et tout comme sur la toile, il avait un doux sourire et les yeux brillants de malice.
Jisung était vraiment déboussolé de ce qui se passait devant lui. C’était à ne rien y comprendre. Il ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Il n’osait même pas bouger de peur de faire disparaître l’autre brun.
– Tu… Tu es… Vraiment là ?
Minho poussa un petit rire qui résonna comme une douce mélodie dans la pièce, Jisung en perdit encore plus ses mots. Il encra son regard sur celui du lycéen, sondant ses yeux marron foncé. Le brun se sentait perdre pied, s’il n’était pas déjà assis, il se serait écroulé par terre.
– Oui. Comme tu peux le voir, je suis bien là.
Le jeune homme sourit encore plus, ses yeux amandes se fermèrent en une forme de croissant. Ça voix, Jisung n’avait jamais pu la représenter, ni même l’imaginer correctement dans ses pensées. Elle lui allait si bien. Son ton était calme et posé, il n’avait pas mis beaucoup d’intonation dans sa voix, mais il n’en avait pas besoin. En l’espace de deux phrases, Jisung avait pu remarquer qu’il possédait une grande éloquence.
– Mais… Ce n’est pas possible. Enfin… Tu es une peinture !
Jisung se redressa sur son siège en bois, comprenant soudainement la situation plus clairement. Il voyait, en chair et en os, une peinture, un dessin, qu’il faisait depuis 1 an. Il avait tellement dû l’avoir en face de lui, tellement y penser, que maintenant, il le voyait.
– Je dois être fatigué par le sport, il faudrait peut-être mieux que j’aille me coucher.
Jisung passa ses mains sur son visage, avant de secouer la tête. Mais quand il la releva, Minho était toujours debout. Il était maintenant droit, les mains croisées derrière le dos et la tête légèrement penchée sur le côté, en signe d’incompréhension. Le brun retint sa respiration puis détailla sa peinture devenue humaine. Il était exactement comme il l’avait dessiné maintes et maintes fois.
Il avait ce même visage, avec son nez droit, ses longs cils et ses magnifiques yeux dont Jisung avait eu du mal à dégoter la bonne teinte. Il avait mélangé le marron divers fois, avec à chaque fois une petite touche de différente couleur ou avec un dosage différent. Il avait finalement obtenu un marron clair, presque satiné. Pareil pour ses cheveux bruns presque noirs. Il mettait toujours du marron puis rajoutait du noir au niveau des racines, sans oublier, bien sûr, les zones d’ombre.
Sa peau était de la même teinte qu’il choisissait à chaque fois, elle était blanche mais légèrement bronzé. Jisung poussait le réalisme plus loin en la rendant plus marron quand le jeune homme était dépeint dans un paysage ensoleillé, comme s’il avait pris des couleurs par lui-même.La proportion de son corps correspondait à celle que représentait le brun. D’ailleurs, celui-ci rougit en remarquant ses clavicules dépassées de sa chemise. Il se rapprocha encore plus de la couleur de la tomate en apercevant ses cuisses galbées dans son pantalon. Minho le regarda faire sans rien dire, seul un petit sourire éclaira son doux visage.
Jisung redressa la tête vers son visage. C’est à ce moment que le soleil réapparu, alors qu’il était caché par les petits nuages flottant dans le ciel bleu clair. Les rayons se posèrent sur le dessus de sa tête ainsi que sur son profil gauche. Ils illuminèrent son œil marron, le rendant plus limpide encore, et ils marquèrent ses traits du visage, surtout sa mâchoire et ses pommettes.
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Paraphrénie || Minsung
FanfictionJisung à commencer à idéaliser, une peinture qu'il a réalisé. Il s'est enfermé dans sa bulle, au fond de son cœur une étincelle brûle. Quand Minho, sa peinture, va apparaître, une relation idyllique va naître. Un feu ardent va se consommer, et sur s...