Les révisions - Chapitre 5

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Jisung se sentit peu à peu revenir à lui, après un rêve des plus étranges où tout ce mélangeait et partait en cacahuètes. Sa chambre était plongée dans le noir, seule la lumière de son réveil propageait un faible rayon lumineux. En regardant l'objet, il constata qu'il était déjà neuf heures passées. Le brun en fut ravi, même le week-end, il se levait toujours tôt, il en profitait pour avancer encore plus sur ses toiles, il n'aimait pas rester dans son grand lit vide, pendant des heures, à ne rien faire.

Il alluma sa lampe de chevet en zieutant partout, observant chaque recoin de sa chambre qu'il voyait depuis son lit. Évidemment il n'avait pas oublié tout ce qu'il s'était passé la veille, avec la prise de vie soudaine de son dessin. Jisung eut un doute pendant une seconde, un désespoir que tout cela ait été un rêve, quand il ne remarqua aucun autre être vivant. Mais non, il vit finalement la tête brune du jeune homme dans le coin de la pièce, à côté du petit dressing.

Le lycéen se leva de son lit et s'avança doucement vers la masse endormit, à même le sol. Minho était allongé sur le côté gauche, son bras lui servait d'oreiller. Jisung eut un pincement au cœur en le voyant dormir par terre, sur le parquet dur et froid. Il s'accroupit au niveau de sa tête et se mit doucement à l'observer. Il avait une mèche brune qui lui tombait sur les yeux et sa bouche était entre-ouverte, laissant échapper un souffle d'expiration.

Jisung approcha sa main et repoussa doucement ses cheveux, dégageant son visage. Le bout de ses doigts effleura délicatement sa peau. D'un coup, Minho fronça les sourcils, puis, il papillonna doucement des yeux. Une fois réveillé, le jeune homme posa son regard, encore endormi, sur celui de Jisung.

– Excuse-moi, je t'ai réveillé, murmura le brun.

Minho sourit mollement, toujours un peu somnolent.

– Ce n'est pas grave ça. Le réveil en vaut la peine si j'ai cette vue-là.

Jisung rougit en se mordant la lèvre inférieure. Il n'aurait jamais pensé que son dessin pouvait être aussi dragueur. Il tourna la tête pour regarder son parquet, qui ne risquait pas de lui lancer une disquette.

– Tu as dit, hier soir, que tu n'avais pas besoin de dormir, rétorqua le brun en regardant toujours ailleurs.

Le jeune homme avait déclaré, la veille, ne pas avoir besoin de sommeil, et avait assuré à Jisung qu'il ferait autre chose pendant la nuit. Minho, qui souriait toujours, murmura d'une petite voix :

– Je pensais ne pas en avoir besoin à vrai dire. Il faut croire que si. Je suis aussi ignorant que toi là-dessus, je ne sais pas ce qui m'arrive.

Le lycéen reporta enfin son attention sur l'interlocuteur.

– Pourquoi tu n'es pas venue dans mon lit ? Plutôt que de te coucher par terre ?

Minho souffla du nez sans ce dépêtre de son sourire.

– Tu crois vraiment que j'allais rentrer dans ton lit, comme ça, sans te demander, alors que tu dormais profondément ?

Jisung fronça les sourcils en haussant les épaules.

– Bah pourquoi pas ? Et puis comment tu savais que je dormais profondément ? J'avais peut-être juste les yeux fermés à ce moment présent.

Minho étira encore plus ces lèvres, fixant le brun dans les yeux, sans les lâcher une seconde.

– Parce que ça ne se fait pas Sungie. Je ne peux pas savoir si tu es d'accord ou non. Et puis, je le sais parce que je t'ai regardé dormir un petit temps. Ça se voyait que tu étais pleinement endormi.

Et encore une fois, Jisung rougit, il dut tourner la tête pour ne plus croiser le regard profond et intense de Minho. Bizarrement, il ne trouva pas ça étrange et mal sain que l'autre brun l'ait regardé roupiller. Il était juste un peu gêné que Minho l'ait fixé longtemps, tout comme Jisung l'avait fait. Il comprit bien ce besoin d'observer l'autre, surtout dans un assoupissement, là où il est possible de détailler quelqu'un sans se faire attraper. De prendre le temps de contempler chaque détail de la peau, chaque courbure du visage, chaque élément composant la tête. C'était comme dans un musée, comme regarder une œuvre d'art, il fallait du temps pour l'apprécier, en comprendre chaque forme et là où en voulait venir l'auteur.

Paraphrénie || MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant