Chapitre 32

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Elle était arrêtée devant moi et j'attendais ses explications...

- Saly qu'est ce qui se passe demandais-je pour briser ce silence qu'elle avait instauré depuis sa sortie des toilettes

Elle avait commencé à pleurer tandis que j'attendais toujours des clarifications même si je me doutais déjà de ce qui en était vu son état...

- Saly je t'ai posé une question ? Qu'est ce qu'il y a ? Et pourquoi tu pleures ? Redemandais-je

- Marianne... Dit-elle avant de fondre en larmes

Elle me faisait vraiment de la peine à cet instant car si ce que je pensais s'avérait vrai, elle avait effectivement de bonnes raisons de pleurer...

Le père de Saly, mon oncle avait toujours été un homme sévère et intransigeant en ce qui concerne l'éducation de ses filles.

Il ne tolérait aucun écart surtout en ce qui concerne le respect de la religion et le connaissant, il serait capable de battre Saly jusqu'au sang s'il apprenait qu'elle était enceinte...

Il est vrai que la religion condamne la fornication aussi bien pour la femme que pour l'homme. Mais c'est sur la femme que la norme et la répression se font effectives, car la transgression est rendue visible par l'enfantement. C'est la femme qui tombe enceinte montrant ainsi publiquement le résultat de l'acte commis...

Ma mère ne le savait sûrement pas et je me demandais jusqu'à quand elle comptait cacher sa grossesse...

- Saly, tu peux me parler... Je ne suis personne pour te juger dis-je pour la rassurer

- Papa va me tuer reprend elle en pleurs

C'était donc vrai, Saly était vraiment enceinte...

- Depuis quand Saly ? Est-ce que maman le sait ? Demandais-je même si je savais pertinemment que non

- Non... non... Ne lui dis pas s'il te plaît Marianne, je t'en supplie me demande-t-elle nerveusement

Elle était sûrement entrain de délirer pensais-je

- Mais Saly, comment veux-tu cacher une telle chose... Une grossesse ça avance, ça se voit... Dans quelques semaines ton ventre se remarquera, maman verra les symptômes comme j'ai pu le remarquer aujourd'hui...Tu ne pourras pas cacher cela indéfiniment à moins que...

Elle n'allait quand même pas me dire qu'elle comptait avorter

- Ne me dis pas que... Saly, je vais te parler honnêtement car tu n'es plus une enfant. Il va falloir que tu assumes à présent les conséquences de tes actes car personne ne le ferra à ta place. Tu n'es plus seule, un être vivant grandit en toi et il a droit à la vie comme toi et moi malgré les circonstances de sa naissance...

... Bien sûr que mon oncle ne va pas t'applaudir Saly, tu le connais très bien, c'est ton père. Tu sais ce qu'il en pense donc j'estime que tu savais à quoi t'attendre.

... La société aussi n'est pas clémente dans ces genres de cas alors il va falloir t'y faire. Et j'espère que tu ne comptais pas t'en débarrasser, ça ne serait qu'un péché de plus et peut-être que c'est le seul enfant qui t'es destiné.

J'imaginais déjà ce que certaines mauvaises langues allaient proférer en interne. Ils étaient capables de dire que ma mère n'avait pas bien surveiller Saly comme elle l'avait fait avec moi car contrairement à elle, moi je n'étais pas tombée enceinte avant le mariage...

Et pourtant ça n'avait rien à avoir avec le fait que Saly n'était pas sa fille... Nous avions juste des convictions différentes.

J'imaginais aussi la détresse de sa mère après l'annonce de la nouvelle. Elle disait toujours que Saly était la plus réfléchie de ses filles et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle avait accepté qu'elle tienne compagnie à ma mère après mon mariage.

La maîtresse de mon mariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant