Angels of the Hunt

Chapitre 13 : Jour-J

– ...faire des provisions. Nous vous rappelons que tout usage de biens personnels est interdit durant toute la durée de la chasse. 

– Merci pour toutes ces précisions Karena. Et vous ? Avez-vous réglé vos dettes ? Résolu cette broutille entre voisins ? 

– Allons Joe, n'allez pas stresser nos téléspectateurs... Pour rappel-

Laker venait d'entrer dans la pièce, et accessoirement d'éteindre la télé alors que je regardais les informations. Je lui jetais un regard noir mais il m'ignora royalement. 

Quand j'avais quitté son bureau il y a deux jours, je n'avais pas pu retenir mes larmes. J'avais eu si peur que je m'étais vue mourir au moins une bonne centaine de fois en quinze minutes. 

Il avait fait une crise, je ne savais pas vraiment de quelle nature, mais j'avais bien vu qu'il n'était pas dans son état normal. 

L'ambiance dans la pièce était tendue. Tout le monde était silencieux, même Michael qui était habituellement toujours joyeux ne disait rien. La tension était palpable et le moindre faux pas risquait de tout faire exploser. Adam, le médecin qui m'avait soigné à ma sortie de la cave nous avait rejoints ce matin et les retrouvailles avec les garçons étaient le seul moment joyeux de la journée. 

Il était 13h, j'avais donc un peu de temps devant moi pour aller rendre visite à mon père. Je me levais du canapé et me dirigeais vers l'entrée. J'allais sortir mais fut stoppé dans mon élan. Je me retourna et découvris, sans surprise, Laker derrière moi. 

– Tu fou quoi ? 

Après m'avoir ignoré, il semblait déterminé à décider pour moi. 

– Je sors.

– Et depuis quand tu as le droit de sortir  seule ? 

Son comportement m'exaspérait mais il avait raison, si je sortais je prenais le risque de croiser quelqu'un que je connaissais. 

– Je veux juste sortir une heure...

– Je t'accompagne.

– J'ai besoin d'être seule. 

Je ne voulais pas qu'il m'accompagne, encore moins là où j'allais ; c'était personnel. Mais au fond je savais que c'était la seule solution.

– Tu n'as pas vraiment le choix. 

– D'accord. J'ai besoin d'aller au cimetière. 

Il parut d'abord surpris mais revêtit rapidement son masque impassible. Il se dirigea vers le garage et je le suivit. Nous montâmes dans un SUV plus discret qu'une de ses voitures de luxe. 

Durant le trajet, personne ne parla et nous ne croisions pas grand monde. Les rues étaient désertes, chacun devait se préparer chez soi, en famille. 

En famille...Je me demandais ce que devenait ma mère, elle ne m'avait pas chercher. Et je devais avouer que cela m'avait blessé au départ. Au final, peut-être avait t-elle été soulagée par ma disparition. 

Laker se stoppa et sortit de la voiture, nous étions arrivés. Je m'engoufrais dans les allées lugubres et il fit de même. A un croisement il s'arrêta et se tourna vers moi.

– Je tourne à droite, si tu me cherche c'est là troisième tombe au fond. Ne tente pas de repartir sans moi. 

J'hochais la tête et il partit. Je me demandais à qui allait-il rendre visite, mais ça ne me regardait pas vraiment. Pour ma part je partis dans la direction opposée jusqu'à arriver à sa tombe.