Angels of the Hunt

Chapitre 26 : Double S

Pdv Jason

– Elle ne veut toujours pas parler ?

– Non...

Adam revenait de la chambre de la brune, mais celle-ci restait muette. Elle refusait de communiquer sur ce qui c'était passé à Monaco, et j'avais l'impression de revenir des mois en arrière. Ivy se refermait sur elle même lorsque Laker n'était pas là et c'était une réaction que je n'arrivais pas à comprendre.

– Cette situation à trop durée.

Devant mon air énervé, Adam parut affolé.

– Ne va pas la brusquer, il ne faut pas qu'elle se braque encore plus.

– Ça fait trois jours Adam, trois jours que l'organisation tourne au ralentit car personne ne prend de décisions.

– Elle n'est pas prête à ça.

En tant qu'ombra, Ivy était désormais la seule à pouvoir prendre des décisions en l'absence de mon frère de cœur. Je devais avouer qu'au début je n'avais pas compris son choix de la nommer ombra, mais Ivy était une femme forte, intelligente et entraînée. Laker avait sûrement ressenti le besoin de la protéger pour expier ses fautes. Mais en réalité, elle n'était forte qu'en sa compagnie et il ne s'en rendait pas compte. Il l'avait brisé un peu plus sans le vouloir, il l'avait rendu accro à elle, si bien que s'en était dangereux.

– Elle n'a pas le choix.

Je me devais d'être ferme pour le bien du district. Les décisions devaient être prises, sinon c'était Laker et tout notre groupe qui en pâtirait. Ivy était en réalité notre seule espoir, mais son besoin d'affection et sa dépendance la tuait à petit feu.

Adam soupira, il semblait sceptique mais je savais qu'il avait conscience de la situation. Avant d'être médecin, il avait fait des études en psychologie. C'était le premier à avoir remarqué la dépendance malsaine qui s'était créée entre Laker et Ivy.

Malgré tout, je me dirigeais vers la chambre où se trouvait mon amie. Je toquais et attendis son approbation avant de rentrer. Je la trouvais assise sur son lit et elle me regarda sans dire un mot. Je n'avais pas osé l'affronter depuis que j'avais été la chercher à Monaco, elle ne m'avait pas adressé la parole alors je ne l'avais pas fait non plus. Elle plongea son regard dans le mien et je ne pus m'en détacher.

Souffrance et solitude.

Elle souffrait de son absence, pourtant cela ne faisait que trois jours. Les cernes marquaient son visage et son teint de porcelaine était ternis par la fatigue. Ses mains portaient les traces des crises qui l'accablaient jour et nuit.

Ses émotions semblaient l'attirer peu à peu dans les profondeurs. Mais ce qui me brisait le plus le cœur, c'était qu'elle les laissait faire, sans doute trop faible pour lutter. Elles s'attaquaient à elle sans vergogne et son regard emplit de larmes m'implorait de les faire partir.

Ce regard je le connaissais bien, il avait le même lorsqu'il veillait tard le soir. Je m'étais toujours senti impuissant, comment comprendre et aider quelqu'un dont l'âme est emprisonné par la mort ?

— Ivy ma douce ?

Je voulais lui montrer mon affection car elle n'était pas seule et elle devait le comprendre. Elle releva son regard noyé par la tristesse vers moi et renifla bruyamment.

— Je... je suis désolé...

Elle ne finit pas sa phrase et éclata en sanglots incontrôlés. Son corps était secoué de soubresaut et je m'assis à ses côtés.