Je me réveillai lentement. Il me fallut quelques secondes pour comprendre où j'étais et ce qu'il s'était passé. Je n'avais aucun souvenir des événements qui s'étaient déroulés après que je sois sortie de ce maudit terrier avec Kirrogstag, mon corps n'avait sûrement pas été en mesure de me garder éveillée. Je me levai, ignorant les douleurs qui pulsaient dans mon épaule et le reste de mon corps. On avait bandé mes blessures. Je n'avais qu'une envie : rester dans mon lit et qu'on me chouchoute. Mais je ne pouvais pas me reposer l'esprit tranquille tant que je ne connaissais pas l'état de Kirrogstag. Sa chambre était vide, son lit soigneusement fait, je descendis au salon du manoir, espérant l'y trouver. Nemy était installée dans un fauteuil, un livre dans les mains. Dès qu'elle réalisa ma présence, elle se leva.
—Adria ! Qu'est-ce que vous faites debout ? Vous feriez mieux de retourner vous coucher, le médecin a dit que vous aviez inhalé une quantité de
—Nemy, où est Kirrogstag ? la coupai-je.
—Vous ne devriez pas vous préoccuper du prince. Votre santé passe avant tout. Venez vous allonger, je vais demander au cuisinier de vous apporter une soupe. Le docteur m'a aussi donné des
—Nemy ! Je veux voir Kirrogstag ! C'est un ordre.
Nemy s'excusa, refusa de m'obéir et voulut me guider vers ma chambre. Je me dégageai et me dirigeai vers la sortie. Toute cette agitation aggrava les lancinations de mon épaule. Je marchai à grands pas au centre d'entraînement. Des soldats essayèrent de me parler dès qu'ils me reconnurent, je n'écoutai aucun deux. Le bureau de Kirrogstag, vide. Celui du lieutenant Valkorsag Sinkahn, vide. Ma respiration s'accéléra davantage, je devais avoir l'air d'une folle. Après tout, je n'étais pas si loin de le devenir.
—Bon sang, Adria ! Pourriez-vous cesser de vous agiter ? s'agaça Nemy en me rattrapant. Qu'est-ce que je vais dire au prince s'il apprend que je vous ai laissé sortir ?
—Kirrogstag ? Où est-il ? Que t'a-t-il dit ?
—Je ne parlais pas de lui. Votre cousin vous a confié à mes soins.
Mes forces me quittèrent, je glissai sur le sol. Des larmes roulèrent sur mes joues, je ne savais plus pour quelle douleur elles existaient. La peine de mon cur ou mes plaies à vif ? J'entendis ma dame de compagnie soupirer d'agacement. Elle s'accroupit et me releva. Je n'avais plus le courage de m'opposer à elle.
—Vous êtes comme votre mari, Adria. À peine réveillée que vous criez son nom ! Rentrons d'abord à la maison. Quand vous aurez mangé et que j'aurai changé vos bandages, je vous conduirais au prince Kirrogstag.
—Il il est vivant ?
—Bien sûr qu'il l'est ! Venez maintenant.
—Le poison ?
—Il est actuellement sous traitement. Les herboristes et médecins de la bibliothèque l'ont pris en charge dès notre retour à Seiweledèr. Vous n'avez rien à craindre pour lui.
Nemy me raconta les événements déroulés après que je me sois évanouie. Les membres de la Légion avaient été interrogés et enfermés, leur réseau démantelé. Kirrogstag et moi avions été pris en charge en priorité par les médecins avant de s'occuper de l'armée ainsi que des prisonniers. Sinkahn et Nemy avaient passé la veille à calmer les habitants de la ville. Ils exigeaient d'obtenir justice. Des émeutes aux abords du centre s'étaient formées. Là-bas, mais aussi devant les Weller. Beaucoup se sentaient trahis par Callie. D'autant plus qu'ils l'avaient soutenue après la perte de sa sur. J'appris également que mon cousin avait été amené en prison par sécurité, malgré son aide précieuse, les gens n'étaient pas prêts à lui pardonner. Je soupirai à la perspective du travail qui nous attendait.
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Les routes du Nord
RomanceSuite à la fuite de sa cousine, Adria se retrouve obligée d'épouser le prince Kirrogstag Neulkahn dont elle n'a entendu que des histoires peu rassurantes. Alors qu'Adria s'efforce de faire sa place dans son nouveau pays, son beau-père ordonne au je...