Chapitre 27 : Phénix

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– Les chiens ne sont pas autorisés.

La réceptionniste n'avait même pas relevé la tête de sa paperasse et je décida d'ignorer sa remarque désobligeante sur mon compagnon.

– Bonsoir, j'ai réservé une table.

– Le chien.

– C'est un chien d'assistance.

Elle me regarda de haut en bas d'un air hautain avant de souffler et de feuilleter son carnet.

– Quel nom ?

– Laker.

Sa tête se releva vers moi une nouvelle fois et sa mâchoire semblait sur le point de tomber. Porter son nom pour une soirée me procurait une sensation étrange. Je pouvais encore sentir mes entrailles se déchirer lorsque je pensais à lui. Mon cœur et mon cerveau se livraient une lutte sans merci et je souhaitais que mon cerveau la remporte, pour l'instant.

– Veuillez m'excuser Madame. Ce sera au fond à droite.

Visiblement, les clients lambda n'étaient pas bien traîter ici. Je pris le temps de vérifier une dernière fois ma tenue avant de rentrer dans la salle. Je portais une robe crème satiné dont le drapé mettait en valeur les courbes de mon corps. J'avais choisi d'assortir mes accessoires à ma tenue et m'étais maquillée sobrement. Mes longs cheveux bruns étaient légèrement ondulés et descendaient en cascades le long de mon dos nu.

Je pénétrais enfin dans la grande salle, la tête haute, au centre se trouvait un orchestre de chambre jouant une musique douce comme fond sonore. Je n'eu aucun mal à repérer mes trois collaborateurs qui me regardaient de manière insistante.

Lorsque j'arriva enfin au niveau de la table, l'un d'eux se leva afin de tirer ma chaise. Je m'assis sans un mot et Alza se coucha à mes pieds. Il avait bien grandi et atteignait presque sa taille adulte, plus le temps passait et plus il devenait intimidant.

– Bonsoir à tous.

J'observa les trois hommes tour à tour. Le premier sur ma gauche semblait âgé, je lui donnais au moins la quarantaine, son crâne commençait même à être légèrement dégarni. En face de moi se trouvait un homme d'une vingtaine d'années, ses mains étaient noircies par des tatouages en tout genre et il avait plusieurs piercings au visage. Enfin, à ma droite se trouvait un jeune homme, lui aussi âgé surement d'une vingtaine d'années. Ses cheveux noirs tombait légèrement sur son visages et il jouait discrètement avec l'une des nombreuses bagues qu'il portait aux mains.

– Les rumeurs sont donc vraies.

C'était le plus âgé qui avait parlé et je commençais rapidement ma prise de parole afin qu'ils ne se désintéressent pas de moi ou me méjugent. Je pris une discrète inspiration avant de me lancer, je devais me mettre dans la peau d'une cheffe d'organisation criminelle. Lorsque je relevai la tête vers les trois hommes, il n'y avait plus une once de sympathie dans mon regard.

J'étais son ombra, sa remplaçante, je devais lui faire honneur.

– Nous n'allons pas nous attarder, parlons affaires Messieurs. Rodriguez je t'écoute.

C'était l'homme le plus âgé, mais aussi un de nos plus fidèle fournisseurs d'armes.

– Nous avons réussi à développer un nouveau modèle. Il devrait être prêt dans un mois environ.

Ces paroles ne m'intéressaient pas réellement et mon esprit divaguait en Italie. Est-ce qu'il souffrait autant que moi ?

– Les délais sont trop courts, vous en êtes capable en moins de temps.

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