Chapitre 43

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Chaque personne a sa façon tout à fait particulière de sentir et de vivre sa maladie et sa santé, indissolublement liée à son vécu, à chaque étape de sa vie, chaque rencontre, chaque moment et événement qu'il/elle a construit ou subi... Dans son trajet médical, comme dans les autres domaines de sa vie...

Quand on parle de la maladie et de la santé, on doit parler de tout. De tout, oui, mais de tout« de soi » : très peu de personnes parlent de la santé en termes généraux parce que la maladie, on ne la connaît que quand on l'a vécue.

Malheureusement, on ne s'intéresse pas à ce qui ne nous concerne pas...

Voilà c'est comme ça, Quand une personne malade se rend à l'hôpital, elle ne se pose pas de questions sur la santé en général. Elle ne pense qu'à sa maladie qui pèse souvent trop.

Pour cette personne malade « Etre en bonne santé, c'est ne pas avoir ce qu'elle a ».

C'est quand on est malade qu'on sait ce que c'est d'être en bonne santé...

Dès que le docteur nous avait annoncé le problème de Rachid. Nous avions commencé à rechercher activement un donneur de rein pour lui...

Je priais Dieu de toutes mes forces afin que cette personne compatible se présente pour sauver la vie de mon enfant...

Ça c'était parce que j'étais dans cette situation tragique. Étant donné que la vie de mon fils était directement impliquée...

Sinon en temps normal, moi aussi je ne recherchais pas de personne dans ce cas pour apporter mon aide si possible. Je ne m'y intéressais pas. Tout simplement parce que ce n'était pas mon problème.

Quand je pleurais de toutes mes forces pour la vie de mon fils, je ne pouvais m'empêcher de penser que cette personne compatible qui pourrait le sauver se trouvait également quelque part mais pensait malheureusement comme moi auparavant...

Hélas c'est ça la réalité de la vie...

Lorsque le docteur m'avait annoncé qu'il avait enfin trouvé un donneur de rein compatible, j'étais folle de joie. Mon fils allait être sauvé. C'était une excellente nouvelle pour moi...

Mais je ne pouvais tout de même pas m'empêcher de penser à ce qu'il m'avait dit à propos de l'état de santé de cette femme qui avait décidé de donner une seconde chance de vie à mon enfant.

Je ne pouvais m'empêcher de réaliser l'immensité de son geste. Malgré son état de santé, elle s'était proposée pour sauver une vie et pas n'importe laquelle, celle de mon fils...

Je ne pouvais tout simplement pas m'empêcher de compatir à la souffrance de cette femme malgré ma joie et mon soulagement pour Rachid...

Cathy était la dernière personne que j'aurai imaginé lorsque le docteur m'avait annoncé la nouvelle...

C'était la dernière personne que j'aurai pensé retrouver dans cette chambre d'hôpital. Pourtant c'était bien elle...

Lorsque mon regard s'était posé sur elle, je ne pouvais m'empêcher de couler des larmes...

Elle ne ressemblait plus à la jeune femme que j'avais reçu quelques mois plutôt dans mon bureau...

La maladie l'avait énormément affaibli. Son visage était si pâle et terne. Elle avait perdu énormément de poids. Elle avait l'air fatigué...

- Cathy dis-je la voix enrouée, les yeux pleins de larmes

- Marianne me répond-elle faiblement

Je pensais en entrant dans cette chambre à tout ce que j'allais bien pouvoir dire à cette femme pour lui exprimer mon immense gratitude. Mais à sa vue j'avais perdu tous mes mots d'un seul coup.

La maîtresse de mon mariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant