Paraphrénie || Minsung

La fin - Chapitre 22

Un air frais vint caresser le visage de Jisung alors qu'il avait les yeux fermés. Il sentait un sol dur sous lui mais des brins d'herbe doux sous ses doigts. Il ouvrit les yeux mais dut les fermer en voyant le soleil bien haut au-dessus de lui. Il rouvrit les paupières petit à petit pour s'acclimater à la lumière, après de longues heures dans le noir complet.

Il observa calmement ce qui se trouvait autour de lui. Il était allongé dans une petite clairière entourée d'arbres aux hautes branches. Il entendit les bruits d'un ruisseau non loin de lui. Des fleurs jaunes et rouges se détachaient ici et là de l'herbe bien verte. Des nuages bien blancs flottaient doucement dans le ciel bleu azur.

Mais surtout, sur sa gauche, Minho était là, lui aussi allongé. Il avait ses yeux clos, son ventre montait et descendait lentement. Il avait un fin sourire sur les lèvres. Jisung se mit à l'observer, à le détailler. Ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de bien le regarder. Quand il le voyait dans ses rêves, et ses cauchemars, il ne le détaillait pas. Il se contentait de l'engueuler, de l'embrasser ou de le repousser.

Il souffla longuement, il en avait oublié à quel point il semblait irréel tout en semblant parfaitement normal, comme un humain basique. Le vent venait soulever une mèche de sa frange qui tombait sur son front, alors tout naturellement, Jisung approcha sa main et décala lentement la mèche rebelle. Puis, il resta allongé sur le côté et continua d'étudier son magnifique profil. Avec son long nez qui ne dénotait pas avec le reste de son visage. Avec sa petite mais tranchante mâchoire. Et enfin sa bouche si parfaite que Jisung avait adoré explorer avec la sienne.

– On est bien là ?

Le brun sursauta lorsque la voix de Minho se découpa sur le chant des oiseaux et le ruissellement du ruisseau. Le jeune homme n'avait toujours pas ouvert les yeux, ni même bougé.

– Oui... C'est vrai.

– Tu sais Jisung, tu pourrais rester là avec moi pour toujours.

Jisung déglutit, il en rêvait de ça, rester avec l'autre brun pour toujours. Et il avait essayé de réaliser se rêve, mais ça n'avait pas marché. Enfin Minho bougea, il se mit sur le côté et ancra ses yeux dans ceux de Jisung. Ils étaient brillants d'une lueur déterminée.

– Et... Comment ?

Minho sourit en observant à son tour le visage de son créateur. Jisung ne dit rien et ses joues rougirent même un peu en sentant son regard scruter la moindre parcelle de sa peau.

– En mourant.

Le brun ouvrit la bouche, totalement surprit. Minho l'avait dit si calmement, comme si c'était une petite broutille. Comme si ce n'était pas s'ôter la vie de manière délibéré.

– Quoi ?

Le son s'étrangla dans sa gorge et son cœur se mit à battre plus vite. Pas parce que le visage de son bien aimé se trouvait à quelques centimètres du sien, mais parce qu'il avait peur. Peur que Minho lui demande réellement de mourir.

– Si tu meurs maintenant, tu me rejoindras ici, dans ce magnifique paysage. Et on sera que tous les deux, pour l'éternité.

– Mais... Ce n'est pas possible, il n'y a rien après la mort... Enfin je pense.

Au fond, qu'est-ce qu'il en savait ? Après tout, ça serait génial de rester avec l'autre brun ici, rien qu'eux deux.

– Est-ce que tu pensais que c'était possible pour ta peinture de prendre vie ?

Jisung se mordit la lèvre inférieure puis hocha négativement la tête.

– Alors voilà, rien n'est impossible tant qu'on y croit un peu.