Chapitre 2 : Secrets et Solidarité à Dilur

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Je m'éveille à moitié engourdi, percevant le bruit venant d'en bas. Ils doivent déjà être attablés pour un bon petit déjeuner. En descendant, je constate que seules Sillicia et Juline sont présentes.

"Eh bien, tu as dormi longtemps, il doit être onze heures maintenant", commente Juline.

"Onze heures ?! Déjà !"

"Je suppose que tu as faim ?"

"Pas vraiment, en fait, je pense plutôt que nous devrions sortir pour rencontrer la personne que vous m'avez recommandée."

Je tourne mon regard vers Sillicia qui n'a pas parlé depuis mon réveil, mais qui m'observe attentivement.

"Sillicia, tu l'accompagnes, s'il te plaît ?"

D'un signe de tête, elle accepte, puis m'attrape le bras et m'entraîne dehors. Nous empruntons des petites ruelles qui transforment le village en véritable labyrinthe.

"Tu sembles bien calme aujourd'hui", tenté-je pour briser le silence.

Elle ne répond pas, demeurant encore plus silencieuse qu'à mon réveil.

"Dis-moi si je te dérange."

"Qu'est-ce qui te fait penser ça ?"

Au moins, j'obtiens une réaction (enfin).

"J'essaie simplement de discuter avec toi, mais tu ne réponds pas."

"Excuse-moi, c'est juste que je n'avais pas vraiment de réponses. Par contre, j'ai une question : que prévois-tu de faire une fois que tu auras obtenu des réponses du vieux monsieur ?"

"Je ne sais pas vraiment. Je resterai probablement un moment ici, histoire de ne pas partir à l'aveuglette, mais finalement, je pense que je partirai."

"Hmm, d'accord ! Nous sommes arrivés."

Elle m'indique une vieille bâtisse. Je frappe à la porte, mais Sillicia me dit que cela ne sert à rien d'attendre une réponse. J'entre alors, découvrant un intérieur étonnamment mieux entretenu que l'extérieur délabré.

"Qui est là ?" interpelle une voix depuis une autre pièce.

Un vieil homme, manifestement au-delà de la soixantaine, émerge de la salle et se poste devant moi. Sa barbe grise et ses vêtements aussi anciens que lui donnent une allure sage et mystérieuse.

"C'est assez complexe à expliquer, en fait..."

Je lui raconte tout en détail.

"Un rescapé... ça fait longtemps qu'on n'en a plus vu. Enfin, dans ton cas, tu as même oublié tout ce qui te concerne, alors tu es encore plus qu'un simple rescapé, hohoho."

Dois-je rire à cette plaisanterie ?

"Quoi qu'il en soit, je comprends bien ton problème. Peut-être ai-je une information pour toi. Au nord du pays se trouve une tour. Des invocations... disons, pas tout à fait légales, s'y déroulent. Si tu y vas, tu obtiendras sûrement des réponses à tes questions. Cependant, compte tenu de la situation actuelle, tu ne survivras pas bien longtemps là-bas. Reviens me voir demain, j'aurai quelque chose pour toi."

"Acceptez-vous vraiment de m'aider ?"

"Tu me rappelles moi plus jeune : bête, mais obstiné. Je sais que je ne peux pas t'en empêcher. Maintenant, tu ferais mieux de partir et de revenir demain à l'aube."

Sur ces instructions, je quitte la maison, me demandant où est passée Sillicia. Serait-elle déjà rentrée ? "Laissez-moi !!". Sans doute est-ce elle qui vient de crier.

Chronique D'Avaloria : FUREUReOù les histoires vivent. Découvrez maintenant