Chapitre 12 : Rituel

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TW: Ce chapitre contient des élèments pouvant choquer les plus sensibles d'entre vous. Je vous invite à ne pas le lire si vous êtes sensible aux scènes violentes, aux cadavres etc...

Pdv Laker

Je haïssais Stan pour cette manie qu'il avait de toujours tout précipiter dans ma vie. 

Il était tôt, bien trop tôt. 

Certaines choses devaient rester secrètes. Les règles devaient être respectées, la règle numéro 6 était la plus importante. Et je n’aimais pas transgresser les règles, Stan le savait plus que personne. 

Je passais ma main dans mes cheveux, mais cela ne suffit pas à me calmer. Même ce simple geste qui me déstressait d’habitude était calculé, il me blanchissait.

Je la sentais arriver. Violente. 

Je pouvais encore voir son corps dans mon lit. 

Si belle, si forte et à la fois si fragile. Mais malgré tout, elle dégageait une prestance indéfinissable.

Ma jambe se mit à trembler tandis qu’elle apparaissait sur mon bureau.

J'avais d'abord eu le réflexe de me précipiter pour l'aider.

Mais cette fois son corps avait perdu de ses couleurs. Il était pâle, vide.

Goutte après goutte.

Mais elle ne répondait pas à mes appels.

Son rire cristallin était resté suspendu dans les airs pour toujours,
ou bien mon imagination l'avait créé de toute pièce. 

Le liquide coulait sur mes papiers.

Elle ne serrait pas ma main. 

Ses gestes si doux devenaient glaciaux. 

Je tentais de canaliser ma crise, en vain. 

De larges entailles parcouraient son corps nu. Traçant chacune de ses courbes une par une. 
Toutes se rejoignaient au niveau de son cœur. 
Le sang encore chaud bouillonnait hors de ses plaies.

Sa cardioïde était tranchée, et sa tête, autrefois si belle, penchait lamentablement du côté droit. Retenu seulement par quelques centimètres de peau.

Rouge. Sombre. Vide.

Elle était devant moi, leurs deux visages se superposaient tandis qu’elle me regardait désemparée.

Le sang s’écoulait sur elle, et j’aurais voulu me précipiter pour l’aider.

Ça ne devait pas arriver maintenant. Elle ne devait pas comprendre.

Je secoua la tête pour supprimer cette vision, en vain.

Elle était morte à son tour.

Le sang dégoulinant sur son corps, sa chair apparente, rien de tout cela ne s’effaçait de mon esprit.

Ses poignets étaient marqués par les spirales qu’il avait sûrement tracées minutieusement. 

Tous ces chemins sur son corps l'avaient mené vers la mort. 

Combien de temps avait-elle hurlé ? 
Combien de temps allait-elle le supplier, me supplier.

Sa bouche ouverte était le seul vestiges de ses plaintes.
Mais personne n’avait entendu. 
Personne sauf moi. 

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